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L’Assistance Vidéo à l’Arbitrage (VAR): Un luxe pour l’Afrique

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L’arbitrage dans le football a connu une profonde révolution depuis avril 2017, date à laquelle la FIFA a voté en faveur de l’utilisation de l’assistance vidéo à l’arbitrage: la VAR. Il s’agit d’un un dispositif technologique employé pour aider les arbitres dans leurs prises de décisions, en limitant au maximum possible, les erreurs d’arbitrage.

Cependant, depuis l’instauration de cette technologie, l’idée d’un football à double vitesse s’est davantage répandue dans les esprits. Entre les compétitions des grandes nations (du point de vue économique) et celles des nations dites petites, l’assistance vidéo à l’arbitrage n’est pas effective de manière égale dans les différentes confédérations. L’Afrique, et singulièrement la partie subsaharienne, continue de traîner le pas, suggérant l’idée d’une avancée technologique luxueuse pour le continent. Finalement la VAR est un luxe pour l’Afrique.

La VAR en Afrique : toute l’histoire !

L’assistance Vidéo à l’arbitrage arrive en Afrique lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 en Egypte. Une première pour le football africain qui fit usage de cette technologie à partir des quarts de finale. La technologie avait pourtant déjà été expérimentée en coupe des confédérations 2017 et en coupe du monde 2018, mais aussi à partir des 8e de finale de Ligue des champions UEFA 2019. Lors de la CAN 2021 qui s’est disputée en 2022 au Cameroun, l’Afrique les africains, s’étant suffisamment appropriés la technologie, décident de l’utiliser durant tous les 52 matchs de la compétition. Il en sera de même pour la plus récente des CAN en Côte d’Ivoire. Pour ce qui est des compétitions continentales de clubs, cette technologie avait été introduite en 2020 en demi-finales, puis en quarts de finale depuis 2022. Si pour les compétitions continentales l’on s’accommode à cette technologie, il n’en est pas de même pour les compétitions nationales.

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En effet en Afrique, très rares sont les nations faisant usage de la VAR dans leurs championnats nationaux de manière effective. Des annonces ont été faites dans certains pays d’Afrique du Nord, sans une réelle matérialisation. La première c’était le Maroc à partir de 2018-2019 lors de la coupe du Trône. C’est le royaume chérifien qui fait office de pionnier dans ce domaine. A la faveur des matchs de Coupe du Trône 2018-2019, et après avoir reçu l’autorisation du Conseil International de Football (IFAB), le Maroc, à travers sa fédération de football, lançait la VAR dans ses compétitions. Une première sur le continent. Les marocains seront imités par d’autres nations, notamment l’Egypte, l’Algérien et même l’Afrique du Sud qui vont faire des annonces, des promesses, sans une véritable implémentation. En Algérie par exemple, la VAR n’avait été utilisée qu’à partir des quarts de finale de la Coupe nationale la saison dernière. Ce n’est finalement que cette saison que la Fédération algérienne de football a fait de l’utilisation de l’Assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) une priorité pour le championnat. Notons que la VAR n’est pas utilisée dans tous le matchs . Des annonces similaires ont aussi été faites au Ghana, mais ça coince toujours dans l’implantation.

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Une technologie onéreuse !

La VAR présente certes de nombreux avantages pour l’arbitrage du fait qu’elle atrophie considérablement les erreurs, mais cette technologie a aussi un coût, et c’est à ce niveau que le problème se pose pour l’Afrique. En Ligue 1 française par exemple, la VAR coûte environ 6 millions d’euros par an pour 20 clubs, soit près de 4 milliards de FCFA, l’équivalent de plus du double du budget du championnat Élite One au Cameroun. Selon le Yorkshire Post, en 2021, l’installation du VAR pour la saison 2019/20 aurait coûté à la Championship (D2 anglaise) 12,26 millions de livres sterling (16,3 millions de dollars). Ces différents montants qui pourraient être parfois dérisoires pour certaines ligues en Europe, restent très hors de portée de la plupart des championnats africains. L’utilisation de la VAR au Cameroun par exemple, dans le standard des prix ci-dessus évoqués, hypothéquerait l’existence de championnats camerounais sur un minimum de trois saisons.

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La VAR : un luxe pour l’Afrique

Dans un contexte marqué par des nations africaines encore pour la plupart en proie à des difficultés d’ordre basique d’un point de vue societal et un football encore sous développé, il est difficile d’envisager actuellement et de façon efficace l’usage de la VAR. Nombreux sont ces championnats qui se disputent encore dans des conditions loin du professionnalisme. L’Afrique c’est aussi des compétitions loin d’être viables d’un point de vue économique. L’on est encore à l’ère des arbitres impayés, des joueurs sans contrats, des joueurs sans salaires, des stades sans énergie électrique. Dans ce contexte où le football n’a pas encore réussi à s’industrialiser, il est évident, même si quelques nations notamment en Afrique du Nord veulent se démarquer, que l’assistance Vidéo à l’arbitrage (VAR) demeure jusqu’ici un grand luxe pour l’Afrique.

Ce qu’il faut retenir

  • L’assistance Vidéo à l’arbitrage est arrivée en Afrique lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 en Egypte
  • En Ligue 1 française , la VAR coûte environ 6 millions d’euros par an pour 20 clubs, soit près de 4 milliards de FCFA
  • Lors de la CAN 2021 et 2023 la VAR a été utilisée durant tous les 52 matchs de la compétition
  • En compétitions interclubs CAF, la VAR a été introduite en 2020 en demi-finales, puis en quarts de finale depuis 2022

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