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Côte d’Ivoire : Aka Kouamé « Gasset, ce n’est pas facile pour lui »

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Artisan majeur du premier sacre de la Côte d’Ivoire à la Coupe d’Afrique des Nations 92 au Sénégal, Aka Kouamé poursuit sa carrière d’entraîneur à l’AS Tanda (D2 ivoirienne).

L’ancien latéral droit ivoirien évoque ses débuts dans le métier d’entraîneur, la défaite face à Orlando Pirates, la CAN 2023…

Africafootunited.com : Comment tu débutes ta carrière d’entraîneur ?
Aka Kouamé : Après ma carrière, j’ai été sollicité par le président Roger Ouegnin pour entraîner l’équipe du Sabé Sport de Bouna. J’étais un peu hésitant puisque Bouna est à de longues heures d’Abidjan. Mais après quelques conseils, j’accepte la proposition. Ma première saison, je remporte le prix de meilleur entraîneur en 2000. C’est de là que tout part. Pour être entraîneur, il faut être passionné. En 2003, je suis adjoint de Drissa Traoré alias Saboteur. En cours de saison, je prends la tête de l’équipe après le limogeage de Saboteur. Je réussi à remporter le Championnat, la Coupe Nationale et la Coupe Félix Houphouet Boigny sans oublier la campagne africaine. Après des passages au Mali et au Burkina Faso, je suis aujourd’hui à la tête de l’AS Tanda et en même temps président délégué du club.

AFU : Quel est ton regard sur le métier d’entraîneur en Côte d’Ivoire ?
A.K : C’est un métier vraiment compliqué en Côte d’Ivoire. Même si on dit qu’en Côte d’Ivoire on ne paie pas bien, certains clubs font l’effort de payer. Pour mes collègues, il faut avoir des ambitions. Un entraîneur qui n’a pas d’ambition, ce n’est pas un bon entraîneur. La difficulté pour nous aussi, c’est lorsque celui qui t’emploies n’a pas les mêmes ambitions que toi. Ça devient très compliqué.

AFU : Comment tu juges le niveau actuel du foot local ivoirien ?
A.K : Notre championnat est en difficulté. Chaque année, on perd nos meilleurs joueurs. Ça ne paie pas bien. J’appelle la Fédération, les dirigeants de clubs sur le départ de nos talents locaux. On ne peut plus maintenir un joueur. Je demande aux jeunes joueurs de travailler. Il ne faut pas vouloir partir à tout prix.

AFU : Qu’est-ce qui a manqué à l’Asec pour battre Orlando Pirates en 95 ?
A.K : J’étais en ce moment capitaine de l’Asec. On a tout donné pour remporter le trophée. On a perdu et ça été douloureux. L’équipe sud-africaine n’était pas terrible. On avait une équipe au top niveau. Dieu en a voulu autrement. On a peut-être fait l’erreur de trop vouloir gagner le match. On a trop attaqué. Quand tu regardes le but qu’on prend, tu t’en rends compte. Je suis rentré à la maison après le match et je ne savais pas où j’étais. J’ai pleuré lorsque j’ai entendu Levi Niamké dire au JT 20H : Pourquoi l’Asec nous a fait ça ? J’ai su à partir de là que c’était déjà mort. Trois ans après je remporte la champions league africaine en tant qu’entraîneur adjoint d’Oscar Fullone.

AFU : En 92 quels sont les éléments qui ont milité en votre faveur ?
A.K : La solidarité et la confiance. On avait des dirigeants qui nous comprenaient et ensemble on regardait dans la même direction. C’est le cas de Sidy Diallo. Il nous lavait parfois les chaussures et il allait parfois même nous chercher à manger. On n’était pas assez doués mais on y mettait le cœur et la volonté lorsqu’on montait sur le terrain. L’envie de bien faire et penser à la nation ne doit jamais manquer. Je souhaite que la nouvelle génération fasse preuve de solidarité. Concernant la pression, il faut qu’il se libère pour jouer.

AFU : Quel pays est favori pour le trophée à la CAN 2023 ?
A.K : Tous les pays sont capables de remporter la CAN. Le foot a évolué et la compétition est ouverte. Elle sera d’un très bon niveau. On ne sait jamais ce qui peut se passer à quelques mois du coup d’envoi.

AFU : Penses-tu que Gasset peut conduire la Côte d’Ivoire à la Coupe ?
A.K : Il faut laisser le coach travailler. Gasset, ce n’est pas facile pour lui. Avec son expérience et son vécu, il peut nous sortir une vraie équipe. Les ivoiriens se plaignent mais je sais que le Gasset à son plan. En 92, on a perdu tous nos matchs de préparation avant le tournoi. On a essuyé beaucoup de critique mais ça ne nous a pas empêché de remporter la Can. Il faut y croire. Je dis au coach d’y croire. Il doit croire, écouter et décider. C’est lui qui doit décider qui doit jouer. Cependant, il ne faut pas qu’on lui impose des joueurs qui ne le méritent pas. Il faut qu’on soit sereins et ne pas être dispersés. Ce sont des éléments importants dans la préparation de la compétition.

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