Dans d'une interview exclusive accordée à Footalgeriedz, l'entraîneur algérien Lakhdar Adjali a évoqué son expérience réussie avec le club guinéen Hafia Conakry, où il a décroché son premier titre en tant qu’entraîneur principal, prouvant ainsi ses compétences sur la scène africaine. Il partage les coulisses de son arrivée en Guinée, ses ambitions futures et les défis qu’il rencontre. Il exprime également sa satisfaction de travailler dans un cadre professionnel, loin des pressions et des pratiques nuisibles qui minent le football algérien.
Coach, tout d’abord, comment se passe votre aventure en Guinée ?
Grâce à Dieu, tout se déroule dans les meilleures conditions. Mon aventure en Guinée a débuté il y a environ cinq mois, et je suis parfaitement à l’aise dans ce pays. J’ai été chaleureusement accueilli par les responsables du Hafia Conakry, les joueurs et les supporters, qui me témoignent un grand respect. Je suis très heureux d’être ici et entièrement concentré sur mon travail pour atteindre mes objectifs.
Vous avez remporté votre premier titre avec Hafia Conakry. Quelle a été votre réaction ?
C’est une immense satisfaction. Ce titre est un moment marquant, autant pour moi que pour le Hafia. Il s’agit de mon premier trophée en tant qu’entraîneur principal, et sa valeur est d’autant plus grande qu’il a été remporté avec un grand club africain, en dehors de mon pays. De plus, ce succès nous a permis de devenir le premier club à décrocher la Coupe de la Ligue guinéenne dans sa nouvelle version. Je souhaite que ce soit le point de départ de nombreux autres succès à l’avenir, si Dieu le veut.
Comment avez-vous rejoint le Hafia ?
Le processus a été rapide. À l’époque, je me trouvais à Amiens, en France, où je réside depuis environ trois ans. J’étais en période de repos après avoir quitté le club koweïtien Burgan SC. Lorsque le président du Hafia m’a contacté et fait part de sa confiance en moi, j’ai immédiatement accepté. J’étais convaincu de pouvoir réussir et réaliser de grandes choses avec ce club, qui est une légende du football africain, ayant remporté trois fois la Ligue des champions dans les années 1970. Grâce à Dieu, mes débuts ont été à la hauteur des attentes, et j’ai réussi à mener l’équipe à un titre en seulement deux mois.
Quels sont vos objectifs à venir ?
Nous préparons actuellement la nouvelle saison. Mon principal objectif est de remporter le championnat guinéen ou, à défaut, de terminer à la deuxième place afin de participer à la Ligue des champions africaine l’an prochain. C’est notre priorité. La compétition s’annonce intense, car le niveau du championnat guinéen a considérablement progressé ces dernières années, avec des clubs solides comme Horoya Conakry, AS Kaloum, Milo FC, et Sangarédi.
Qu’est-ce qui vous a marqué dans le football guinéen ?
J’ai été agréablement surpris par les infrastructures des clubs guinéens comme le Hafia. Je peux affirmer que certains grands clubs d’Afrique du Nord n’ont pas d’académie aussi bien équipée. Cela permet aux clubs guinéens de se concentrer sur la formation et de préparer les stars de demain. En outre, les mentalités ici sont différentes. L’environnement est sain et propice au travail, loin des perturbations que l’on peut rencontrer dans d’autres contextes, notamment en Algérie.
Un exemple concret ?
Pour vous donner une idée, je n’ai rencontré le président du Hafia que trois fois en cinq mois. Il ne se mêle pas des affaires techniques, ne s’immisce pas dans les vestiaires ou les entraînements, et n’interfère pas dans mes choix tactiques. Son rôle se limite à créer les meilleures conditions pour le succès de l’équipe. C’est une gestion exemplaire, qui manque cruellement à notre football en Algérie.
Êtes-vous satisfait de votre environnement en Guinée ?
Absolument. Je travaille dans des conditions idéales, avec une totale liberté d’action. Par exemple, malgré les nombreuses offres reçues pour notre attaquant vedette, Aloba, j’ai refusé de le transférer, car il est essentiel pour notre projet. Le président a respecté ma décision et fermé les négociations, même si les propositions financières étaient très attractives.
Envisagez-vous un retour en Algérie ?
L’Algérie reste mon pays, et j’y reviens dès que possible pour voir ma famille et mes proches. Cependant, les conditions actuelles du football algérien ne sont pas favorables. Le système est « gangrené », et mes valeurs ne me permettent pas de continuer à travailler dans un tel environnement. C’est pourquoi de nombreux entraîneurs algériens préfèrent partir à l’étranger ou abandonner complètement le métier.
Selon vous, quelle est la solution pour le football algérien ?
Seule une réforme globale menée par l’État peut sauver le football algérien. Cela passe par une politique claire et des lois strictes appliquées aux dirigeants de clubs pour mettre fin aux pratiques néfastes. Je reste optimiste et espère que le football algérien retrouvera sa grandeur, surtout avec les nouvelles infrastructures modernes qui placent l’Algérie parmi les meilleures nations africaines en termes de stades.