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CAN 2023 : Quand la contrefaçon submerge les maillots originaux des équipes

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La contrefaçon des maillots en période de Coupe d’Afrique des Nations est un phénomène qui touche plusieurs pays du continent. Les supporters veulent soutenir leur équipe nationale sans dépenser trop d’argent. En effet, les maillots officiels, fournis par des équipementiers comme Puma, Nike ou Adidas, sont souvent vendus à des prix élevés, qui dépassent le pouvoir d’achat de la majorité des fans.

Depuis que la Fédération Ivoirienne de Football a dévoilé les prix des maillots officiels de l’équipe nationale, des critiques fusent de partout. En effet, le prix est fixé à 59 900 FCFA, ce qui est jugé trop élevé par les Ivoiriens. Face à cette situation, des réseaux de contrefaçon se sont développés, qui proposent des copies des maillots à des prix beaucoup plus bas, allant de 10 000 à 15 000 FCFA, selon la qualité et le lieu de vente. Ces maillots sont généralement fabriqués en Chine ou en Turquie et sont importés illégalement.

La contrefaçon, un mal qui ruine

La contrefaçon des maillots pose plusieurs problèmes, tant sur le plan économique, juridique que social. D’une part, elle porte atteinte aux droits de propriété intellectuelle des équipementiers, qui perdent des revenus et voient leur image de marque dégradée. D’autre part, elle nuit aux intérêts des fédérations nationales de football, qui reçoivent une partie des royalties des ventes des maillots officiels, et qui peuvent ainsi financer le développement du sport dans leur pays. Enfin, elle expose les consommateurs à des risques sanitaires, car les maillots contrefaits sont souvent de mauvaise qualité, et peuvent contenir des substances toxiques ou allergènes.

Pour lutter contre la contrefaçon des maillots, plusieurs mesures ont été prises ou envisagées par les acteurs concernés. Les équipementiers ont renforcé leurs contrôles de qualité et de traçabilité, et ont lancé des campagnes de sensibilisation pour inciter les supporters à acheter les maillots originaux. Les fédérations nationales de football ont également mis en place des dispositifs de vérification et de certification des maillots, et ont collaboré avec les autorités douanières et judiciaires pour saisir et détruire les maillots contrefaits. En Côte d’Ivoire, le COCAN et la FIF sont en mode sensibilisation, avec parfois des messages qui passent mal au sein des supporters.

Une exhortation sans grande conséquence

Lors des récents matchs des Éléphants à domicile, le constat était saisissant. Beaucoup de maillots vendus en contrefaçon, à la déception du COCAN et de la FIF. Ce qui a conduit François Albert Amichia a lancé un appel aux Ivoiriens. « Au niveau du COCAN, des entreprises partenaires et de la population, nous serions heureux de pouvoir arborer ce maillot que nos Eléphants porteront avec fierté, avec dignité. Cependant, nous constatons que des supporters achètent encore des maillots de contrefaçons », a fait remarquer le président du COCAN 2023.

« Nous vous exhortons à acheter les maillots originaux vendus à la Fédération Ivoirienne de Football », a-t-il poursuivi. Il sera appuyé quelques jours plus tard par Yacine Idriss Diallo. « Dans tous les pays du monde, les équipes nationales ont des partenaires qu’on appelle des équipementiers qui fournissent les équipements dont le maillot officiel. On encourage les populations à acheter le maillot officiel et on ne les oblige pas à le faire. Mais nous protégeons aussi notre partenariat parce que toute personne qui fait des imitations du maillot officiel avec notre logo, sera poursuivi conformément à la loi », a lancé le président de la Fédération Ivoirienne de Football. Pour rappel, la CAN 2023, c’est du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire.

Les maillots originaux oui, mais à quel prix ?

Grand moment de célébration du football africain, la Coupe d’Afrique des Nations est aussi un moment commerce pour les équipementiers et les fédérations des équipes qu’ils habillent. Face à l’engouement que suscite la compétition, les fans n’hésitent pas à se procurer les maillots de leur sélection afin de mieux paraître au stade parmi le grand public. Mais devant le coût élevé de ces kits, le choix est vite fait. Loin de se procurer les maillots originaux, ils sont nombreux à se ruer vers le marché de la contrefaçon, la faute à un pouvoir d’achat bien limité.

En Côte d’Ivoire, comme dans la plupart des pays africains, le pouvoir d’achat des populations est compris entre 60 000 et 150 000 FCFA. Avec les dépenses quotidiennes, il est clair que débourser un minimum de 59 900 FCFA pour s’acheter un maillot paraît être un « vilain » plaisir que les supporters ne sont pas prêts à s’offrir.

Comment les fédérations fixent le prix des maillots

La fixation du prix des maillots des équipes nationales de football est le résultat d’une négociation entre les fédérations et les équipementiers. Ils tiennent compte de plusieurs facteurs, tels que la popularité, la performance, la qualité, la demande, la concurrence, les coûts de production et de distribution, etc. Il n’existe pas de règle universelle, mais chaque cas est spécifique à chaque pays, à chaque équipe et à chaque contrat. En général, les fédérations cherchent à maximiser leurs revenus. Les équipementiers, quant à eux, cherchent à rentabiliser leur investissement. Ceci comprend le versement d’une somme forfaitaire aux fédérations, la conception, la fabrication et la distribution des maillots, ainsi que les dépenses de marketing et de communication.

Le prix des maillots peut varier selon les modèles, les tailles, les couleurs, les personnalisations, etc. Il peut également évoluer en fonction de l’offre et de la demande, de la conjoncture économique, du calendrier sportif, des résultats des équipes, etc. Par exemple, le prix des maillots peut augmenter lors d’un événement majeur comme la Coupe du monde ou la Coupe d’Afrique des Nations, ou lors de l’arrivée d’une nouvelle star ou d’un nouveau sponsor.

La contrefaçon, un mal sans fin

Il est clair que les équipementiers ainsi que les fédérations ne tiennent pas compte du coût de la vie des populations dans leurs normes de fixation des prix des maillots. Ne pas tenir compte de cet aspect constitue un échec dans la stratégie d’écoulement des différents kits. Ce qui ouvre la porte à la prolifération des marchés de la contrefaçon, puisque les fans sont toujours à la quête des prix les plus accessibles. Ce qui constitue une grosse perte pour les équipementiers.

Selon une étude de la Fédération internationale de l’industrie du sport (FIS), la contrefaçon des maillots de football représenterait un manque à gagner de 500 millions d’euros par an pour les équipementiers et les fédérations nationales de football. Il urge ainsi de revoir les politiques de marketing autour des maillots réalisés.

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