Une tendance est en vogue au Maroc depuis quelque temps. Plusieurs dirigeants de football se retrouvent impliqués dans des affaires irrégulières. Ceux-ci font même l’objet d’arrestations et sont accusés de faits graves tels que la corruption ainsi que plusieurs autres délits.
En décembre 2023, une affaire éclate au Maroc en entraînant dans ses retranchements une vingtaine de personnes. Parmi elles, Saïd Naciri, alors président du Wydad Casablanca. Celui-ci a été jusque-là considéré comme le numéro 1 du club marocain, mais aussi l’un des dirigeants africains les plus influents dans le football. Malheureusement pour lui, il ne peut plus s’enorgueillir comme auparavant. Saïd Naciri a été arrêté pour son implication dans une affaire de trafic international de drogues, de faux et usage de faux, de blanchiment d’argent et d’abus de pouvoir. Et à ce jour, il est toujours incarcéré.
Tout comme Saïd Naciri, un autre dirigeant du football marocain vient d’être épinglé. Il s’agit d’Aziz El Badraoui, ancien président du Raja Casablanca entre 2022 et 2023. Celui-ci est placé en détention provisoire pour presque les mêmes reproches liés à la corruption. Son co-accusé et lui sont soupçonnés de dilapidation de fonds publics, détournement de fonds et usage de faux. Une situation qui donne à réfléchir.
Le regard des autres sur le Maroc et son football
Toute cette situation donne du crédit à bien de critiques contre le Maroc. Les Marocains sont soupçonnés d’exercer une grande influence dans les décisions au sein de la CAF. Et constater que des dirigeants de clubs de football sont liés à des activités malsaines n’arrangera certainement pas les choses. Le Maroc pourrait être vu comme le « Bad Boy » du continent. Tout ça va à l’encontre de l’image que tente de faire passer la Fédération royale marocaine de football. C’est un chantier vaste qu’il faudra assainir afin d’espérer aller sans crainte vers le but fixé. Sans quoi, la crédibilité prend un coup et pas qu’un peu.
Un pourri, tout pourri ?
C’est visiblement le message que passent toutes ces arrestations à tout va. Tous les dirigeants ne seraient-ils pas pareils ? Rien ne peut aider à l’affirmer tout de suite, mais un tel autre cas concernant un responsable de club de football marocain ne surprendrait plus. Cela viendrait plutôt comme une confirmation. Le font-ils tous pour pouvoir faire face aux besoins financiers des clubs ? Quoi qu’on y réponde, cette affaire jette de l’opprobre sur l’image du football au Maroc en général. Et ça amène à se demander si on ne doit finalement pas dissocier les fonctions sportives d’autres qui ne le sont pas du tout.
Les doubles casquettes, une pratique à toucher du doigt
Quand on prend les cas connus, on peut se rendre compte que les personnes épinglées n’exercent pas que dans le football. Ils ont plusieurs autres casquettes qui ne vont forcément pas de paire avec leur fonction de dirigeant de club. Par exemple, Saïd Naciri est en même temps membre actif d’un parti politique (Parti authenticité et modernité – PAM). Le simple fait qu’il soit dans la controverse aujourd’hui déteint clairement sur le Wydad Casablanca. Ce qui est nuisible à l’image du club.
Avec plusieurs casquettes, ceux-ci sont confrontés à des situations de conflits d’intérêts et pourraient avoir du mal à faire la part des choses dans les priorités. Le manque de transparence est aussi une conséquence ou un défaut à souligner. Au vu de tout cela, il est peut-être temps d’arriver à dissocier ces nombreuses casquettes dès que l’individu accède à une telle responsabilité en football.