Le choix de sélection chez les joueurs binationaux reste un sujet sensible dans le football africain. Malgré un lien familial fort avec le continent, beaucoup considèrent encore les sélections africaines comme une option secondaire. Cette tendance s’explique par une combinaison de facteurs sportifs, organisationnels et identitaires qui influencent la décision finale.
Sur le plan sportif, les sélections européennes attirent naturellement les talents nés ou formés sur le continent. Jouer pour le pays où ils ont grandi représente une continuité logique, portée par une meilleure visibilité médiatique, une constance dans les projets et une stabilité structurelle. La perspective d’évoluer dans des compétitions très exposées, avec un encadrement technique complet, pèse dans la balance. Même si la concurrence y est rude, l’Europe offre une trajectoire plus prévisible pour une carrière de haut niveau.
Les réalités organisationnelles expliquent également cette hésitation. Certaines sélections africaines souffrent encore de manquements logistiques. On observe des retards de préparation, primes non réglées, stages décousus ou infrastructures limitées. Pour des joueurs habitués à un professionnalisme strict en club, ce contraste peut devenir un frein majeur. À cela s’ajoute une pression symbolique forte. Représenter une nation africaine implique souvent plus qu’un simple choix sportif, avec des attentes émotionnelles et médiatiques parfois difficiles à gérer.
L’influence de l’entourage
L’entourage influence aussi ce raisonnement. Agents et familles privilégient souvent les options les plus sûres pour la progression du joueur, et l’Europe reste perçue comme le chemin le plus stable. Enfin, la question identitaire pèse lourd. Certains binationaux connaissent peu le pays de leurs parents, n’y ont jamais vécu et peinent à s’y projeter culturellement ou sportivement.
Cependant, la dynamique change. Le football africain se professionnalise, les projets s’améliorent et les performances récentes donnent envie. L’Afrique n’est peut-être pas toujours le premier choix, mais elle devient progressivement un choix pleinement assumé.






