Inévitable litanie. Faut pas essayer de lire les gazettes es-football car il y a mieux à faire. Histoire de détourner le regard, ne pas voir l’amère réalité dans nos stades. Pour beaucoup obsolètes et n’offrant pas la moindre petite commodité. Propices aux dépassements les plus inattendus.
Violents. Extrêmement même. On ne parle pas des grandes villes. Quoi que. De grands ensembles où des structures ultra-modernes et pouvant offrir le minimum syndical de confort et sécurité à un public qui n’en peut mais de devoir payer cher son billet sans retour, sinon espérer voir un match correct côté spectacle (on repasse souvent parce que la majorité des rencontres, les « superbes » affiches, et les guillemets s’imposent, tournent souvent à des parties interminables de pousse-ballon, le meilleur et le plus beau se passant toujours dans les tribunes à l’image du derby des derbys en Algérie, le choc des frères ennemis, entre les voisins de l’USMA et du MCA, les deux plus importants pôles d’une Ligue1 se vendant mal, qui tout récemment accouchait d’une souris) et revenir chez soi sans casse. Parce que, bon an mal an, et malgré la sortie de terre de véritables joyaux architecturaux comme le stade de Baraki- Nelson Mandela, le bijou Miloud Hadefi à Oran, la réfection et modernisation des deux stades de Constantine (Chahid Hamlaoui) et d’Annaba (19 Mai 56) considéré comme le 2e stade national après le temple du football algérien, l’incontournable et imposant « 5 Juillet », qui résiste tant bien que mal, plutôt bien que mal, aux effets du temps et de la nature, l’hydre à sept têtes est toujours là.
Mêmes décors, mêmes craintes, mêmes acteurs
En embuscade. Aux aguets. Dégâts considérables en prime. Cette saison encore, malgré les espoirs nés des grands tournois et compétitions organisés par l’Algérie en autant d’hymnes à ces installations de niveau mondial et répondant aux normes internationalement admises, elle est encore là la bête immonde. En Ligue 1 comme en Ligue 2, et un peu plus bas dans la hiérarchie. Mêmes décors, mêmes craintes. Mêmes déferlantes. Des peurs. Bleues. Sur toutes les villes. Là où s’y déroule une partie de « foot » (appréciez à nouveau les Guillemets) virant à la parodie, la moindre étincelle sonnant le début de vrais dérapages. Cet exercice, qu’on pensait, benoîtement, différent des précédents, ne semble différer malheureusement en rien des précédents. Mêmes acteurs, mêmes décors. Hideux.
Des scènes surréalistes
Le week-end qui vient de s’achever, sur la lancée des batailles rangées qui ont eu lieu dans et autour de nos nombreuses enceintes vieillottes, même dans les contrées les plus reculées de nos vastes territoires, depuis l’annonce la fin de la 1ère partie de nos mornes compétitions, dans toutes les catégories d’âge et de hiérarchies, a tous les contours d’un film d’horreur repassé à l’envi. Samedi soir, par exemple, et du côté de Ain El Fouara, le public du stade du 8 Mai 45 était convié à ce qui constituait, jadis, un des sommets de toute saison qui se respecte. Deux sigles prestigieux, parmi les plus titrés du pays. Le top. En principe. Le MC Alger, qui caracole en tête du classement et qui avance, à pas sûrs, sur une couronne semblant lui ouvrir les bras depuis le coup d’envoi, est l’invité d’une Entente de Sétif en net recul et à la recherche désormais d’un prestige largement entamé. La suite ? Elle ne sera pas belle, certains joueurs ayant oublié de jouer au football (n’est-ce pas Belaïli qui perd la boule et sème la pagaille avant d’écoper d’un carton rouge plus que justifié) abusent du muscle. Scènes surréalistes qui nous feront oublier que le leader venait de concéder sa 2e défaite de la saison à l’arrivée d’une faible partie disputée sur les nerfs même si l’arbitre, sur le but victorieux plus que litigieux d’El Kahla selon l’avis des spécialistes, doit assumer une grosse partie de la responsabilité dans la tournure prise par les évènements et les graves incidents qui ont eu lieu. On retiendra que la partie de bise- bise, opposant surtout des éléments du Doyen à l’arbitre, sera circonscrite à la seule surface de jeu en synthétique, les supporters des deux camps se signalant, comme par miracle, par un calme contrastant avec la nervosité excessive affichée par Belaïli, en tête, qui donnera le mauvais exemple, et certains de ses camarades.
Une image déplorable livrée par un sport-roi déchu
Sauf que, et c’est la bête qui impose son diktat, les journées qui se sont succédées n’ont pas été de longs fleuves tranquilles. Comme au Khroub, à Batna où lors de ce derby de Ouargla, entre deux équipes de la ville, qui a été singulièrement terni par des scènes de fin du monde. On notera les très importants dégâts occasionnés par des centaines de fans en colère. On parle de scènes de folie lorsque des jeunes et moins jeunes supporters incontrôlables, en colère, ont semé la terreur et saccagé tout sur leur passage. Des fins de match de cauchemar revenant après de fausses accalmies et, à chaque fois, des évènements d’extrême gravité et, bien sûr, d’importants dégâts matériels. Une image déplorable livrée par un sport-roi déchu. Sans couronne depuis longtemps. Qu’en sera-t-il à l’approche des sanctions de fin de saison, quand le moindre point perdu vaudra son pesant tant pour la course aux titres que pour les relégables ? Rebonjour la poudrière. Ça craint vraiment.