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Frank Boya : « Personne ne croyait en nous, sauf nous-mêmes »

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Champion d’Afrique 2017 avec les Lions Indomptables du Cameroun, Frank Boya (27 ans), s’est confié au micro d’AfricafootUnited.

Le joueur d’Amiens en France, passé par plusieurs clubs en Belgique est revenu sur l’aventure victorieuse des Lions Indomptables en terre gabonaise en 2017, mais aussi sur sa bonne saison avec le club amiénois. Boya a aussi évoqué tout son parcours en sélection nationale, une sélection qu’il continue de considérer comme objectif, malgré quelques péripéties vécues ces dernières années.

AFU: Comment se porte Frank Boya ?

F.Boya: « Frank Boya va très bien. Je viens de terminer mes vacances, je suis en pleine préparation individuelle, avant de lancer le travail collectif avec le club. Je vais bien. »

AFU: Vous venez de terminer votre première saison avec Amiens en Ligue 2 à la 8e position, racontez nous un peu cette saison ?

F. Boya: « À vue d’œil la saison a été bonne, mais on a eu plusieurs chances de faire mieux. Après on ne peut pas cracher sur ce qui a été fait. C’était une Ligue1 bis, avec beaucoup de clubs habitués à la Ligue1, j’arrive dans un groupe où il y a beaucoup de nouveaux joueurs, le coach aussi est nouveau. Il ne faut pas oublier que pour pouvoir réaliser quelque chose de grand, il faut plus de temps. »

AFU: Et sur le plan personnel, vous faites 31 apparitions pour votre première saison, vous inscrivez 1 but et délivrez 3 passes décisives, comment jugez-vous votre saison ?

F. Boya: « C’est une bonne saison pour moi. Parfois on en veut beaucoup plus, mais ça ne se passe pas toujours comme on veut. Je pense qu’avec plus de réussite, je pouvais terminer la saison avec 6 ou 7 buts, et plus de passe décisives, en fonction du niveau de réussite de mes coéquipiers aussi. Finalement je termine avec 1 but et 3 passes , on ne va pas cracher dessus, c’est déjà bien pour un milieu défensif. Il faut continuer de travailler pour atteindre des objectifs encore plus élevés. »

AFU: Vous n’aviez jamais joué en France auparavant, comment s’est faite votre intégration, et même votre adaptation aussi rapide à ce nouveau championnat ?

F. Boya: « Au vue de mes statistiques, on peut avoir le sentiment que ça a été facile. Mais lorsque j’arrive, j’avais déjà effectué deux préparations, parce que je suis arrivé très tard, le dernier jour du mercato. Et quand tu arrives dans un club et que le championnat a déjà commencé, il va falloir que le staff analyse et te mette à niveau. Même si tu as réalisé une bonne préparation, c’est un nouveau championnat. Donc, le staff m’a aidé à équilibrer tout le travail que j’avais déjà accumulé avant d’arriver dans l’équipe. Maintenant du moment où c’est un pays francophone, au Cameroun on parle français et Anglais, c’était plus facile pour moi. J’ai également trouvé des coéquipiers qui étaient superbes, j’en connaissais deux ou trois, et donc c’était plus facile. Et maintenant, à partir de ce que tu proposes sur le terrain, ça te donne davantage de respect. Et là on te fait confiance et donc l’adaptation se passe bien. Je pense que je me suis bien adapté. Grâce à les coéquipiers et le staff, tout à été mis en place pour que je sois au niveau. »

AFU: Quel est le plus beau souvenir de votre carrière en club ?

F. Boya: « J’en ai plusieurs, mais le meilleur globalement, c’est lorsqu’on m’a donné l’opportunité de pouvoir jouer en professionnel (Royal Mouscon, 2017, ndlr). Tout a changé dans ma carrière à partir de ce moment, et c’est de là que tout est parti, et les choses se sont enchaînées. Ce jour est le plus beau souvenir de ma carrière. »

AFU: Parlons cette fois votre parcours en sélection, vous êtes champion d’Afrique 2017 avec le Cameroun, au terme d’un parcours héroïque: racontez nous un peu cette expérience du côté du Gabon.

F. Boya: « On formait une équipe. C’est vrai qu’au départ, personne ne croyait en nous, à part nous-mêmes. Ça se voyait lorsqu’on terminait les entraînements et qu’on rentrait à l’hôtel. On voyait la population camerounaise qui faisait des signes pour dire que ça servait à rien parce qu’on était des nuls, après on peut les comprendre, parce que ça faisait longtemps qu’ils n’avaient plus vécu de souvenirs avec une équipe du Cameroun qui rentrait avec un trophée à la maison, donc on les comprenait. Mais le plus important c’était que nous on avait confiance en nous et on formait une bonne équipe, on était complémentaire, et c’est ce qui nous a permis d’aller chercher ce trophée. On le voit aujourd’hui, ce n’est plus évident, Mais nous on avait réussi à former cette équipe-là, qui a permis qu’on réalise quelque chose d’extraordinaire. »

AFU: Cette CAN 2017 est-elle le meilleur souvenir de toute votre carrière ?

« Oui, en ce qui concerne la sélection c’est mon meilleur souvenir. Mais après j’ai beaucoup d’autres souvenirs dans ma carrière il y en a vraiment plein d’autres. Mais remporter cette CAN c’était quelque chose de spécial »

AFU: Vous totalisez 5 sélections avec les Lions, est-ce que ce n’est pas trop peu pour le joueur à fort potentiel que vous êtes ?

F. Boya: Oui, c’est peu dans ce sens où je ne suis plus en sélection depuis longtemps. On ne m’a plus donné l’opportunité depuis longtemps de montrer mes qualités en sélection, c’est clair. Maintenant, je pense qu’avec plus d’opportunités en sélection, je pourrais en avoir plus aussi. Ce n’est pas comme si Frank Boya n’avait pas confiance en ses qualités, ou alors n’avait pas le niveau d’y être, non, c’est juste que après mes cinq premières sélections, on ne m’a plus donné l’opportunité de m’exprimer en sélection. »

AFU: Et donc à 27 ans déjà et plus de 5 ans sans porter le maillot de la sélection nationale, Frank Boya a toujours l’équipe nationale comme objectif ?

F. Boya: « Oui ça reste un objectif, du moment où j’ai l’opportunité de porter le maillot, je le ferai »

AFU: La Coupe du monde 2022 s’est déroulée sans vous, alors que vous enchaîniez des performances avec Saint-Trond en Belgique, est-ce que vous étiez déçu de ne pas avoir été convoqué malgré votre grande forme en club ?

F. Boya: Déçu ? Non ! Ça n’a pas été une déception pour moi. Je vous rappelle que cette saison-là j’étais le deuxième meilleur milieu de terrain camerounais en Europe, derrière Zambo Anguissa. Au regard de mes statistiques, cette saison-là en Belgique, seul Zambo Anguissa faisait mieux que moi, parce qu’il jouait la Ligue des champions avec Naples. Après lui j’étais le deuxième meilleur milieu de terrain camerounais évoluant en Europe, et donc je pense que j’avais ma place en sélection. Maintenant, il y avait un staff, et le staff fait ses choix, et il assume ses choix. J’avais disputé 34 matchs sur 34 possibles cette saison en Belgique. Ça veut dire que j’ai fait mon travail et donc je ne peux pas dire que j’étais déçu. C’était le choix du sélectionneur [de pas partir avec moi, ndlr] et on respecte ça. Je ne peux donc pas avoir de regrets, parce qu’il y en a qui ont des contrats professionnels en Europe, mais qui n’ont pas la chance de jouer sur le terrain comme moi j’ai joué cette saison-là. Moi j’ai eu cette chance de pouvoir disputer toutes les minutes dans mon championnat avec mon club j’étais performant je méritais d’être là avec les Lions. Je n’ai pas été retenu, on respecte ça mais il y’a pas de regrets ou encore de déception. »

AFU: Il y a actuellement un nouveau Sélectionneur, Marc Brys, à la tête de l’équipe nationale, avez-vous eu des contacts avec ce nouveau staff ?

F. Boya: « Quand il a été nommé j’étais déjà en France. Des contacts ? Je n’en ai pas eu avec le nouveau staff. Je continue de travailler, en attendant que l’on me donne ma chance. Il faut être constant sur les performances, et c’est ce que je fais depuis déjà cinq ans. »

AFU: Frank Boya est-il déconnecté de l’équipe nationale aujourd’hui, ou alors il a encore des contacts dans le groupe actuel ?

F. Boya : « Déconnecté ? C’est impossible ! Je vous rappelle que c’est la génération qui est là actuellement. Les Anguissa, Onana, Hongla, Faï, Aboubakar, Ngadeu, Nouhou Tolo, ils sont nombreux avec et contre qui j’ai joué, que ce soit en sélection, en club ou même en amateur au pays. »

AFU: Vous avez certainement vu les Lions sur les deux derniers matchs face au Cap-Vert et l’Angola, Comment avez-vous trouvé cette équipe ?

F. Boya: « Le plus important c’était le résultat, et ils ont réussi à le faire. Et comme je dis toujours, il faut du temps pour mettre tout projet en place. Je suis un professionnel et je n’apprécie pas le football comme un fanatique. Les joueurs ont su répondre présent parce que à l’instant T, il fallait du résultat, ils ont réussi à le produire, et j’espère que le peuple a pu savourer. »

AFU: Merci Frank Boya et bonne chance pour la suite.

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