Lors de la prochaine Coupe du Monde des Clubs, plusieurs nouveautés technologiques en matière d’arbitrage seront mises à l’essai. Pierluigi Collina, président de la commission des arbitres de la FIFA, en a détaillé les contours dans un entretien accordé au média espagnol AS.
Quelques heures avant la Coupe du Monde des Clubs, Pierluigi Collina a présenté les dernières innovations en matière d’arbitrage approuvées par l’International Football Association Board (IFAB), qui marqueront un tournant dans l’histoire du football. La Coupe du Monde des Clubs servira de laboratoire en conditions réelles. Objectifs : accélérer le jeu, réduire les controverses et accroître la transparence de l’arbitrage.
La règle des 8 secondes : une mesure pour éviter les pertes de temps
L’une des nouvelles réglementations importantes concerne le temps de relance des gardiens. À partir de cet été, tout gardien qui laisse le ballon dans la surface de réparation pendant plus de 8 secondes sera sanctionné… et l’adversaire se verra accorder un corner. Cette mesure dissuasive a été testée avec succès lors de la Copa Libertadores et de la Copa Sudamericana. « Il s’agit de l’innovation la plus importante, celle qui vise véritablement à éliminer les pertes de temps….Si les gardiens savent qu’ils sont sifflés corner, ils ne prennent aucun risque. D’ailleurs, lors des 160 premiers matchs de Libertadores et de Sudamericana, cette règle n’a été appliquée que deux fois. Elle garantit que les gardiens ne mettront pas 15, 20 ou 25 secondes pour tirer un corner. C’est une bonne nouvelle pour le football.»
Selon lui, la nouvelle règle n’a été appliquée que deux fois en 160 matchs lors de la phase de test, ce qui a suffi à prouver son efficacité.
Caméras embarquées et football intelligent
L’une des innovations les plus marquantes est la Ref-Cam, une caméra miniature montée sur le corps de l’arbitre, conçue pour offrir aux spectateurs une expérience visuelle totalement immersive. Entièrement utilisée à des fins audiovisuelles, elle permet de mieux capter la pression exercée par les arbitres lors de leurs prises de décision pendant le match.
Autre amélioration majeure : le ballon de football connecté. Il est équipé de 29 capteurs capables d’envoyer 500 signaux par seconde et de détecter avec précision les touches de balle, un atout crucial en cas de hors-jeu ou de penalty controversé. Grâce à la couverture vidéo améliorée (certains stades sont équipés jusqu’à 16 caméras), l’équipe arbitrale bénéficiera d’un soutien sans précédent.
Système de hors-jeu semi-automatique version 2.0
Le système de hors-jeu semi-automatique actuellement utilisé sera amélioré pour une détection plus rapide. Cependant, Collina a souligné que l’interprétation des hors-jeu se fera toujours manuellement. « La position est déterminée par la technologie, mais l’impact reste déterminé par l’arbitre », a-t-il expliqué, citant l’exemple d’un but controversé concédé par l’Allemagne récemment.
Il a également souligné qu’il n’est plus acceptable que les joueurs courent 40 mètres avant de lever le drapeau : la technologie accélérera ce processus tout en réduisant les risques de blessure.
Seul le capitaine est autorisé à parler à l’arbitre ?
Parmi les options testées : limiter l’interaction avec l’arbitre au capitaine seul lors des moments clés. Cette mesure d’inspiration olympique vise à apaiser les tensions sur le terrain. « Cela permet à l’arbitre de s’expliquer calmement et aux joueurs de se concentrer sur le jeu », a expliqué Collina.
Une révolution dans la continuité
Pour Pierluigi Collina, l’arbitrage évolue, mais ne perd pas son essence. L’idée n’est pas de remplacer l’arbitre, mais de l’aider. « L’objectif n’est pas de dépendre de la technologie, mais de l’avoir à disposition si nécessaire. Le meilleur arbitre reste celui qui n’a pas besoin de la VAR », insiste-t-il.
Enfin, interrogé sur l’évolution du rôle de l’arbitre, Collina conclut : « Les arbitres ne sont plus de simples hommes en noir… Chaque détail compte, du poids de leur équipement aux conditions climatiques. L’arbitrage est désormais une performance à part entière. »
