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Football – Algérie : Professionnalisme, un gouffre à fond perdu

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JS Kabylie El-Hadi Ould Ali Anthar Yahia Abbdlekrim Bira

A quelques semaines de la fin de la saison 2023/2024, les clubs commencent à faire leurs bilans pour se projeter sur le prochain exercice 2024/2025. Et encore une fois, c’est le nerf de la guerre qui sera déterminant pour définir les ambitions des uns et des autres.  

Vers une surenchère salariale et des clubs budgétivores

La plupart des clubs de la Ligue de football professionnel ont un œil rivé sur la fin de l’actuel exercice 2023/2024, notamment pour ceux impliqués dans un enjeu (titre, places sur le podium et maintien), et un autre sur la prochaine saison 2024/2025.

Un club comme la JS Kabylie, par exemple, est déjà tourné vers l’avenir après avoir tout perdu cette saison (coupe, championnat et place sur le podium pour une compétition africaine interclubs), même si mathématiquement son maintien n’est pas encore assuré.

L’arrivée de l’opérateur Mobilis dans le capital de la JS Kabylie, rejoignant ainsi les autres entreprises publiques déjà détentrices des sociétés sportives par action, avec reprise du capital et désistement de pratiquement tous les actionnaires, renforce l’option de l’Etat de vouloir détenir les clubs de la Ligue 1, ce qui a fait dire à certains observateurs qu’en Algérie on a inventé le ‘’professionnalisme d’Etat’’ !

Mieux encore, ces entités économiques semblent délier leurs bourses pour permettre aux clubs d’assainir pour certaines leurs dettes cumulées sur plusieurs saisons et procéder à des recrutements de joueurs dont les salaires dépassent les seuils pratiqués jusqu’ici. C’est ainsi que, pour rester du côté de la JSK, la nouvelle direction emmenée par El-Hadi Ould Ali a entamé des négociations avec quelques joueurs de renoms, dont certains évoluant à l’étranger, en proposant des salaires oscillants entre 5 et 7 MDA/mois.

L’objectif étant de monter une équipe compétitive pour la saison prochaine afin de renouer avec les consécrations, renforçant ainsi cette course inflationniste de la masse salariale.

Autre club qui ambitionne de revenir au premier plan après avoir épongé ses dettes astronomiques, c’est l’Entente de Sétif qui devait engager l’ancien joueur de l’USM Alger Anthar Yahia lui préférant à la dernière minute Abbdlekrim Bira comme directeur sportif. Avec l’aide de la Sonelgaz, autre société publique et actionnaire majoritaire, l’Entente devra s’engager également dans une voie dépensière pour renforcer son team et garantir une profondeur du banc lui permettant de se mêler à la course aux titres.

Des balances déficitaires

Si l’on croit les déclarations du président de la fédération algérienne de football, Walid Sadi lors de la dernière réunion avec les clubs de la Ligue 1, le dossier relatif aux clubs n’ayant toujours pas été repris par des entreprises a été remis aux pouvoirs publics. Ce qui confirme davantage l’option de l’étatisation du sport-roi d’élite, en absence d’un environnement économique propice au développement d’un secteur du football professionnel comme c’est le cas ailleurs où les droits TV, les sponsors, le naming, le merchandising, la billetterie et les abonnements, la vente des joueurs et d’autres ressources apportent l’essentiel du financement des clubs.

Rien que les droits TV, ces derniers ont explosé un peu partout dans le monde, tel qu’en France où en l’espace de quarante ans ces droits sont passés de 800 000 euros/saison à plus de 695 millions d’euros en 2023, dont les premiers bénéficiaires sont les clubs. Ce qui n’est pas le cas en Algérie où les droits TV, objet d’un monopole et libérés au compte-goutte par l’nique EPTV, sont presque rudimentaires.

Si on prend un budget, parmi les plus faibles de la Ligue 1, celui du NC Magra qui oscille entre 100 à 150 MDA (12 à 15 milliards de centimes), les droits TV d’une saison ne représenterait que 10% de ce budget si on considère que le montant attribué par la LFP est de 10 MDA (1 milliard de centimes) /saison. Ce taux chute à moins de 5% pour des clubs comme le MC Alger, le CR Belouizdad ou l’USM Alger.

En retour, les clubs affichent tous des balances déficitaires puisqu’en matière d’entrée d’argent, le décalage est très important ce qui les rend le professionnalisme en Algérie un gouffre à fond perdu. Même les titres gagnés ne ramènent pas grand-chose aux caisses du club, sauf en cas de consécration en Ligue des Champions africaine où le vainqueur toucherait 4 millions de dollars, soit autour de 600 MDA (60 milliards de centimes).

Le Mouloudia d’Alger, qui tient son assemblée générale ordinaire des actionnaires cette semaine, n’est pas aussi bien loti, en s’appuyant à 80% sur la manne de la Sonatrach, plus quelques sponsors comme le géant chinois Hisense et l’opérateur de téléphonie Ooredoo ; apports qui lui ont permis de supporter une des masses salariales les plus élevées de la Ligue 1 avec des salaires de 7 MDA/mois pour Youcef Belaili, 3,5 MDA pour Zakaria Naïdji, 3,8 MDA pour Djamel Benlamri ou bien 1,8 MDA pour Sofiane Bayazid. En attendant les recrutements de ‘’luxe’’ en prévision de la prochaine saison 2024/2025 où l’on annonce l’arrivée de Baghdad Bounedjah. On y reviendra.  

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