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Environnement de travail – Algérie : Jusqu’à quand sans syndicat des footballeurs ?

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Des voix se sont élevées récemment pour appeler à ce que les footballeurs professionnels algériens soient payés à temps, surtout à l’approche des fêtes de l’Aïd El-fitr au même titre que d’autres travailleurs.

Il y a deux années, la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (FIFPro) avait lancé un appel pour dissuader les joueurs de signer des contrats professionnels dans une shortlist comprenant plusieurs pays dont l’Algérie.

Les raisons sont multiples, parmi lesquels le non-respect des clauses contractuelles, notamment le paiement des salaires et les résiliations à sens unique des contrats sans indemnisation, ce qui amène à chaque fois les joueurs plaignants à recourir à la FIFA, surtout pour les étrangers parmi eux, et à la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) pour les locaux. La CNRL est d’ailleurs submergée par des tonnes de dossiers à cause de clubs mauvais payeurs, qui finissent par perdre leurs bars de fer et voient souvent leurs comptes bloqués avant d’être finalement interdits de recrutement.

L’endettement fiscal et parafiscal des clubs culminait déjà à 10 milliards de dinars il y a deux ans, alors que la dette des clubs envers les joueurs avoisinait les 2,5 milliards. Aujourd’hui, ces montants n’ont guère baissé, malgré les sommes payées par la fédération et la Ligue de football professionnel (LFP) puisées dans des droits TV qui ne sont pas à leur tour honorés par l’Etablissement public de télévision (EPTV).

Mais comment peut-on expliquer qu’après 14 ans de soi-disant professionnalisme, aucun syndicat des footballeurs n’a pu voir le jour en Algérie ? Pour ceux qui l’ont certainement oublié, il y a eu au moins deux tentatives pour permettre aux footballeurs professionnels algériens d’être regroupés et surtout représentés par une entité qui défendrait leurs intérêts, comme cela est d’usage sous d’autres cieux.

Bouiche et Zetchi ont tenté, mais en vain !

La première tentative a été l’œuvre de l’ancien baroudeur de la JS Kabylie, Nacer Bouiche, président également de l’Association des joueurs internationaux des années 90-2000 qui, du temps de Mohamed Raouraoua, a voulu monter une représentation de la FIFPro en Algérie. Créée en 1965 et présidée aujourd’hui par l’espagnol David Aganzo (pour le mandat 2021-2025), ce syndicat mondial compte 66 membres à part entière, dont certains pays africains comme l’Afrique du Sud, le Cameroun, l’Egypte, le Gabon, le Ghana, le Kenya, le Maroc, la Zambie et le Zimbabwe, mais pas l’Algérie.

Pour y parvenir, Bouiche a entamé toutes les démarches auprès de la FIFPro, présidée alors par le français Phillipe Piat qui a fait de la réforme du système des transferts son cheval de bataille durant plusieurs années. Malheureusement, Bouiche a rencontré des réticences à mettre en place ce projet, pour ne pas dire des embuches de la part de la fédération et son président Mohamed Raouraoua qui ne voulait pas entendre parler d’un syndicat des joueurs. Découragé, Bouiche a dû laisser tomber son projet et le ranger au fond d’un tiroir.

La seconde tentative a été celle entreprise par l’ex-président de la FAF, Kheireddine Zetchi qui, dans sa quête de doter le football national de tous les instruments nécessaires à son bon fonctionnement, son développement et à son épanouissement, à l’image de structures comme la DCGF (Direction de contrôle de gestion et des finances des clubs professionnels) ou le Département intégrité, a organisé plusieurs réunions, notamment avec l’Amicale des anciens internationaux de football (AAIF) présidée par Ali Fergani dans la perspective de mettre sur pied ce fameux syndicat. Le dossier a bien avancé, mais la fin de mandat de Zetchi a remis de nouveau ce projet aux calendes Grecques.  

Bien évidemment, ce projet n’est plus d’actualité aujourd’hui et ne fait pas partie des priorités de l’actuelle équipe fédérale et de son président Walid Sadi. A la limite, et selon une source fédérale, c’est aux footballeurs professionnels de s’organiser pour faire entendre leur voix et défendre leurs droits et intérêts en tant que travailleurs dans un environnement pas aussi évident que cela (rémunération, contrats, gestion de carrière, conditions de travail, santé et sécurité sociale, contentieux, volet juridique et autres).

En attendant qu’il y ait une prise de conscience sérieuse et une mobilisation autour de cette question de syndicat, les joueurs se contenteront d’une modeste représentation au sein de la CNRL pour prendre seulement en charge leurs doléances pécuniaires auprès des clubs. 

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