Dans une rencontre annoncée très déséquilibrée sur le papier, la modeste Arabie saoudite est venue à bout de la grande Argentine (2-1) en ouverture du groupe C au moyen d’ingrédients qui devraient inspirer les équipes africaines.
48 marches séparent l’Argentine 3e au ranking FIFA à l’Arabie Saoudite, 51e. Si la plupart des indicateurs de jeu (Possession de balle, tirs cadrés, attaques dangereuses, Corners) traduisent la supériorité argentine, les Saoudiens ont su composer avec leurs forces pour s’offrir les 3 points de la rencontre et entrer dans l’histoire.
La discipline et la rigueur Tactique
Pour la seule première période, la défense Saoudienne a réussi à mettre les attaquants argentins hors-jeu à 7 reprises. L’Albiceleste a eu la balle pendant 70% du temps, contre seulement 30% pour les qataris. Les hommes d’Hervé Renard ont accepté souffrir, pour piéger leur adversaire. L’Arabie Saoudite a fait montre d’une discipline tactique à nulle autre pareille, d’une grande générosité dans les efforts, d’un grand sens du sacrifice et de solidarité pour contenir l’armada Argentine amenée par un Lionel Messi buteur dans le premier quart d’heure sur penalty. L’occupation rationnelle du terrain côté Saoudien n’a laissé que très peu d’espace aux Argentins qui ont fini par déjouer.
Un plan de jeu Cohérent et bien pensé
En brillant tacticien, Hervé Renard savait qu’il fallait un plan de jeu efficace et surtout des hommes aptes à le respecter rigoureusement. Dans un 4-3-3 classique, il a réussi à mettre sur pied un bloc très médian qui n’hésitait pas à grimper sur les phases de transitions offensives, mais surtout avec une excellente célérité dans le regroupement en transition défensive, en faisant reculer le bloc quand le piège du hors-jeu loupait sa cible. Comme de véritables soldats en pleine guerre, ses joueurs ont su de fondre dans son projet de jeu pour mettre à mal la 3e nation au classement FIFA. Même si ce plan de jeu était très énergivore, c’était le prix à payer pour décrocher le graal face à l’ogre argentin.
Une gestion émotionnelle de la rencontre
C’est certainement l’élément le plus marquant dans ce succès Saoudien, et il est à mettre au crédit de son sélectionneur Hervé Renard. Il a en tout temps respecté son adversaire, afin de lui faire mal en temps opportun. Sans toute fois s’affoler dans ses temps forts, il a contenu les émotions de ses hommes afin qu’ils ne cèdent pas dans l’euphorie des quelques situations dangereuses qu’ils se sont procurées. Il a surtout su doubler d’humilité après son second but, pour sécuriser cet avantage. La concentration est restée le maître mot pour les Saoudiens, jusqu’au coup de sifflet final.
Le succès Saoudien face à l’Albiceleste est un modèle d’humilité, de résilience, de rigueur tactique, de générosité dans les efforts, et de maîtrise émotionnelle dont devraient s’inspirer les équipes africaines. Hier face à la Hollande, le Sénégal s’est écroulé à 5 minutes de la fin du temps réglementaire, ceci pour n’avoir pas observé ces principes. Une situation qui s’est souvent produite lors de plusieurs autres éditions de coupe du monde, mettant en exergue la grande naïveté des sélections africaines dans les grandes compétitions.