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Quand des entraineurs utilisent le Ramadan pour régler leurs comptes

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Jaouen Hadjem, Bilal Boutobba, Moataz Zemzemi… Nombreux sont les joueurs qui ont été écartés par leur entraîneur parce qu’ils font le Ramadan. Pendant ce temps, d’autres joueurs brillent pendant la période à l’instar de Karim Benzema, Mohamed Salah et Ismaël Bennacer.

Comme chaque année, plusieurs joueurs professionnels de confession musulmane pratiquent le jeûne lié au ramadan, qui consiste à ne pas manger ni boire du lever au coucher du soleil. Si certains gardent toujours la confiance de leur entraîneur, d’autres pas. C’est par exemple le cas de Jaouen Hadjem, jeune joueur algérien évoluant au FC Nantes. Antoine Kombouaré a demandé à ses joueurs musulmans de casser leur jeûne le jour de la demi-finale de la Coupe de France contre Lyon, sous peine d’être mis à l’écart du groupe. Ce qui a été le cas avec Hadjam, qui a refusé, contrairement à ses autres coéquipiers d’appliquer les consignes de son coach.

Dans le même registre, le duo de Niort Bilal Boutobba et Moataz Zemzemi a connu le même sort lors du match de ce week-end contre Sochaux en Ligue 2 française. L’entraîneur des Chamois, Bernard Simondi, s’est expliqué sur les raisons de l’écart de leurs deux atouts offensifs, Boutobba étant le meilleur joueur de l’équipe, lanterne rouge de son championnat. « Je suis une personne qui a un fonctionnement avec un bon nombre de gens d’autres religions. On ne demande pas à quelqu’un de pêcher. Chacun décide comme il le veut. La décision qui a été prise ne les condamne en rien dans le fonctionnement futur », avait-il indiqué.

D’autres joueurs, habituellement des indiscutables dans leur clubs, sont écartés ou marginalisés sans raison apparente. C’est par exemple le cas de Aissa Laidouni qui n’a plus joué depuis le début du Ramadan, alors qu’il n’est ni malade, ni blessé. L’Union Berlin s’est aussi permis de se passer d’un de ses meilleurs joueurs, sans raison valable. Ces gestes envers joueurs musulmans ne sont pas une sorte de racisme ?

Christophe Galtier en pleine tempête à cause du Ramadan

Les positions de Christophe Galtier, actuel entraîneur du Paris Saint-Germain, sur le Ramadan sont au cœur de la polémique. L’ancien coach de Nice, fait face à des graves accusations.

Tout a commencé avec un mail de Julien Fournier envoyé à Dave Brailsford, directeur du football d’Ineos, divulgué cette semaine, dans lequel l’ancien directeur sportif des Aiglons évoque des propos scandaleux de Galtier.

« Il faut tenir compte de la réalité de ville », aurait-il notamment lancé, ajoutant qu’on ne pouvait pas avoir autant de noirs et musulmans dans l’équipe. « Julien, tu dois réaliser dans quelle ville nous sommes. Nous sommes dans la ville de Jacques Médecin et notre équipe ne correspond pas à ce que veulent les gens comme elle ne me correspond pas. Il n’y avait aucun argument sportif mais bien uniquement que des arguments religieux et de couleur de peau. »

Galtier aurait également exigé à plusieurs reprises que les joueurs musulmans ne jeûnent pas durant le Ramadan. Il avait d’ailleurs réclamé les départs de Todibo, Atal, Boudaoui, Gouiri Lemina et a barré la route à une arrivée du Turc Ogan Kabak.

Karim Benzema, Mohamed Salah, Ismaël Bennacer… Vive le Ramadan

L’argument de la performance et de la santé des joueurs, avancé par Antoine Kombouaré, ne tient pas la route. En témoignent les prestations de Karim Benzema avec le Real Madrid ou Mohamed Salah avec Liverpool, sachant que ces deux joueurs, comme plusieurs d’autres d’ailleurs font le Ramadan.

Trois dattes, un verre de lait et au lit, c’est la recette magique pour performer en période de ramadan, selon Karim Benzema. Il l’avait d’ailleurs partagé sur les réseaux sociaux la saison passée. Et quelques semaines plus tard, il a remporté la Liga, la Ligue des Champions, tout en étant meilleur buteur des deux compétitions et Ballon d’Or 2022. Avec sept buts et une passe décisive depuis le début du mois sacré pour les musulmans, KB9 a fait taire les détracteurs. Après ses triplés en Liga et Coupe du Roi, notamment lors du Clasico, il a trouvé la faille contre Chelsea en Ligue des Champions (2-0), bien qu’il fasse le Ramadan.

Buteur dimanche contre Arsenal, Mohamed Salah brille également avec les Reds de Liverpool. Le Ramadan ne l’a pas empêché de montrer son meilleur visage, ridiculisant la polémique autour du jeûne de joueurs professionnels qui a pris de l’ampleur, surtout en France où la Fédération Française de Football avait décidé d’interdire aux arbitres d’interrompre les matchs pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne, contrairement aux pauses observées en Premier League.

Autre cas, Ismaël Bennacer qui a marqué son premier but en Ligue des Champions cette saison. L’Algérien a crucifié Naples, permettant à l’AC Milan de prendre une option avant le match retour dans une semaine au stade Diego Armando Maradona. Le champion d’Afrique 2019 est un des meilleurs joueurs de son équipe depuis le début du mois sacré.

Antonio Rüdiger a également parlé de son expérience : « Si le ramadan change beaucoup de choses pour un footballeur ? Pas pour moi, j’y suis habitué. Je ne mange ni ne bois rien, je m’y tiens. Ce n’est pas facile, mais tu t’entraînes, tu puises dans ta tête et tu y arrives. C’est l’une de mes principales armes, la mentalité, et en fin de compte, pratiquer le ramadan n’est pas un problème pour moi ».

Contrairement aux idées reçues, le jeûne du ramadan est bénéfique à la performance sportive. Et puis chacun a ses croyances qu’il faut respecter, pour ne pas faire acte de « racisme ». Aux bons entendeurs !

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