Grand artisan de la première qualif de la Côte d’Ivoire en Coupe du Monde (2006), Kanga Gauthier Akalé est revenu sur cet exploit des Eléphants.
Dans cet entretien, il évoque plusieurs sujets dont celui des Eléphants, son entente avec Bonaventure Kalou à Auxerre et la prouesse marocaine à la Coupe du monde 2022.
Africa Foot United : Que deviens Kanga Akalé ?
Kanga Akalé : Je suis à la retraite depuis 2013. Là je gère mes affaires personnelles. Je suis également dans le social. J’ai mis en place une ONG qui vient en aide aux enfants dans le domaine de l’éducation.
AFU : Quel souvenir gardes-tu de ton passage en équipe nationale ?
K.A : J’ai eu tellement de bons souvenirs avec les Eléphants. Beaucoup de joie en offrant la première qualif en Coupe du monde à la Côte d’Ivoire. A partir de là, c’est clair que c’était une belle visibilité qu’on venait d’offrir à notre pays.
AFU : Peux-tu revenir sur les circonstances de cette qualification ?
K.A : On a fait un parcours presque sans faute jusqu’à la réception du Cameroun à Abidjan le 4 septembre 2005. On perd au Félicia (2-3). A partir de cet instant, on a clairement peu de chance de se qualifier. Au dernier match, on devait faire le job en gagnant au Soudan et espérer un faux pas des camerounais à domicile. On ne voyait pas le Cameroun perdre chez lui à vrai dire. Après notre victoire, on a suivi la fin du match Cameroun-Egypte. Le scenario nous a été favorable. C’était un moment magique. On n’avait qu’une seule chose en tête : rentrer à Abidjan et fêter avec le peuple ivoirien.
AFU : Quels sont tes regrets avec la sélection nationale ?
K.A : Le fait de ne pas gagner de Coupe d’Afrique avec la Côte d’Ivoire continue de me chagriner. On avait les moyens pour la gagner mais on n’y est pas arrivé. Ensuite, le fait de ne pas être convoqué pour la Coupe du Monde 2010. J’ai eu l’impression que le groupe était déjà connu avant même le regroupement. Mais avec du recul, je suis heureux d’avoir fait partie des 32 joueurs présélectionnés.
AFU : Sur la finale de la CAN 2006, Egypte – Côte d’Ivoire, qu’est-ce qui vous a manqué ?
K.A : Les buts lors des 120 minutes et la réussite aux tirs aux buts. On aurait pu facilement l’emporter durant le temps réglementaire. Après c’est le foot (rires).
AFU : Que penses-tu de la génération actuelle des Eléphants ?
K.A : On a des joueurs de classe mondiale. Seul bémol, comment les réunir pour gagner. J’ai beaucoup suivi les matchs de la Côte d’Ivoire. J’ai constaté qu’à chaque fois qu’on croise une équipe bien en place tactiquement, on a des difficultés. Quand tu regardes l’ensemble du match, Egypte – Côte d’Ivoire à la CAN 2021, je me rends compte qu’il y’a quelque chose qui ne fonctionne pas. Les attaquants ne sont pas servis dans de bonnes conditions. On a un bon groupe qui manque de complémentarité. Il faut construire un groupe avec des complémentarités. C’est avec cette recette qu’on arrivera à gagner.
AFU : Comment expliques-tu ton entente avec Bonaventure Kalou à Auxerre ?
K.A : Kalou c’est un aîné que j’ai admiré en étant à Abidjan. Me retrouver dans la même équipe avec lui à Auxerre c’était un rêve. Il savait comment je jouais. Le but de la victoire face à Sedan lors de la finale de Coupe de France en 2003, illustre notre entente. C’est pourtant une chose qu’on n’a pas forcement travaillé c’était naturel.
AFU : Quel commentaire sur le parcours du Maroca lors du mondial 2022 ?
K.A : J’étais très heureux pour le Maroc et l’Afrique. Ils (Les Lions de l’Atlas) ont envoyé un message au continent. Avec un sélectionneur local (Walid Regragui) et avec la volonté, la solidarité des joueurs pas très connus on peut faire des exploits. Il faut que les équipes africaines se mettent à la formation mais surtout faire un gros travail psychologique pour espérer gagner un jour la Coupe du monde.
