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CAN 2027 – Algérie : Djahid Zefizef, que des regrets finalement

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Il y a une année, l’Algérie déposait son dossier de candidature pour l’organisation de la CAN 2027, cinq mois après avoir postulé pour celui de 2025. Quelques mois après, la Fédération algérienne de football annonce le retrait de ses deux candidatures. Inexplicable et regrettable.

Il y a une année, le 22 mai 2023, la Fédération algérienne de football confiait une nouvelle fois la mission de dépôt du dossier de candidature de la CAN 2027 à l’ex-officier média de cette instance, Aboud Salah-Bey. En sa qualité d’ancien cadre supérieur et pour avoir soigneusement contribué à la préparation de ce dossier, ce dernier a été chargé par le président Djahid Zefizef pour rallier le siège de la Confédération africaine de football au Caire pour remettre, dans les délais, ce deuxième dossier, après celui de la CAN 2025 déposé, lui, en décembre 2022. Quelques semaines auparavant, la CAF avait lancé la candidature de 2027 et la FAF avait reçu le feu vert des pouvoirs publics, via le Ministère de la jeunesse et des sports, de postuler également pour l’organisation de cette joute, après avoir brillamment réussi le CHAN 2022 (janvier – février 2023) et la CAN U17 (avril- mai 2023).

Tout était bien ficelé, d’autant que les deux dossiers avaient reçu l’approbation des plus hautes autorités de l’Etat, et ce, malgré une campagne … interne (!) réduisant selon, ses instigateurs, les chances de l’Algérie à néant d’accueillir une nouvelle fois la grande fête du football africain depuis la première, qui remonte à 1990.

Sous prétexte que les jeux – de coulisses – étaient déjà faits et que les CANs 2025 et 2027 étaient attribuées au Maroc et au Sénégal, ses ‘’forces’’ n’ont pas cessé de faire dans le matraquage médiatique, tout en usant de leurs entrées pour convaincre les décideurs de leurs informations soi-disant fuitées de la CAF afin de retirer ces dites candidatures !

La démission de Zefizef, le début de la fin … d’une candidature

Une fois déposé le 22 mai 2023, le dossier de candidature de la CAN 2027 (AFCON TotalEnergies 2027) a fait, comme celui de 2025, l’objet d’une visite d’inspection en Algérie de la part, cette fois, du cabinet international PricewaterhouseCoopers (PwC).  Cette visite en Algérie, notamment des six (06) stades retenus pour la compétition, a pris fin le mercredi 19 juillet 2023 après trois jours bien pleins selon le programme suivi à la lettre par l’équipe d’experts.

La délégation du cabinet PwC, composée de deux experts et un représentant de la CAF, a été accompagnée durant son séjour par Djamel Merbout, vice-président de la Fédération algérienne de football et président de la Commission des finances et Mounir D’BICHI, secrétaire général de la FAF, vu que le président, Djahid Zefizef avait, lui, annoncé sa démission le 15 juillet suite à son échec d’intégrer le Comité exécutif de la CAF, lors de l’assemblée générale de cette instance tenue deux jours auparavant à Abidjan.

Pourtant, après une année seulement à la tête de la fédération, Zefizef a réussi à obtenir 15 voix, soit 28% des voix de l’assemblée générale qui en compte 54. Le président de la CAF, Dr Patrice Motsepe et son secrétaire général, Veron Mosengo Omba qui avaient soutenu la candidature algérienne, ont estimé que les 15 voix récoltées devant le membre sortant le libyen Abdelhakim Chelmani avec l’appui du Maroc, restaient tout de même un bon score sur lequel il faudrait bâtir à l’avenir. Malheureusement, la pression était telle sur les épaules de Zefizef qu’il a été ‘’pressé’’ de démissionner.

Les forces qui avaient travaillé auparavant avaient ainsi l’opportunité de se frayer un chemin pour (re)prendre les rênes d’une fédération déjà installée dans une instabilité chronique avec son corolaire de problèmes à tous les niveaux, de disfonctionnements, de perte de crédibilité et de l’impossibilité de mettre en place une stratégie de travail à moyen et long termes.   

Mais pour revenir à cette ambition légitime d’accueillir une phase finale de la CAN, et conformément à l’appel à candidatures lancé en avril 2023, par la Confédération africaine de football (CAF), cette dernière a désigné un cabinet international d’audit et d’expertise pour mener des visites d’inspection au niveau des pays dont la candidature a été retenue pour s’enquérir des infrastructures sportives, de compétition et d’entraînement ainsi que les établissements d’hébergement des sélections participantes. La CAF a, par la suite, donné rendez-vous aux candidats en septembre 2023 pour désigner les futurs organisateurs.

Le clan Sadi prive l’Algérie de sa candidature et de ses chances

Quelques jours seulement avant l’élection de la FAF du 21 septembre 2023 où Walid Sadi était déjà candidat unique, l’information avait circulé à travers les propres relais du futur président, celle faisant part du retrait de la candidature de l’Algérie de l’organisation de la CAN des éditions 2025 et 2027. D’ailleurs, dans la semaine qui a suivi son intronisation, Sadi en fait l’annonce officiellement sur un média publique et sur le site de la fédération.

Dans une correspondance adressée à la CAF, l’instance fédérale a expliqué que ce ‘’retrait est motivé par la nouvelle approche de la FAF relative à la stratégie de développement du football en Algérie.

La FAF concentrera désormais ses efforts dans la réorganisation et la redynamisation du football en Algérie, de même qu’elle réitère son engagement indéfectible au profit du développement du football africain. A cette occasion, la FAF adresse ses vifs remerciements à la grande famille du football africain pour la compréhension de sa décision qui ne signifie nullement un désengagement de l’Algérie par rapport au sport-roi dans le continent’’, pouvait-on lire.

Décision vraiment inexplicable et regrettable pour les algériens qui rêvaient d’accueillir un tel événement, d’autant que la CAF, par le biais de son président et son secrétaire général, avait fait le forcing auprès de la partie algérienne (Zefizef contacté, mais ayant décliné toute intervention du fait qu’il avait quitté ses fonctions ; le MJS n’ayant pas donné suite aux appels, idem pour le nouveau locataire de Dely Ibrahim, Walid Sadi) pour qu’elle soit présente le jour de la réunion pour l’attribution de l’organisation des deux CANs, compte-tenu de ses chances intactes d’accueillir l’édition de 2027.

Contrairement à ce que prédisaient certains, le Sénégal n’a pas eu sa CAN 2027

Finalement, si le Maroc a obtenu l’organisation de la CAN 2025, pour une sorte de répétition en prévision d’accueillir la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, la candidature sénégalaise a perdu par 4 voix à 8 face au trio Kenya – Ouganda – Tanzanie, en absence de l’Algérie qui possédait un excellent dossier, selon les responsables de la CAF.

Pourtant, seule la Tanzanie disposait d’un stade homologué par la CAF pour accueillir les matchs officiels de cette instance et que l’Ouganda vient à peine d’homologuer un stade pour le prochain match contre l’Algérie lors de la 4ème journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, prévue en juin prochain.  

Selon les investigations menées par Africa Foot United, la candidature sénégalaise était soutenue politiquement par l’Etat Sénégalais, notamment après les brillants succès de ce pays en ce début d’année 2023 lors du CHAN 2022, la CAN U20 et la CAN U17, trois titres qui venaient compléter le beau tableau où trônent la CAN 2021 gagnée une année auparavant au Cameroun et la CAN de Beach-Soccer.

L’ancien président de la république Macky Sall, qui a entamé une mutation sur le plan des infrastructures, voulait surfer sur cette vague de succès et obtenir l’organisation de la CAN en 2027 ; mais l’Etat sénégalais s’y est pris vraisemblablement tardivement, même si la fédération avait dépêché une forte délégation le jour du dépôt du dossier, le 22 mai 2023 au Caire, et chargé le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, également Ministre du commerce, de la consommation et des petites et moyennes entreprises, représentant du Premier Ministre et Ministre des Sports, d’exposer le 27 septembre 2023 le dossier de son pays.

Malgré donc l’échec du Sénégal, le président de la Fédération, Dr Augustin Senghor n’a pas été inquiété et à aucun moment on a considéré que c’était un scandale au point de le débarquer de son poste, comme ce fut le cas pour l’Algérie où Zefizef avait payé lourdement ses 15 voix récoltées dans la course au Comex de la CAF.

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