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Can 2023 : Suspension de mariages et funérailles …la Can arrive à Korhogo

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L’organisation d’une compétition ne devrait pas priver les populations de leurs libertés. Une décision historique .

 Korhogo est l’une des cinq villes destinées à accueillir les matchs de cette 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations. En ce sens, le chef du canton de Korhogo a pris une décision assez surprenante. 

« Sa Majesté Issa Coulibaly, Chef de canton de Korhogo, chef central des cantons du Poro, Premier vice-président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, chef des terres et bois sacrés de Korhogo, voudrait informer les populations de la région du Poro, les chefs de cantons, les chefs de village, les chefs de quartier et chefs de communautés que par rapport à la CAN 2023, les funérailles et les mariages seront suspendus à partir du 25 décembre 2023 jusqu’au 15 février 2024 », peut-on lire dans un communiqué officiel.

La sécurité des participants, une priorité 

Dans cette région du Nord de Côte d’Ivoire, la célébration des mariages donne généralement lieu à de longues parades de motocyclistes sur les principales artères. Cette mesure vise ainsi à contribuer à la réussite de la compétition, qui se déroulera en partie dans la ville de Korhogo, la base des équipes du groupe E que sont la Tunisie, le Mali, l’Afrique du sud et la Namibie.

Une décision qui divise 

Cette décision a suscité des réactions diverses, tant chez les habitants que chez les observateurs. Certains ont salué l’initiative, qui témoigne de l’engagement et de l’enthousiasme du chef de canton pour le football et pour la Côte d’Ivoire. D’autres ont critiqué la mesure, qui porte atteinte aux libertés individuelles et aux traditions culturelles. D’autres encore ont exprimé leur indifférence, estimant que la CAN 2023 n’aura pas d’impact positif sur leur vie quotidienne.

Un excès de zèle qui fâche 

La décision est prise et les populations de Korhogo devront s’y conformer. Cependant, l’organisation d’une compétition ne devrait pas priver les populations de leurs libertés. Une chefferie traditionnelle est censée protéger la tradition et les droits des populations de son territoire de compétence. Alors qu’il est censé avoir des avis consultatifs, en prenant la décision de suspendre la célébration des mariages et des funérailles dans la région du Poro, le chef de Canton de Korhogo a outrepassé ses prérogatives, au point de fouler au pied les droits de ses administrés. Le politicien Mamadou Koulibaly le prend d’ailleurs à contrepied et dénonce cet abus d’autorité.

« Il aurait été dans les normes que le communiqué émanant d’une haute autorité administrative locale, après avis consultatif de la chefferie, avec un contenu général non restrictif aux populations sénoufos de la région du Poro. Ils ont fait le contraire. Le Chef de canton n’est ni le supérieur hiérarchique, ni l’autorité de tutelle du Préfet de région », a réagi l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.

Interrogé par un site local, un juriste démonte l’agitation du chef Canton de Korhogo, qui a agit de façon illégale. « Le chef de Canton n’a pas de pouvoir de police administrative ; d’où l’impossibilité pour lui de prendre de telles décisions », a-t-il confié. Cependant, il soulève une question d’autorité traditionnelle qui permet à la chefferie traditionnelle d’agir dans sa sphère de compétence. « Après renseignements, du point de vue des us et coutumes Sénoufo, le Chef de Canton peut réglementer les périodes de funérailles et de fêtes dans sa sphère de compétence ».

Une restriction élargie qui pose problème

Dans le communiqué de sa Majesté Issa Coulibaly, les funérailles et les mariages sont strictement interdits durant la période de la CAN 2023 à Korhogo. Une décision qui viserait en réalité les Sénoufo alors qu’ils ne sont pas les seuls habitants de la région. D’où la nécessité de tenir compte de toutes les sensibilités, en mettant des limites et non une restriction totale. « Toutefois, à lire attentivement le communiqué du Chef Canton de Korhogo, il en ressort qu’il vise les funérailles traditionnelles Sénoufo et les parades à risque à l’occasion des mariages », a fait remarquer le juriste. Quoi qu’il en soit, cette décision est déjà historique et rentre dans les annales de la Coupe d’Afrique des Nations. 

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