L'incontournable du football africain
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CAN 2023 – Côte d’Ivoire vs Guinée Equatoriale : « Ce sera un match très compliqué pour les deux équipes », Juan Micha Obiang

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La Guinée Equatoriale et la Côte d’Ivoire se retrouvent le lundi 22 janvier prochain pour un match décisif dans la course aux huitièmes de finale de la CAN 2023. Si le Nzalang Nacional n’a besoin que d’un match nul, les Eléphants ont besoin de gagner pour se qualifier mais surtout pour convaincre leur public.

A la veille de cette retrouvaille, Juan Micha Obiang, le sélectionneur équato-guinéen, a accordé une interview exclusive à Africa Foot United. Il évoque les enjeux de cette rencontre et les ambitions de son équipe à cette compétition.

Vous sortez d’une belle victoire contre la Guinée-Bissau. On est toujours dans l’euphorie de cette victoire ou c’est déjà oublié ?

On n’est plus dans l’euphorie du match qu’on a gagné contre la Guinée-Bissau, on a déjà oublié ça. C’est le jour du match même que tu te dis que tu as encore un autre match à jouer contre la Côte d’Ivoire, qu’il faut tout faire pour le gagner pour la prochaine phase. Maintenant on est concentré sur le match contre la Côte d’Ivoire.

Est-ce que vous vous rendez compte que vous êtes pratiquement qualifiés pour les huitièmes de finale dans un groupe où il y a quand même la Côte d’Ivoire et le Nigeria, deux géants du football africain ?

Pas encore, on n’est pas encore qualifié. On sait qu’on a fait deux matchs, on a quatre points mais ce n’est pas fini, il y a encore un dernier match qu’on doit jouer pour confirmer la qualification.

Vous allez affronter lundi la Côte d’Ivoire, qui est le pays hôte et qui vient d’être battu par le Nigeria. Comment vous comptez aborder cette rencontre ?

La Côte d’Ivoire c’est le pays hôte, ils ont dépensé beaucoup d’argent pour organiser cette CAN. Ils sont troisièmes au classement dans notre groupe, je crois qu’ils vont venir très motivés parce que c’est la dernière chance pour eux d’avoir les trois points pour finir premiers du groupe pour passer en huitièmes de finale. Nous on se prépare bien même si ça nous sera trop difficile, mais on est tranquille. On se prépare bien pour le match contre la Côte d’Ivoire et après on va voir ce que ça va donner lundi. Ce sera un match très compliqué pour les deux équipes parce que nous on va chercher la victoire pour achever notre qualification. Si la Côte d’Ivoire ne se qualifie pas, il y aura beaucoup de problèmes. Pour nous, on n’a pas beaucoup de pression.

La Guinée Equatoriale n’a pas beaucoup de pression pour cette rencontre mais face à la Côte d’Ivoire, allez vous jouer beaucoup plus défensif ou vous allez attaquer ?

On doit préparer le match pour le gagner et pour gagner un match, il faut attaquer. On ne peut pas travailler pour venir défendre, notre façon de jouer n’est même pas pour défendre. D’abord pour défendre, il faut attaquer. Nous on va préparer le match pour aller chercher l’adversaire parce qu’on veut gagner le match.

En 2015, la Côte d’Ivoire et la Guinée Equatoriale se sont retrouvées en quarts de finale et les Ivoiriens se sont imposés 3-0. Est-ce que le match du lundi est une affiche de revanche pour vous ?

Je ne crois pas que ce soit un match de revanche parce qu’avant qu’on ne joue ce match 2015, on a joué un autre match amical ici et on a fait 1-1. Et ça veut dire que nous sommes des frères, on va jouer un match normal, ce n’est pas une rivalité mais chaque équipe va chercher d’avoir trois points. Mais pour eux, je crois que c’est un match de rivalité parce que c’est nous qui sommes l’équipe que s’ils ne gagnent pas ils vont avoir beaucoup de problèmes dans le classement. Si on part sur une rivalité, ça va chauffer, mais on trouve que nous sommes des frères, on va jouer normalement comme les autres matchs qu’on vient de jouer. Seulement, on respecte les grandes équipes et chaque équipe doit montrer la qualité de son football pour que les gens qui viendront au stade, qu’ils quittent apprécient, qu’ils ont regardé un bon match.

Est-ce que vous vous rendez compte que vous êtes sur le point de maintenir une belle série pour la Guinée Equatoriale qui, à chaque participation à la CAN, arrive toujours à passer le premier tour ?

Nous on est un petit pays qui n’a pas de grands joueurs mais notre façon de travailler, de croire en nous-mêmes fait que notre objectif est toujours de voir comment se qualifier dans le tournoi. On est un groupe, une famille et on travaille dur pour que la Guinée Equatoriale ait la possibilité de se qualifier dans la Coupe d’Afrique.

Vous l’avez bien dit, la Guinée Equatoriale n’a pas de stars, pas de joueurs qui jouent dans de grands clubs, mais comment est-ce que vous arrivez à transcender cette équipe ?

La Côte d’Ivoire, le Nigeria et les autres équipes ont de grands professionnels. Ce n’est pas que nous on n’a pas des professionnels, peut-être deux ou quatre sont dans des clubs de premier niveau et les autres joueurs jouent dans des équipes de niveau moins bas. Mais la mentalité que j’ai transmise à mes joueurs c’est qu’ils doivent croire qu’ils sont comme les autres, qu’ils ont deux pieds et deux mains. C’est sur le terrain que chacun montre sa force. Même si tu n’es pas un grand professionnel si tu joues à un niveau bas, quand tu crois que que tu peux avoir le niveau de l’autre, tu vas essayer de travailler dur pour arriver, même si ce n’est pas à 100%, à 90% du niveau des autres. Moi je suis un entraîneur optimiste et je crois que je fais un travail pour que mes joueurs crois en nos forces et c’est avec ça qu’on arrive à affronter les équipes qui sont du haut niveau. On a beaucoup de respect pour les joueurs et les équipes qui sont au top niveau, notre humilité c’est de respecter l’adversaire. Mais il faut croire en soi-même, il faut travailler dur pour avoir une petite possibilité de faire ces genres de tournoi.

Votre objectif avec le Nzalang Nacional c’est d’aller loin, remporter le trophée si possible. Vous y croyez toujours ?

On a notre objectif. On prépare chaque match en fonction de l’adversaire et on prend match après match. C’est 24 pays qui visent le trophée, ça ne veut pas dire que ce sont les 24 équipes qui vont prendre la coupe, c’est un seul pays. ça veut dire que si on arrive loin, c’est bien pour nous, si on n’arrive pas loin, on a encore des jeunes qui vont encore essayer de progresser. Quand le temps va arriver, qu’on fasse au-delà de nos possibilités, on va y arriver. Pour maintenant, on est tranquilles, on essaie de travailler pour essayer de voir jusqu’où on va arriver. Si Dieu permet qu’on aille loin avec notre force, on va essayer de continuer dans le travail.

Vous êtes maintenant sur une série d’une douzaine de matchs sans défaite. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

C’est bien pour nous parce qu’on voit qu’on travaille de façon progressive, on est en train de trouver les bons résultats. Arriver à 12 matchs sans défaite, ça veut dire que le bloc travaille très bien et qu’on essaie de faire plus d’efforts pour qu’on puisse avoir plus de résultats possibles.

Pour parler de votre capitaine, Emilio Nsue, il a fait un triplé contre la Guinée-Bissau. Comment le vestiaire a accueilli cette performance de son capitaine ?

Emilio Nsue, c’est un joueur qui a joué au haut niveau. Les gens ne le savent pas, il a joué à Majorque, à Middlesbrough, il a joué à la Real Sociedad, à l’Apoel Nicosie, il a joué dans beaucoup d’équipes. Mais maintenant vu son âge, il est en train d’aider l’équipe nationale. Et le vestiaire le voit comme un grand frère, une personne qui est en train d’orienter les jeunes, qui apporte beaucoup de choses à l’équipe nationale. Et quand il marque comme ça, c’est un plaisir pour les joueurs qui sont là. Il a fait une mauvaise CAN au Cameroun parce qu’il n’était pas en compétition. Je lui ai fait confiance, parce que c’est lui qui a fait qu’on a une notre première qualification sans être pays organisateur, c’est qui a fait encore que la Guinée Equatoriale participe encore à la CAN pour une deuxième fois. Je crois qu’il faut lui donner cette confiance parce qu’il est en train d’apporter beaucoup à l’équipe et quand il marque trois buts comme ça, pour nous ça nous fait plaisir pour qu’il continue à nous porter jusqu’à ce qu’il va arrêter sa carrière en équipe nationale.

Aujourd’hui il a 34 ans. Est-ce que cette CAN est la dernière pour lui ? Est-ce que vous avez eu à en discuter avec lui ?

Je crois qu’il va continuer parce qu’on a encore les éliminatoires de la CAN 2025, il a deux ans de contrat avec son club, ça veut dire que quand il sera en train de jouer en club, on va lui donner encore la possibilité de continuer en équipe nationale. Et on a encore les éliminatoires de la Coupe du Monde, peut-être si on a la possibilité de faire tous les efforts de se qualifier, c’est là qu’il peut arrêter. Mais pour le moment, il ne nous a pas dit qu’il va arrêter après la compétition mais quand il va voir qu’il ne peut pas continuer, c’est lui-même qui dira qu’il arrête. Il peut même rester comme membre de l’encadrement technique pour apporter son expérience.

Pour parler de vous même, vous étiez nominé pour les CAF Awards dans la catégorie de l’entraîneur de l’année. Qu’est-ce que cela signifie pour vous en tant que technicien ?

Je remercie la CAF d’avoir pensé à moi. Je suis un entraîneur qui a été formé en Europe, je travaille sur ma carrière pour apporter mon expérience à l’équipe nationale. J’étais adjoint à la Coupe d’Afrique de 2012 avec l’équipe nationale féminine. Après ça, je suis monté en tant qu’adjoint de l’équipe nationale A masculine et on est arrivé en demi-finales en 2015 à la CAN que la Guinée Equatoriale a organisé et on a fini à la quatrième place. Et à partir de là, je continue dans le groupe et c’est là qu’on m’a fait confiance. Je crois que je suis nouveau dans la carrière comme entraîneur. Pour arriver où j’en suis aujourd’hui pour cette nomination, je remercie les gens qui ont voté pour moi parce que ce n’est donné à tout le monde d’en arriver là. ça m’a fait plaisir parce que je vois que je suis en train de faire un travail que les gens reconnaissent et je vais en faire plus.

Quel entraîneur est votre modèle ou qui vous inspire dans votre votre carrière d’entraîneur ?

On voit que maintenant il y a des entraîneurs qui travaillent au niveau des méthodes modernes, les Guardiola, les Conte, Mourinho. Il y a des entraîneurs que moi je suis souvent comme Ancelotti, Jupp Heynckes du Bayern Munich, pour leur caractère. J’ai fait la formation avec Guardiola, il y a sa méthode que j’aime aussi, ce sont les entraîneurs exemplaires de maintenant. Mais il y a des entraîneurs pour qui j’ai beaucoup de respect comme Ancelotti et Conte. C’est des gens que je veux essayer de suivre dans ma carrière et si je peux aller encore plus au haut niveau, ça me ferait plaisir. Je sais que c’est difficile mais j’essaie de faire l’effort.

Comment se définit votre système de jeu ? Vous êtes plus pour un jeu défensif ou offensif ?

Je veux porter le ballon tout le temps, et ça veut dire que je veux une équipe avec de la possession. Mon objectif c’est de prendre l’initiative ou d’attaquer l’adversaire et quand je perds le ballon, je dois chercher la façon de le récupérer avant que l’adversaire ne réagisse. Il doit avoir des transitions défensives et offensives mais je ne suis pas habitué à faire une équipe qui joue bloc bas. Quand tu es trop bas, tu as trop de difficultés à porter le ballon vers l’avant. Tu peux faire bloc bas pour défendre le score, ça veut dire dans le football il faut être intelligent.

Quel est votre regard sur le niveau de l’organisation de cette CAN en Côte d’Ivoire ?

Je crois que pour ce que je suis en train de voir, la Côte d’Ivoire a bien organisé ce tournoi, je vois que c’est bien. Mais la seule chose que je regrette, c’est que comme le Cameroun l’a fait, les bus qui transportent les équipes nationales on devait y mettre leurs drapeaux pour que les gens puissent identifier que c’est la Guinée Equatoriale qui passe. On passe et les gens ne savent pas si c’est la Côte d’Ivoire qui passe, si c’est le Cameroun ou une autre équipe, il n’y a pas de différence. C’est cette seule chose que moi je trouve qu’on doit améliorer. Sinon au niveau général, je trouve que l’organisation est bien faite.

Quels sont vos favoris pour cette compétition ?

Je crois que le détenteur de la Coupe est le favoris, le Sénégal, et il y a encore le Maroc. Il y a l’Egypte qui a baissé un peu de niveau mais il peut y avoir de surprises. Une équipe à laquelle on ne s’attend pas peut aller en finale, je suis en train de voir cette équipe gagner la Coupe. Mais en principe, si on doit parler de favoris, c’est le Sénégal, c’est le Mali, le Maroc.

Un message aux supporters équato-guinéens ?

Je remercie tous les supporters de la Guinée Equatoriale qui quittent là-bas pour venir nous supporter, c’est un effort qu’ils font pour voir leur équipe nationale en Côte d’Ivoire. Et je remercie encore les Ivoiriens ici qui supportent la Guinée Equatoriale ou qui sont d’autres pays, on est content de leur soutien.

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