Brésil Foot: La ville de Rio de Janeiro a mis en vente le complexe du stade Maracanã, joyau historique du football mondial. Cette décision, motivée par la dette colossale de l’État de Rio envers le gouvernement fédéral, marque un tournant dans l’histoire du sport brésilien.
Le complexe du stade Maracanã figure désormais parmi les biens immobiliers que le gouvernement de l’État de Rio de Janeiro souhaite céder afin de renflouer ses caisses. La Commission de la Constitution et de la Justice de l’Assemblée législative (ALERJ) a validé l’ajout du stade à la liste des actifs à vendre, dans le cadre d’un amendement au projet de loi présenté par l’exécutif.
Selon Rodrigo Amorim, président de la commission, l’objectif est de réduire les dépenses liées à des infrastructures « sous-utilisées ou coûteuses ». Le coût d’entretien du Maracanã représenterait environ un million de réaux (près de 160 000 euros) par match, un fardeau jugé trop lourd pour les finances publiques locales.
Une décision dictée par la dette
Le projet de vente intervient dans un contexte de forte pression financière. L’État de Rio de Janeiro doit rembourser près de deux milliards d’euros (12,3 milliards de réaux) à Brasilia au titre des intérêts et de l’amortissement de sa dette, selon la loi de finances 2026.
La cession du stade s’inscrit donc dans une stratégie plus large de désendettement. Le texte doit encore être soumis au vote de l’Assemblée législative en séance plénière, mais il suscite déjà un vif débat entre partisans d’une gestion budgétaire rigoureuse et défenseurs du patrimoine sportif national.
Le Maracanã, témoin de la gloire et des drames du Brésil
Inauguré en 1950, le stade Maracanã est considéré comme le temple du football. Il a accueilli deux finales de Coupe du monde : celle de 1950, marquée par le tragique Maracanazo, lorsque l’Uruguay battit le Brésil 2-1. Une défaite historique devant près de 200 000 spectateurs, et celle de 2014, où l’Allemagne triompha de l’Argentine grâce à un but de Mario Götze.
Au-delà du sport, le Maracanã est un symbole de fierté nationale et de mémoire collective. Son éventuelle vente, dictée par la logique économique, illustre le dilemme entre la préservation d’un patrimoine historique et la nécessité de redresser des finances publiques en crise.
