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Algérie : Vladimir Petkovic doit certainement aimer Djamel Belmadi

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L’ère Djamel Belmadi a pris fin au soir du match contre la Mauritanie, le 23 janvier dernier à Bouaké. Moralement, le sélectionneur des Fennecs n’avait plus rien à attendre ou espérer d’un groupe secoué pour la troisième fois consécutive en deux ans. Mentalement, les champions avaient la tête dans les sabots…

Ce n’est pas une banale question d’âge ou de forme sportive. Le Club Algérie, qui a multiplié les records depuis son sacre en Egypte n’avait plus les ressources psychologiques pour aller de l’avant, plus loin. Une sorte de phobie s’est installée au sein de la tanière et les Lions du Cairo Stadium un certain 19 juillet 2019 se transformaient comme par miracle en des proies faciles aux adversaires de tout acabit et aux critiques. Une ambiance délétère s’était instaurée autour de la sélection nationale dont les succès ne plaisaient pas forcément à tout le monde. Normal que de ne pas plaire à tout le monde mais quand même ! Quand il est question d’une joute officielle dont la première conséquence est de gagner son billet pour une phase de la coupe du Monde, personne n’a le droit de trahir. Car, somme toute, la trahison a des degrés et des « circonstances atténuantes». Impitoyables, sans cœur et sans foi, les détracteurs de la sélection version Djamel Belmadi ont usé de tous les ingrédients d’une sale guerre.

En allant même jusqu’à engager des bourreaux, ceux qui allaient achever le rêve de Belmadi et des Algériens d’aller à Qatar-2022 !

Bakary Gassama n’aurait, en effet, jamais osé pareil office lors du « barrage » retour Algérie- Cameroun s’il n’avait pas la garantie et la certitude qu’il ne risquerait rien et qu’il allait être, de plus, chichement rétribué. L’acte d’accusation a été établi mais personne n’a demandé l’application du châtiment !

« Trêve d’imagination et de conclusions farfelues», me diront les détracteurs de Belmadi et de « sa » sélection qui a tant enchanté. Un jour viendra où la vérité, toute la vérité sera dite…

Aujourd’hui que la « page Belmadi est tournée », « l’Algérie reconstruit une nouvelle équipe» nous disent les ennemis de la réussite. Reconstruire sur quoi et avec quoi si ce n’est un groupe modelé par celui que vous avez dénigré et détruit à longueur de journées et partout dans les plateaux mégariques. Vladimir Petkovic qui a failli ne pas venir en Algérie à cause d’un insignifiant problème de billet d’avion savait-il que Adem Zorgane était blessé quand la liste élargie a été dressée ? Connaissait-il Amine Madani, Hadj Moussa, Guitane et tous ceux qui honoraient leur première sélection ou bien qui étaient tout simplement de retour chez les Fennecs parce que Belmadi n’est plus là ? Non, l’ancien sélectionneur de la Suisse a découvert la liste le jour-même de la signature de son contrat lorsqu’il a croisé Nabil Neghiz dans les bureaux du CTN de Sidi Moussa. Et puis, Neghiz, compétence nationale reconnue, n’était pas le seul « décideur » de qui pouvait être retenu et qui ne peut pas l’être. Le « manager Hicham », ami de longue date de Walid Sadi, était également de la fête pour imposer certains de ses poulains près avoir dénigré Belmadi sur lesdits plateaux télévisés.

A vrai dire, Petkovic a vu la liste et a assisté à deux rencontres de championnat (MCA-ASO et CRB-USMA) sans qu’il puisse reconnaitre son groupe. Lui, qui avait déclaré avoir suivi les péripéties de l’équipe en Côte d’Ivoire, attendait de revoir Slimani, Mahrez, Belaili et d’autres cadres de l’équipe. Au stade du 5-Juillet où Neghiz lui indiquait qui étaient les joueurs de l’USMA sélectionnés pour le stage mais également au début du regroupement au CTN de Sidi Moussa, il a du faire des efforts pour fixer les visages des nouveaux et des anciens. Le fiche illustrée qu’il tenait lors de la première séance d’entrainement au centre technique national de la FAF témoigne de ses « limites ».

Non pas que Petkovic ait une presbytie causée par son relatif vieillissement (60 ans), encore moins la maladie de l’Alzheimer comme on a tenté de le faire croire pour couper l’herbe sous les pieds du portugais Carlos Queiroz, trop gourmand au goût des négociateurs et intermédiaires de Walid Sadi. Petkovic connait Mahrez, Slimani, peut être moins Belaili mais pas du tout Bachir Belloumi, Anis Hadj Moussa, Amine Madani. D’ailleurs, après quatre séances d’entrainement et les forfaits en cascade, le croate a du choisir une équipe classique, la même composante que son prédécesseur avait pris en charge. Brahimi(qui a joué une heure) et Benzia(entré en deuxième mi-temps), deux revenants parmi les revenants, étaient les seules vraies nouveautés dans l’équipe de base. Et les deux ont été chargés de l’animation offensive.

Le premier a monopolisé le ballon plus que les deux équipes réunies et a servi Gouri pour ouvrir le score et son compteur buts, tandis que le joueur de Qarabag a inscrit l’égalisation et était à l’origine du but de la victoire de Mandi. C’est ce qu’ont retenu les détracteurs de… Belmadi pour établir la contrevérité que ce duo n’avait pas grâce aux yeux de l’ancien sélectionneur. Rare sont les observateurs qui ont mis en évidence le travail fourni par Kendouci et Bakrar dont l’entrée a renforcé les compartiments médian et la pointe de l’attaque des Verts. Petkovic, lui, a tiré la leçon en mettant en valeur en conférence de presse « la réaction des jeunes pour renverser l’issue de ce match ». Trêve de balivernes, messieurs.

Si bien qu’il ne faut pas s’étonner que Petkovic aille un jour dire « merci » à Belmadi.

Vahid l’avait compris !

Un entraineur qu’il respecte sans l’avoir croisé. Pourtant, ça aurait été la moindre des choses de faire en sorte que la rencontre ait lieu dans le cadre très protocolaire d’une passation de consignes. La FAF a joué la division, la diversion, pour effacer d’un trait une belle épopée. Peut-elle déjouer les règles de l’histoire qui rappelle toujours que les deux titres continentaux de l’Algérie et les médailles d’or aux JM-1975 et aux JA-1978 sans oublier les titres africains du MCA, de la JSK, de l’ESS et de l’USMA sont l’œuvres d’entraineurs algériens qui s’appellent Kermali, Makhloufi, Zouba, Khabatou, Khalef, Sendjak, Aribi, Madoui et Benchikha. Bien sûr que Petkovic est un entraineur professionnel, il ne sera jamais plus royaliste que le roi. Vahid Halilhodzic, son compatriote, a vécu en Algérie, a connu des hauts et des bas. Il a été adulé par un peuple et sacrifié par ceux qui l’ont recruté trop pressé à se débarrasser d’un élément encombrant médiatiquement.

Tellement peiné, et fier, Halilhodzic ne donnera pas suite aux sollicitations, même pas à l’appel de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika qui souhaitait le voir poursuivre son œuvre après la belle épopée de Brésil -2014.

10 ans plus, Coach Vahid a été relancé mais a compris qu’il ne peut pas faire mieux que Belmadi. La barre était tellement haute pour que la raison s’impose. Naturellement!

Interrogé au sujet d’un come-back à la tête de la sélection algérienne, il aura une réponse pleine de sens. «Je ne peux pas mentir au peuple algérien. On a passé quelques années ensemble, c’était pas mal.», a simplement répondu Halilhodzic au quotidien Compétition en février dernier. Le bosnien ne veut pas mentir, encore moins trahir. Car, entre mentir et trahir, il n’y a qu’un pas à franchir. Petkovic est averti. S’il veut réussir, il doit aimer Belmadi.

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