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Equipe nationale – Algérie : Des stats qui en disent long sur le niveau actuel des Verts

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Algérie Foot Equipe nationale

Algérie Foot : Place à la vérité des chiffres et des statistiques sur les deux derniers matchs officiels des Verts contre la Guinée, à Alger, et l’Ouganda, à Kampala, sous la conduite de Vladimir Petkovic, où il reste beaucoup à faire pour retrouver un très haut niveau.

Avec suffisamment de recul, l’analyse des deux rencontres disputées par la sélection nationale en ce mois de juin face à la Guinée et l’Ouganda, lors des 3ème et 4ème journées des éliminatoires du Mondial 2026 à travers la plateforme Wyscout, leader mondial de l’analyse vidéo et statistiques des rencontres de football, donne une photographie réelle du rendu de ces deux matchs sous la conduite du technicien suisse, Vladimir Petkovic.

De prime abord, la différence entre les deux rencontres est plus que palpable, que ce soit par rapport à l’effectif aligné et utilisé ou bien sur le plan du contenu et du rendement de l’équipe.

C’est ainsi qu’entre la Guinée et l’Ouganda, Petkovic a dû changer la moitié de ses joueurs de champ : Madani (en défense), Bennacer (au milieu de terrain), Aouar, Amoura et Bounedjah (en attaque) ont remplacé Tougaï (en défense), Zerrouki (au milieu de terrain), Brahimi, Benzia et Gouiri (en attaque), avec le même dispositif tactique, un 4-3-3 de base, qui a fonctionné durant trois mi-temps (les deux face à la Guinée et la première contre l’Ouganda). Durant ces trois périodes, les Verts ont été menés au score, encaissant trois buts et ne marquant qu’un seul signé le défenseur Guinéen Baldé contre son camp.

La physionomie de la production des Verts changea lors de la seconde période contre l’Ouganda où l’équipe passera par trois étapes : durant 25 minutes, ils vont évoluer en 4-4-2 avec Benrahma et Bounedjah devant, en piston sur les côtés Amoura à gauche et Aouar à droite, alors que Bentaleb et Bennacer sont restés dans le cœur de l’entrejeu.

De la 75ème minute jusqu’à la 85ème, l’équipe passe en 4-2-3-1, avec seul Bakrar en pointe, remplaçant Bounedjah, Benzia, rentré à la place de Bentaleb, qui prend le côté droit, alors qu’Aouar se remet au milieu derrière l’unique attaquant, quant à Zerrouki, il a suppléé Bentaleb poste pour poste aux côtés de Bennacer. Enfin, de la 85ème minute jusqu’au coup de sifflet final, les algériens se repositionnent carrément en 5-4-1 pour préserver le résultat avec l’entrée de Belaïd comme défenseur supplémentaire, alors que les deux pistons Benzia et Amoura, vont reculer d’un cran pour renforcer le milieu et empêcher les ougandais de développer leurs attaques, les poussant à user de longues balles.

Posséder n’est pas gagner

En matière de possession du ballon, les hommes de Petkovic sont devant, que ce soit contre la Guinée (61% contre 39%) ou bien l’Ouganda (58% contre 42%), avec tout de même un point important à souligner : la seule fois où ils laissèrent le ballon à leurs adversaires, à savoir l’Ouganda en seconde période (43% contre 57%), ils réussirent à prendre l’avantage en marquant deux buts.

C’est là, où l’équipe de Djamel Belmadi a probablement pêché en possédant tout le temps le ballon, avec des taux dépassant souvent les 60-70%, car les adversaires se mettaient souvent en bloc bas, mais qui profitaient de la moindre erreur pour marquer. La tendance devrait donc changer à l’avenir, en laissant, éventuellement, la possession à l’adversaire et se projeter dans la verticalité à la moindre opportunité. Une démarche payante, comme l’a prouvé la France, lors de la Coupe du Monde 2018 où elle s’est classée 19ème sur le plan de la possession, mais la première en terme d’efficacité.

Ce paramètre reste en faveur des Verts à travers le nombre de passes (551 dont 489 précises lors du match de la Guinée contre 375/323 pour leur adversaire et 404 dont 347 précises face à l’Ouganda qui, lui, se situe à 233 passes dont 188 précises seulement, ce qui dénote de la modestie de l’adversaire.

En situation de buts attendus (xG), les Verts ont à chaque fois été devant avec un ratio de 1,91 contre 0,83 face à la Guinée et 1,42 contre 0,75 face à l’Ouganda ; de même que dans la précision de la passe (88% contre 86% contre la Guinée et 85% contre 80% face à l’Ouganda).

Par contre, dans les duels, les Verts sont dépassés par la Guinée (43% contre 55%), mais se rattrapent face à l’Ouganda (55% contre 39%) ; un paramètre confirmé par l’intensité de la pression (PPDA = passes de l’adversaire par action défensive dans le 60% de terrain final de l’adversaire) où l’Algérie laisse la main aux Guinéens (13,4 contre 21,4) et face à l’Ouganda également (5,9 contre 13,9).

Et, si les récupérations par minute sont légèrement mieux face à la Guinée (0,24 contre 0,22), elles sont en deçà face à l’Ouganda (0,15 contre 0,19).

Plusieurs autres paramètres sont relevés, tels que les corners où les coéquipiers de Mandrea n’ont obtenu que cinq sur les deux matchs, dont un seul face à l’Ouganda contre neuf (3 pour la Guinée et 6 pour l’Ouganda).

Quant au nombre de tirs, il est tombé de moitié (de 16 à 8) entre les deux confrontations, alors que ceux cadrés sont restés les mêmes (3 à chaque match). Par ailleurs, les Algériens tirent beaucoup plus de la surface que hors de la surface de réparation (9 et 7 contre la Guinée & 7 et 1 face à l’Ouganda).

Les Verts se cherchent un équilibre entre les trois lignes et sur le plan offensif

Autre paramètre significatif, les contrattaques : face à la Guinée, on en compte qu’une seule, alors que face à l’Ouganda, elles sont trois dont une a été concluante par un but, celui de la victoire signée Benrahma après une chevauchée d’Amoura. Toutefois, cela reste plutôt faible pour la sélection nationale habituellement tournée vers l’offensive.

Si les coéquipiers de Bentaleb ont réussi 6 passes en profondeur, dont 4 précises, contre la Guinée au stade Nelson Mandela, dans l’autre stade du même nom à Kampala ils n’enregistrèrent aucune ! Par contre, dans les centres, ils ont excellé face au Sily avec 28 dont 9 précis (contre 4/2 pour leurs adversaires), ce paramètre chuta à 6 dont un seul précis (contre 7/3 pour l’Ouganda).

En phase offensive, le jeu des algériens a balancé beaucoup plus à droite face à la Guinée (61%, contre 22% dans l’axe et 17% à gauche), alors que contre l’Ouganda on est plutôt repassé dans l’axe avec un taux élevé de 73%, contre 24% sur le flanc droit et seulement 4% sur celui gauche, ce qui confirme le déséquilibre du bloc-équipe de la sélection version Petkovic, alors que sous la meilleure période Belmadi, autant Mahrez à droite que Belaïli à gauche, permettaient un dosage mieux réparti sur le flanc de l’attaque.

Dans les pertes de balle, le quatuor Atal, Brahimi, Bentaleb et Benrahma est celui qui a sanctionné le plus l’équipe avec respectivement 11, 9, 8 et 6 pertes, soit un total de 76 face à la Guinée, dont celui du premier but de Sylla sur une perte du capitaine Brahimi. Et c’est dans les duels et les passes latérales et en arrière que les algériens sont plus faibles (23 et 21 pertes de ballon), et un degré moindre les passes en avant (18) contre la Guinée.

Face à l’Ouganda, c’est le quatuor Atal, Aouar, Bennacer et Bounedjah auteur de 82 pertes de ballon, 10 pour le latéral des Verts et 9 pour chacun de ses coéquipiers, dont 66% se situent dans le duels (29%) et les passes en avant (25%).

 A contrario, les protégés de Petkovic ont récupéré 75 ballons face à la Guinée, où l’on retrouve le quatuor Zerrouki (11 ballons), Mandi (10), Bentaleb et Benzia (7 ballons chacun), où le plus gros se situe en positionnement avec 32 ballons. A Kampala, 60 ballons sont récupérés, soit 15 ballons de moins, où l’on retrouve le quatuor Atal (11 ballons), Mandi (10), Bentaleb (8) et Amoura (6), avec cette fois une répartition plus ou moins équilibrée : 21 ballons dans les duels sur le terrain, 15 en positionnement, 13 en interception et 10 dans les duels en l’air.

Evidemment, plusieurs autres paramètres et indicateurs sont répertoriés dans ces rapports d’analyse qui illustrent parfaitement la photographie actuelle de la sélection et de sa réponse sur le terrain contre deux adversaires différents en termes d’évolution tactique, de rythme de jeu et d’engagement physique.

A l’inverse de ce que produisait la sélection du temps de Belmadi, en matière de contenu et de maîtrise, même si dans certains cas les résultats ont été faussés par des erreurs individuelles ou de mauvaises appréciations arbitrales, celle version Petkovic laisse apparaitre de la fébrilité défensive (8 buts encaissés en quatre rencontres, soit deux buts par match, alors que la moyenne sur la période Belmadi était de 0,7 but/match), une inconsistance dans l’animation et moins de certitudes dans le choix des plans de jeu retenus, notamment lors des deux dernières rencontres contre la Guinée et l’Ouganda sur lesquelles devra travailler davantage le staff technique durant les mois à venir. 

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