A quatre mois de la fin du mandat de l’actuel bureau fédéral qui coïncide avec la fin du mandat olympique, de potentiels candidats ont déjà commencé à travailler en prévision de l’élection du prochain mandat (2024-2028) avec comme premier principe, le retour à la légalité.
Le 1er décembre 2022, le centre de presse du stade du 5 juillet 1962, à Alger, avait accueilli une journée d’information sur les nouveaux textes juridiques sur les associations sportives dont les travaux ont été ouverts par le ministre de la jeunesse et des sports de l’époque, Abderrazak Sebgag.
A ses côtés, il y avait le président du Comité olympique algérien (COA) et actuel ministre, Abderrahmane Hammad, et où l’objet de cette journée était n’est plus ni moins : les ‘’fameux’’ décrets exécutifs n°22-309 et n°22-310 du 12 septembre 2022. Le premier modifiant et complétant le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type (pages de 5 à 9) et le second modifiant et complétant le décret exécutif n°16-153 du 23 mai 2016 fixant les dispositions statutaires relatives aux dirigeants sportifs bénévoles élus (pages 9 et 10).
Ces deux textes devraient instaurer une nouvelle dynamique au sein du mouvement sportif national et assurer une meilleure et bonne gouvernance au niveau des associations sportives, notamment les fédérations nationales qui, malheureusement, manquent d’outils de gestion, mais également et surtout de véritables compétences capables d’insuffler ce nouveau dynamisme.
D’où l’obligation d’exiger un niveau universitaire et des diplômes requis pour la présidence d’un club sportif, d’une ligue et d’une fédération nationale sportive. Malheureusement, le premier constat à faire c’est que la fédération algérienne de football, notamment depuis l’arrivée à sa tête de Walid Sadi ne s’est toujours pas conformée à ces textes nationaux et n’a pas mis en conformité ses propres statuts avec les dispositions de ces deux décrets, alors que le texte lui-même exigeait que cela se fasse durant les six mois qui suivait sa publication au journal officiel. Ne parlons pas là de la conformité avec les statuts de la FIFA.
Deux ans sont donc passés (septembre 2022 – septembre 2024), Abderrahmane Hammad, avec sa double casquette de ministre et de président du COA n’a toujours pas veillé à ce que ces textes soient appliqués avec vigueur, alors que c’est lui-même qui avait organisé cette journée d’information en décembre 2022 en collaboration avec le Laboratoire des sciences et techniques de l’activité physique et sportive, de la faculté d’Alger 3 dans cette salle de l’Office du complexe olympique (OCO) Mohamed Boudiaf.
Plus grave, l’élection du président de la FAF du 21 septembre 2023 a été entachée de transgression à ces mêmes textes, surtout le point relatif à l’exigence d’un diplôme universitaire, sans compter le rejet du dossier d’un candidat concurrent, en l’occurrence Meziane Ighil, sans de véritables arguments. Ces faits ont été à peine révélés par l’ancien président de la Ligue nationale de football amateur (LNFA), Ali Malek, qui présidait la Commission électorale de la FAF, que ce dernier a dû, sous le coup de ‘’pressions’’, céder et déposer sa démission avant que le bureau fédéral n’annonce son ‘’limogeage’’ !
Autre transgression commise, c’est le refus de l’actuel bureau fédéral de se conformer au décret exécutif n°21-60 du 8 février 2021, modifiant et complétant le décret exécutif n°15-340 du 28 décembre 2015, relatif au non cumul entre la responsabilité exécutif et élective et la responsabilité administrative au sein des structures d’organisation et d’animation sportives.
Pour rappel, l’ex-ministre Abderrazak Sebgag avait fixé la date du 30 septembre 2021 comme dernier délai pour appliquer cette directive relative au non cumul de fonctions, mettant même en garde les présidents des fédérations nationales sportives ainsi que les directeurs de la jeunesse, des sports et des loisirs (DJSL) des wilayas d’une mise à l’écart en cas de non-exécution.
Là également, cette disposition n’a pas été exécutée par l’actuel président de la FAF et son bureau fédéral qui renferme au moins quatre membres cumulards et dont les relais médiatiques qui dénonçaient cela nuit et jour du temps d’Amara Charaf-eddine et de Djahid Zefizef au point de faire ‘’démissionner’’ quatre membres à l’époque que son Mohamed Ghouti, de la Ligue de football de la wilaya d’Oum El-Bouaghi, Abdelhafid Fergani, de la ligue de la wilaya de Blida, Touati Derdour, de la ligue de la wilaya de Mostaganem et Azzedine Bennacer, président du NC Magra, se sont curieusement terrés aujourd’hui, ne soufflant aucun mot sur ces transgressions.
Ça bouge dans les coulisses
Si l’actuelle équipe fédérale, présidée par Walid Sadi, s’active depuis quelque temps pour s’assurer un nouveau mandat (2024 – 2028), d’autres personnalités de la famille du football national se préparent elles aussi en coulisses en prévision de cette échéance. Elu juste pour terminer un mandat déjà entamé par Amara Charf-eddine (avril 2021 à juin 2022) puis poursuivi par Djahid Zefizef (juillet 2022 – juillet 2023), Walid Sadi se démène en ce moment pour tenter de persuader ses appuis afin de pouvoir prétendre à poursuivre son aventure à la tête de la fédération, même si tous les signaux indiquent qu’il n’en sera pas le cas pour plusieurs raisons, dont un bilan en-deçà des attentes et la tentative d’accuser d’anciens dirigeants de mauvaise gestion et de dilapidation de biens.
C’est pour cela que d’autres personnalités issues de la famille du football ont décidé de s’organiser et d’entamer d’ores-et-déjà le travail et ne pas attendre la dernière minute pour s’engouffrer dans la ‘’bataille’’ des élections, et de s’assurer une composante du bureau fédéral, non seulement compétente mais conforme aux textes de loi.
Des conclaves sont d’ailleurs tenus ici et là dans la discrétion la plus totale pour travailler sur les programmes et la composition du futur bureau fédéral, mais surtout pour éviter que toute initiative ne soit torpillée par un ou des clans ‘’concurrents’’.
D’autant, que des rumeurs ont circulé ces derniers jours au sujet d’un changement dans le calendrier de renouvellement des structures sportives avant même la fin de l’année 2024 et que le processus sera enclenché juste après le rendez-vous électoral du 7 septembre prochain.
En effet, le nouveau ministre de la jeunesse et des sports, qui sera désigné dans le nouveau gouvernement, peut appeler le mouvement sportif national à travers une circulaire ministérielle, amendant celle du 25 mai 2024, à revoir l’agenda de renouvellement des structures sportives (associations, clubs sportifs amateurs, ligues et fédération).
Selon une source bien introduite, ce scénario est plausible, afin de permettre à la nouvelle équipe gouvernementale d’entamer l’année 2025 et le nouveau mandat du président de la République sous de bons auspices, avec des équipes élues et des dirigeants capables de relever tous les défis. Y compris pour l’élaboration de la Loi de finances 2025 qui doit être ficelée en fonction des programmes engagées par les différents secteurs, dont celui des sports.
Car les enjeux futurs dépassent le cadre de la simple activité et de l’animation sportives, mais doivent s’inscrire dans ceux d’une ‘’Algérie qui gagne’’, qui n’est autre que le slogan du candidat Abdelmadjid Tebboune.