À la faveur de la nomination d’un nouveau staff technique par le Ministre des sports et de l’éducation physique, la fédération Camerounaise de football à travers son président indique se désolidariser de cet acte ministériel pas en conformité avec la législation en la matière : toute chose qui annonce un nouveau front de guerre entre les deux institutions.
Le Cameroun était à la recherche du successeur de Rigobert Song depuis plus d’un mois, et la fumée blanche est finalement venue mardi dernier, d’une décision du Ministre des sports et de l’éducation physique, qui a nommé le belge Marc Brys à la tête de l’encadrement technique, avec un staff complet. Dans la foulée de ces nominations, la fédération est montée au créneau pour marquer son « étonnement », promettant présenter sa posture vis-à-vis de cette décision plus tard. Et moins de 24 heures plus après, à travers une lettre de son président adressée au Ministre des Sports, la FECAFOOT n’entend point apporter une quelconque caution à cette décision.
La guerre est ouverte !
Samuel Eto’o n’a donc pas opté pour le compromis comme son prédécesseur. Le nouveau patron de la fédération entand faire prévaloir son autorité et ses droits sur la nomination du sélectionneur, comme le prévoit la réglementation en vigueur. En effet d’après un décret présidentiel de 2014 toujours en vigueur jusqu’ici, la nomination du sélectionneur se fait soit sur proposition de la Fecafoot soit par mise à disposition de l’Etat. Celle des membres de la coordination de fait par la fédération. Fort de cela, Samuel Eto’o entend être impliqué dans le processus de recrutement du nouveau staff technique, comme le stipule la loi. Le patron decla fédération n’envisage point se faire marcher dessus, et semble prêt à tout, même à défier le gouvernement de la république.
Et pour lancer la riposte au Ministre des Sports, Samuel Eto’o a formellement indiqué ne pas pouvoir apposer son cachet et sa signature à cette nomination. « La fédération nationale ne saurait reconnaitre ces nominations effectuées en-dehors de tout cadre légal et règlementaire. Dans l’absolu, la FECAFOOT ne saurait être partie prenante de cet acte dénué de tout fondement légal et ne saurait transiger avec les règlements supra nationaux et, encore moins avec les dispositions légales et règlementaires en vigueur dans notre pays.» a précisé Samuel Eto’o dans cette lettre au Ministre des Sports.
Une situation loin d’être inédite !
Des situations de tels conflits ente le MINSEP et la fédération, l’on en a pourtant déjà vu. En 2007 déjà, alorsque les Lions Indomptables étaient à la recherche d’un Sélectionneur, le Ministre des Sports de l’époque, avait unilatéralement nommé l’Allemand Otto Pfister. Cette décision n’avait pas reçu l’assentiment du Président de la Fédération qui avait refusé d’apposer sa signature sur le contrat du technicien, toute chose qui n’avait finalement pas empêché l’Allemand d’entraîner les Lions Indomptables pendant deux ans, les amenant au passage en finale de la CAN 2008. En 2012 aussi, une situation similaire s’était produite suite à l’éviction de Denis Lavagne pour la nomination de Jean Paul Akono, sans l’aval du Président de la Fédération qui s’y était opposé en refusant de signer. Cela n’avait pas eu d’incidence sur le travail d’Akono qui avait effectivement pris fonction. Même lors de la nomination de Conceicao, en 2019, le président de la fédération n’avait pas été consulté. Il avait cependant accepté de signer, par souci de préservation de l’image du Cameroun.
C’est clair, un nouveau front de guerre est ouvert entre le président de la fédération et le Ministre des Sports. Après s’être combattus sur d’autres dossiers autrefois, il faudra aussi trouver une solution à cette nouvelle situation, tout en ayant toujours à l’idée, la préservation des intérêts du Football Camerounais.
