L’ancien international sénégalais Cheikh Mbengue est au cœur d’une vaste affaire de falsification d’actes d’état civil impliquant plus de 830 faux documents liés à la commune de Marsassoum. Déféré puis placé en retour de parquet, le président de United Académie encourt jusqu’à 15 ans de prison pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux.
L’affaire a éclaté lorsque la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) a détecté un nombre anormal de demandes de cartes d’identité basées sur des extraits de naissance délivrés par le centre d’état civil de Marsassoum, dans la région de Sédhiou. Au total, 831 demandes suspectes ont été recensées, poussant l’administration à alerter la Sûreté urbaine de Dakar. Les premières vérifications ont rapidement mis au jour une filière organisée : plusieurs bénéficiaires étaient en réalité nés dans d’autres régions du Sénégal ou même originaires de Guinée-Bissau, de Guinée et de Gambie. Aucun d’eux n’avait jamais mis les pieds à Marsassoum, lieu supposé de leur naissance.
Cheikh Mbengue au centre des interrogations
Parmi les premières interpellations figurent Cheikh Sidy Bouya Mbengue, ex-international sénégalais et président de United Académie, ainsi que trois autres individus liés au milieu du football : Moussa Mbaye, joueur du club Ravin de Guédiawaye ; Thierno Ndiaye, pensionnaire de United Académie ; et Issa alias Bakary Diallo, coach du même club.
Selon les aveux recueillis, certains extraits falsifiés auraient été obtenus via WhatsApp, moyennant paiement par Wave. Issa Diallo a admis avoir « géré » plusieurs faux documents pour des joueurs, tandis que Cheikh Mbengue affirme avoir seulement mis en relation un contact de Ziguinchor avec des membres de son académie. Il soutient n’avoir, lui, versé aucune somme et ne pas s’être impliqué dans la gestion administrative de United Académie.
Mais les enquêteurs restent prudents : au moins trois joueurs de son académie auraient bénéficié de ces faux extraits, ce qui renforce les suspicions autour de son niveau réel d’implication.
Vers une information judiciaire ?
Déférés au parquet, Cheikh Mbengue et les autres mis en cause ont fait l’objet d’un retour de parquet, signe que le dossier est jugé particulièrement sensible. Vu l’ampleur de la fraude présumée, la justice pourrait se diriger vers l’ouverture d’une information judiciaire, comme le suggère la Sûreté urbaine.
L’affaire, qui mêle football, falsification documentaire et réseau criminel transfrontalier, pourrait entraîner une série d’arrestations dans les jours à venir. Au Sénégal, la falsification d’actes d’état civil constitue un crime lourdement sanctionné : les peines peuvent aller jusqu’à 15 ans de prison.






