À l’occasion de la présentation de la liste des 100 candidats dévoilés par Tuttosport au Golden Boy 2024, Gianluigi Buffon a vivement critiqué l’évolution du football italien. L’ancienne légende de la Nazionale a dénoncé une perte d’identité profonde, pointant du doigt l’obsession de jouer « à l’espagnole » au détriment des valeurs historiques du calcio.
Réuni aux côtés de nombreuses figures du football italien à l’occasion de la présentation officielle des 100 nominés pour le Golden Boy 2024, organisée par le quotidien sportif Tuttosport, Gianluigi Buffon n’a pas mâché ses mots. L’ancien gardien légendaire de la Nazionale a pris la parole avec une franchise rare, s’inquiétant de la perte d’identité propre au jeu italien.
Devant un parterre d’anciens internationaux et de dirigeants influents, parmi lesquels Giorgio Chiellini, Fabio Cannavaro, Marco Materazzi, Claudio Ranieri ou encore Adriano Galliani, Gigi Buffon a exprimé son malaise face à ce qu’il considère comme une dérive stylistique. « Cela fait vingt ans que nous avons honte de ce que nous sommes. Pendant vingt ans, j’ai eu l’impression qu’il fallait jouer comme l’Espagne, nous avons renié notre histoire. »
Le calcio en quête de repères !
Pour l’actuel chef de la délégation de l’équipe d’Italie, Gigi Buffon, cette volonté d’imiter d’autres modèles, notamment celui du Barça ou de la Roja, a eu des conséquences directes sur la formation des joueurs. « Et c’est pour cela que le talent disparaît. Des joueurs comme Ciro Ferrara, Fabio Cannavaro… Aujourd’hui, on aurait honte de les mettre sur le terrain ! Chiellini ne jouerait même pas aujourd’hui parce qu’il ne sait pas faire une passe en profondeur ! »
Loin d’être forcément attaché au passé, Buffon plaide pour un retour aux fondamentaux du football italien, fondés sur la rigueur défensive, l’organisation et l’efficacité collective. « Les matchs historiques de l’Italie sont fondés sur une défense acharnée, sur la maîtrise collective, sur la cohésion pour le résultat ; aujourd’hui, on dirait que cela nous gêne, comme si on ne nous acceptait plus dans la haute société du football. »
Enfin, l’icône de la Juventus a conclu en rappelant qu’il n’y avait aucune honte à gagner avec ses propres armes :
« Moi, je veux entrer sur le terrain pour gagner, et il n’y a aucune honte à le faire avec nos propres qualités. »
