Après avoir vidé son sac, le technicien portugais a refusé de parler tactique, préférant quitter la salle des conférences du Stade olympique Hamadi-Agrebi de Radès. Sa déclaration sur ce qui s’est passé au derby, dimanche soir, n’a pas été du goût de tout le monde.
A la conférence de presse d’après-match, Miguel Cardoso était dans tous ses états. Le technicien portugais, affecté par ce qu’il a vécu lors du derby, a tenu à vider son sac : “Ce qui s’est passé ici, ça n’a rien à voir avec le football. C’est autre chose, mais ce n’est pas le foot. Pour moi, le football, c’est une façon de vivre et non pas une façon de mourir.” a déclaré Miguel Cardoso avant de poursuivre : “Je ne suis pas venu en Tunisie pour vivre un moment comme celui-là. On ne peut pas jouer un match avec du gaz lacrymogène. On ne peut pas jouer un match alors qu’il y a une bataille dans les tribunes.”, a-t-il martelé.
Et le coach “sang et or” d’exprimer une joie mitigée d’avoir gagné le derby : “Je suis content pour le résultat, car après la finale de la Champions League qu’on n’a pas gagné, je voulais gagner ce match pour tous les supporters qui se sont déplacés”.
“C’est dommage, c’est horrible”
Sur la toile et sur les réseaux sociaux, les déclarations de Miguel Cardoso n’ont pas fait l’unanimité, même si certains reconnaissent qu’il a touché le fond du problème. Certains estiment qu’il en fait un peu trop, d’autres pensent qu’il a dit tout simplement la vérité.
Une chose est sûre, le technicien portugais a décrit les choses comme il les a vécues. Un regard d’un étranger sur le football tunisien : “Ce n’est pas comme ça que la Tunisie va améliorer le niveau de son foot. C’est dommage. C’est horrible. Même moi, tactiquement, je me suis perdu. Les joueurs étaient perdus aussi”.
Et Miguel Cardoso de prévenir : “Un jour quelqu’un va mourir.”, et de s’indigner : “On ne parle pas de la Palestine et de la guerre et après, on fait une guerre dans les tribunes.”
Des mots forts pour quelqu’un qui a vécu la guerre en Ukraine et qui se dit ne plus être prêt à revivre des choses pareilles : “J’ai travaillé en Ukraine quand la guerre a éclaté en 2013. Pour moi, c’est fini, je ne peux plus voir cela”.
Certains journalistes présents à la conférence de presse ont reproché à Cardoso de quitter la salle des conférences en refusant de parler tactique. Mais décidément, Miguel Cardoso est traumatisé par ce qu’il a vécu en Ukraine. On peut comprendre cela, aussi. Toutefois, comparer des flammes à ce qu’on peut voir en temps de guerre, c’est un peu fort, voire déplacé. Peut-être que les flammes de Radès ont éveillé en Miguel Cardoso de vieux mauvais souvenirs d’Ukraine.