Les relations entre le président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi, et son homologue de la Fédération Royale marocaine de football, Fouzi Lekjaâ se sont-elles vraiment réchauffées en coulisses ? Où bien c’est une simple vue de l’esprit.
Les deux hommes auraient eu une discussion à la CAN
Selon des indiscrétions, les deux hommes auraient eu une discussion qui a duré près de deux heures en Côte d’Ivoire, en marge du déroulement de la dernière CAN 2023. Cela serait passé lorsque le Jury Disciplinaire de la CAF avait prononcé une sanction contre le sélectionneur algérien de la Tanzanie, Adel Amrouche, coupable selon cette instance d’avoir jeté le discrédit sur la CAF à la suite de commentaires et d’allégations faites dans les médias à propos de la Fédération Royale Marocaine de football (FRMF).
Pour rappel, Adel Amrouche a eu la double peine puisque la Fédération Tanzanienne de football a prononcé la résiliation de son contrat, après avoir écopé d’une amende de 10 000 USD, alors que le concerné, lui, a pris une suspension de huit matchs assortie également d’une amende de 10 000 USD. C’est la première fois depuis la création de la CAN, qu’un sélectionneur est sanctionné en pleine compétition. Le technicien algérien est sorti récemment de son mutisme en annonçant qu’il va porter son affaire au niveau du TAS de Lausanne pour espérer une réduction de peine.
C’est dans ce contexte que le président de la FAF aurait intervenu et eu une discussion en aparté avec Lekjaâ pour défendre la cause d’Adel Amrouche avant de déborder sur d’autres sujets, a-t-on appris. Cette entrevue entre les deux hommes, rapportée à la connaissance de Foot Africa Foot, reste à confirmer. Si c’est le cas, ce serait un signe qui ne trompe pas également sur les intentions du président Sadi de vouloir pénétrer le microcosme de la CAF après avoir brigué le poste de vice-président de l’Union nord-africaine de football (UNAF), suite au renouvellement qu’a connu cette structure zonale affiliée à la CAF février dernier avec l’élection de Jamal Allam, patron de la Fédération Egyptienne de football en tant que président, succédant ainsi au Libyen Abdelhakim Al-Shalmani, pour le mandat 2024 – 2027, selon un système tournant entre les cinq pays constituant cette représentation régionale (Egypte, Libye, Tunisie, Algérie et Maroc).
L’ambition de Walid Sadi est de poursuivre son ascension et prendre une place au sein du Comité exécutif de la CAF lors du prochain renouvellement, et ce après l’échec de son prédécesseur Djahid Zefizef le 13 juillet 2023 lorsqu’il avait récolté 15 voix devant les 38 d’Al-Shelmani, qui s’est offert un deuxième mandat sous l’impulsion de Fouzi Lekjaâ, entraînant la démission de l’algérien de son poste de président de la FAF.
La FAF n’a pas dénoncé la désignation d’Atcho
Sur un autre registre, et contrairement à ce qui a été rapporté ici et là, la FAF n’a finalement pas saisi la CAF au sujet de la désignation de l’arbitre gabonais Pierre Ghislain Atcho à la VAR pour le match-aller des demi-finales de la Coupe de Confédération entre l’USM Alger et la RS Berkane, prévu ce dimanche au stade du 5 juillet 1962, alors que c’était le cas à Bouaké lorsque la CAF l’avait programmé à deux reprises à la VAR lors de la CAN (Algérie – Angola et Algérie – Burkina Faso). C’est un signe qui ne trompe pas sur les intentions de la FAF de ne pas chauffer les esprits sur ce sujet.
Autre signe : on est loin de l’affaire de la participation du Maroc au dernier CHAN 2022 en Algérie où la sélection des Lions de l’Atlas avait fait l’impasse à cause d’une histoire de vol direct vers Constantine. Cette fois la sélection des U17 a rallié Alger sans encombre pour prendre part au tournoi de l’UNAF qui se déroule actuellement à Alger, tout comme l’a fait la même sélection pour la CAN 2023 en Algérie, et surtout la formation de la RS Berkane qui, elle, a pris un vol spécial direct à partir d’Oujda à bord d’une compagnie étrangère. La réciprocité sera de mise pour les Usmistes en prévision du match-retour.
Evidemment, l’affaire des maillots qui a eu lieu ce vendredi à l’aéroport d’Alger lors de l’arrivée de la délégation de la RS Berkane va alimenter la polémique, mais force est de reconnaître que le clan Sadi ne se laissera pas griser pour autant en poursuivant sa quête de retrouver une place au soleil, surtout après la détérioration des relations entre la FAF et la CAF en conséquence du retrait des dossiers des candidatures de l’Algérie pour les CANs 2025 et 2027 en septembre dernier.
La ‘’remontada’’ de la diplomatie sportive que veut prôner la FAF passera également par la voie médiatique où l’on constate une relative accalmie de la part des relais du président Sadi vis-à-vis de Fouzi Lekjaâ qui était constamment la cible d’attaques virulentes dans un passé récent, surtout du temps des précédents présidents de la FAF qualifiés de faibles face à la puissance du patron du football marocain et membre influent du Comité exécutif de la CAF. En diplomatie, le consensus est permis et c’est ce que tente apparemment de faire la FAF, selon les mêmes sources indiscrètes, pour atteindre ses objectifs. L’avenir nous le dira.