Jeudi, Tottenham a annoncé l’arrivée de Thomas Frank au poste d’entraîneur après le limogeage d’Ange Postecoglou, malgré une saison jugée encourageante. Qui est donc Thomas Frank le technicien danois, qui a réussi à stabiliser Brentford ?
Thomas Frank, né le 9 octobre 1973 à Frederiksværk, au Danemark, a d’abord fait ses armes loin des projecteurs. Diplômé en éducation physique en 1999, il complète ca formation par des études en psychologie du sport et en leadership. Cette double compétence tactique et humaine va devenir sa signature. Il passe cinq années à la tête des sélections danoises U16, U17 et U19 (2008–2013), où il façonne sa vision du jeu.
En 2013, il rejoint le Brøndby IF en tant qu’entraîneur principal. Il y impose un style ambitieux, propulse le club vers des qualifications européennes, mais quitte ses fonctions en mars 2016, après un désaccord avec le président du club.
Brentford, le laboratoire du football moderne
C’est en Angleterre que Thomas Frank s’est fait un nom. Il rejoint Brentford FC comme adjoint en 2016, avant d’être promu manager principal en octobre 2018. Sous sa direction, le petit club londonien connaît une ascension remarquable. En 2021, il le hisse en Premier League après une victoire en play-offs. Ce n’est pas un feu de paille : Brentford s’installe solidement dans le ventre mou du championnat, avec des moyens très inférieurs aux habitués de la Premier League.
Frank séduit par sa tactique adaptable, entre pressing haut, possession ou jeu de transition et par son management humain, fondé sur la confiance, la clarté et le développement individuel. Il est également reconnu pour sa capacité à faire progresser des joueurs sous-cotés, tout en gardant une proximité rare avec les supporters.
Une arrivée délicate à Tottenham
Ce jeudi 12 juin, Thomas Frank s’engage avec Tottenham jusqu’en 2028. Les Spurs ont déboursé environ 10 millions de livres pour activer sa clause libératoire. Il arrive dans un contexte délicat : six entraîneurs se sont succédé en six ans, et le club londonien entamera une nouvelle campagne de Ligue des Champions après son sacre en Ligue Europa cette saison.
Thomas Frank aira t-il le temps ?
L’arrivée du Danois soulève une question centrale : la méthode Frank peut-elle survivre à l’impatience chronique des dirigeants et des supporters des Spurs ?
Deux mondes opposés
À Brentford, Frank a bénéficié d’un environnement stable, propice au développement à long terme. Il le résumait lui-même avec ironie : « Nous avons de la patience à Brentford, un mot qu’on ne peut probablement pas prononcer dans le football. »
Cette philosophie entre en collision avec l’historique de Tottenham. Depuis José Mourinho, limogé avant une finale de coupe, en passant par Nuno Espirito Santo (17 matchs seulement) et Antonio Conte (parti après une conférence de presse explosive), les entraîneurs n’ont jamais eu le temps d’installer une vision durable. Même Ange Postecoglou, auréolé d’un titre en Europa League, a été remercié sans pouvoir construire sur ses fondations.
Un défi monumental
Pour Thomas Frank, la mission est claire mais immense : stabiliser le club, valoriser les jeunes talents, et répondre présent sur la scène européenne. Sa première grande échéance est déjà fixée : la Supercoupe d’Europe contre le Paris Saint-Germain, le 13 août 2025. Ce rendez-vous prestigieux donnera le ton d’un mandat où son approche humaine et son expertise tactique seront mises à rude épreuve.
Loin de la patience de Brentford, Frank devra convaincre vite et bien pour résister à la l’impatience de Tottenham.
