Après avoir conquis le titre de Premier League à l’issue de l’exercice passé, Liverpool est confronté à de nombreuses difficultés cette saison. La lourde défaite 3-0 concédée dimanche dernier contre Manchester City en dit long sur le malaise au sein du club.
Une défense très fragile
Entre-temps forteresse imprenable, la défense de Liverpool est devenue du beurre coupé par n’importe quel couteau. Même si la situation n’est pas si désastreuse pour l’instant, Liverpool étant toujours dans la course au titre, les signes d’alerte sont nombreux. L’équipe a déjà concédé 17 buts lors des onze premiers matches de Premier League, contre seulement 5 à la même période la saison précédente. Lors des cinq premières journées de l’exercice dernier, c’était zéro but encaissé. En cause, le passage de l’ancien système, plus rôdé, vers une organisation modifiée, rend l’équipe vulnérable aux transitions adverses. Contraints de défendre mieux et plus sereinement, les Reds semblent encore manquer de stabilité et d’assurance défensive. Les joueurs semblent ne pas avoir encore cerné ce nouveau système qui est l’empreinte d’Arne Slot.
Une attaque encore timide
En attaque, les différents changements opérés ne produisent pas encore des résultats à la hauteur des ambitions du club. Selon les statistiques, le volume de chances créées diminue : l’équipe serait passée d’une moyenne de 2,4 xG vers 1,8 xG selon certaines analyses. La saison dernière, le club a marqué 22 buts après 11 journées, contre 17 cette saison. Mohamed Salah, l’un des piliers offensifs, voit son influence décliner. Il a à son actif moins de tirs, moins de participations directes aux buts, et notamment des adversaires mieux préparés pour le contrer. Il a marqué 4 buts en 11 journées, ce qui est faible pour un attaquant de sa trempe. Et pour ne rien arranger, l’intégration de nouveaux joueurs offensifs et le départ de certains rendent l’attaque moins fluide, à cause du temps d’adaptation, manque de repères communs, et complexité tactique.
La transition difficile
Avec l’arrivée de plusieurs recrues et un virage tactique, Liverpool subit les effets secondaires. Le passage à un système différent (par exemple de 4-3-3 à 4-2-3-1 ou variations) a bouleversé les automatismes. Le milieu semble moins homogène. Certains joueurs clés sont moins influents, d’autres encore en adaptation, à l’image de Florian Wirtz ou d’Alexander Isak, pourtant recrues phares et fers de lance du projet Arne Slot. Ils se cherchent encore au sein de l’effectif. Le manque de cohésion se ressent lors des récupérations et des transitions attaques-défenses. La coordination entre les lignes est moins fluide que la saison précédente. Donc, même si le projet est ambitieux, le temps d’intégration est plus long que prévu, ce qui pénalise la consistance des performances.
Un mercato osé mais …
Investir est une chose, mais réussir l’intégration en est une autre. Liverpool est également victime de son mercato très mouvementé. Plusieurs gros transferts ont été réalisés pour renforcer l’effectif cet été. Cependant, cette phase de transition génère des déséquilibres : latéral nouveau, attaquant nouveau, parfois milieu nouveau… Tout cela nécessite du temps d’ajustement. Pour ne rien aider, les Reds ont perdu certains joueurs importants à l’image de Darwin Nunez, Luis Diaz ou encore Trent Alexander Arnold. Les recrues peuvent être de très haut niveau, mais sans homogénéité immédiate, l’équipe vacille plus facilement.
Les adversaires ne sont pas dupent
Les adversaires ne se laissent plus bernés par par la puissance de Liverpool. Beaucoup ont appris à les neutraliser, s’adaptent à leur tactique, jouent plus bas ou avec plus de rigueur défensive. Le rythme des matchs, les compétitions multiples, et les attentes accrues pèsent davantage sur l’équipe. Le fait que Liverpool remporte beaucoup de matches « dans la douleur » plutôt que par supériorité nette laisse craindre une baisse de marge de manœuvre. La saison de Liverpool s’annonce donc plus délicate qu’il n’y paraît. Les bases du succès précédent sont toujours là : un bon effectif, une forte ambition, un entraîneur compétent. Mais les signaux d’alerte nombreux montrent que pour rester au sommet, il faut retrouver une solidité défensive, développer une attaque fluide et variée, consolider les automatismes dans le nouveau système, intégrer les nouveaux joueurs sans déséquilibre et s’adapter à des adversaires plus préparés.






