La Fédération nigériane de football (NFF) a l’habitude de devoir des salaires à ses anciens internationaux qui ont été employés à un moment donné pour représenter ses équipes nationales de football.
C’est devenu une pratique qui ne semble plus déranger les dirigeants du football, car la plupart des amateurs de football croient que la pratique est une norme qui est venue pour rester, et tout ex-international qui prend la relève devrait comprendre et avoir une part équitable de cette pratique odieuse.
Les récents développements survenus avant le match des éliminatoires de la CAN 2023 contre la Guinée-Bissau révèlent également que le vétéran entraîneur des gardiens, Ike Shorunmu à qui l’on doit et qui a quitté son poste d’entraîneur des gardiens des Super Eagles. Dans un précédent rapport publié par le journal Punch, Shorunmu, qui a réagi à une décision qu’il a qualifiée de « développement étrange » et qui a probablement conduit à son départ du poste d’entraîneur des gardiens, avait déclaré que le « développement étrange de la NFF pourrait avoir fait surface en raison de l’arriéré de paiement qui leur est dû ainsi que d’une réaction inverse à leur demande de contrat officiel avec la NFF ».
L’ex-international a depuis quitté son poste d’entraîneur des gardiens de but des Super Eagles du Nigeria, la NFF insistant dans un communiqué sur le fait que « l’ancien gardien de but du Nigeria a montré un manque évident de volonté d’être présent au camp pour les matches contre la Guinée-Bissau ». Le communiqué indique également que la NFF ne veut pas » entrer dans les détails parce que nous avons le plus grand respect pour tous nos anciens internationaux, y compris M. Shorounmu. Ce n’est que lorsque nous avons reçu le signal clair qu’il ne voulait pas venir, et que l’entraîneur principal était dans l’embarras, qu’il (l’entraîneur Peseiro) a demandé les services d’Olatunji Baruwa, qu’il avait vu à l’œuvre lors de la CAN U20 en Egypte, pour aider à faire le travail de formation des gardiens de but ».
Qui sont les autres ex-internationaux ou entraîneurs locaux qui ont subi le même sort ?
Il est difficile de citer un ancien entraîneur international ou local qui a dirigé les Super Eagles du Nigeria ou des équipes nationales sans que des problèmes d’arriérés de salaires ou de problèmes contractuels n’apparaissent. Plusieurs cas semblent révéler que cette situation est devenue la norme. La NFF actuelle, sous la direction d’Alhaji Gusau Ibrahim, a déclaré qu’ »il y a un certain nombre de problèmes concernant les contrats des entraîneurs des équipes nationales que nous devons résoudre rapidement. La NFF y travaille et ces problèmes appartiendront bientôt au passé ».
Le 26 février 2016, Sunday Oliseh est devenu le premier ancien international à démissionner de son poste d’entraîneur des Super Eagles du Nigeria. Il a évoqué des violations de contrat, des salaires et des avantages non payés à lui-même, aux joueurs et aux entraîneurs adjoints pour justifier sa démission. Sa démission a été un coup dur pour la Fédération, à moins d’un mois du match à l’extérieur du Nigeria contre les Pharaons d’Égypte à Alexandrie.
Le cas de feu Stephen Okechukwu Keshi était légèrement différent. La NFF n’a pas renouvelé son contrat après la Coupe du monde de la FIFA 2014, alors qu’il avait conduit l’équipe en huitièmes de finale de la Coupe du monde de la FIFA après avoir remporté la troisième CAN du Nigeria en 2013. Des rumeurs ont fait état de son licenciement. Deux ans plus tard, Stephen Keshi est décédé et des rapports ont confirmé qu’on lui devait des indemnités cumulées. Le 16 août 2016, Punch a rapporté que « Même mort, la NFF devait des indemnités cumulées à Keshi ».
Samson Siasia est un autre ex-international qui a dirigé les équipes nigérianes et à qui l’on devait des indemnités. Dans une interview accordée au journal Vanguard, il a raconté qu’on lui devait un arriéré de salaires alors qu’il était encore en charge de l’équipe aux Jeux olympiques de Rio en 2016, où l’équipe a remporté la médaille de bronze. Il a ensuite juré de ne plus jamais travailler avec l’équipe nigériane jusqu’à ce que l’ensemble des managers qui étaient actuellement en charge quittent le système.
Emmanuel Amuneke est un autre ancien international à qui l’on doit des arriérés de salaire alors qu’il était encore en charge de l’équipe. Amuneke, qui a mené l’équipe de football U17 du Nigeria à la victoire en Coupe du Monde de la FIFA, est l’un des exemples cités par l’ancien chef de la commission technique de la NFF, Barr. Chris Green, ancien responsable de la commission technique de la NFF. Pour la NFF, il s’agit d’un Nigérian patriotique, car il avait des arriérés de salaires et a tout de même remporté le tournoi.
Outre ces noms, des entraîneurs comme Chief Onigbinde, Amodu Shuaibu et une foule d’autres entraîneurs locaux qui ont dirigé des équipes nationales nigérianes auraient reçu des arriérés d’indemnités et de salaires. Dans le cas d’Amodu, la NFF a admis que des salaires lui étaient dus même après sa mort.