L’Allemagne et le Portugal s’affrontent ce mercredi 4 juin à l’Allianz Arena à partir de 19h GMT, en demi-finale de l’UEFA Nations League. Si le prestige de l’affiche suffit à faire saliver les amateurs de football, c’est avant tout le choc tactique entre deux entraîneurs avec pratiquement la même philosophie qui retient l’attention à la veille de cette confrontation.
Un duel entre deux visions du jeu
Roberto Martínez et Julian Nagelsmann incarne deux philosophies de jeu modernes très proches. Le sélectionneur portugais, adepte du contrôle et de la projection rapide, mise sur l’intelligence collective, la variation des rythmes et la verticalité dans les couloirs. En face, l’Allemagne de Nagelsmann reste fidèle à son héritage de pressing intense, de récupération haute et rapide, de possession proactive et de transitions rapides après récupération. Il sait très bien s’adapter à l’adversaire.
Cette demi-finale s’annonce comme une lutte pour le contrôle de l’espace : le Portugal cherchera à désorganiser la première relance allemande avec un pressing mesuré et ciblé, tandis que la Mannschaft tentera d’empêcher les premières relances portugaises par un contre-pressing agressif.
Le contexte des absences redistribue les cartes
Privée de nombreux cadres, l’Allemagne devra composer sans Rüdiger, Musiala, Havertz, Kleindienst ou encore Henrichs. Un coup dur pour Nagelsmann, qui devra adapter son animation défensive. Le secteur central pourrait être réorganisé, avec Kimmich replacé plus bas, et une défense expérimentale qui pourrait souffrir face à la mobilité des attaquants portugais.
Le Portugal est plus épargné par les blessures (seul João Cancelo est absent), et pourra conserver sa structure préférentielle, avec un 4-3-3 fluide, où Vitinha, Bruno Fernandes et Bernardo Silva occupent les demi-espaces.
Trois clés tactiques du match
L’utilisation des ailes
Le Portugal, privé de Cancelo, pourrait être tenté de passer davantage par son flanc gauche, où Nuno Mendes apporte profondeur et centres. L’Allemagne devra bloquer ces circuits sans trop s’exposer de l’autre côté.
Le rôle de Vitinha
Le milieu parisien est en forme et constitue le véritable métronome du jeu portugais. Son duel face à Kimmich ou Goretzka conditionnera la capacité du Portugal à sortir proprement et à imposer son tempo.
La gestion des transitions
Avec ses absents en défense, l’Allemagne pourrait être vulnérable dans les phases de repli. Le Portugal devra exploiter chaque déséquilibre avec la vitesse de Rafael Leão ou la justesse de Bruno Fernandes dans la dernière passe.
Les deux sélections ne se sont plus croisées officiellement depuis l’Euro 2020, et la victoire allemande 4-2 dans ce même stade. Mais ce mercredi, le contexte est tout autre : un titre est à portée de main, et la capacité d’adaptation tactique sera probablement aussi déterminante que la qualité technique ou la forme des individualités.
Le Portugal semble mieux armé sur le plan collectif et en meilleure santé physique. Mais l’Allemagne jouera chez elle, avec un esprit de revanche et un style de jeu capable de faire douter n’importe quel adversaire. Le gagnant sera sans doute celui qui saura imposer son rythme et protéger ses zones faibles.
