Le 27 mai 1987, à Vienne, l’histoire du football européen s’écrivait sous le sceau de l’audace et du génie. Ce soir-là, Rabah Madjer, figure emblématique du football algérien et véritable légende du FC Porto, offrait au monde l’un des gestes techniques les plus iconiques de tous les temps : la Madjer.
Pour sa première apparition en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions – l’actuelle Ligue des champions de l’UEFA –, le FC Porto affrontait le Bayern Munich, mastodonte du football européen. Menés au score depuis la première période par un but de Ludwig Kögl, les Portugais semblaient vaciller face à l’armada bavaroise emmenée par des joueurs de renom tels que Michael Rumminegge, Jean-Marie Pfaff ou encore Hansi Flick.
Cependant, le FC Porto, alors champion du Portugal, n’était pas venu pour jouer les figurants. À la 79ᵉ minute, tout bascula. Servi dos au but par Juary, après un une-deux rapide avec Frasco, Rabah Madjer fit preuve d’une créativité stupéfiante : une talonnade aussi imprévisible que lumineuse, exécutée en plein cœur de la surface adverse. Le ballon traversa toute la défense pour tromper la défense du légendaire gardien belge, Jean-Marie Pfaff.
Ce geste, qui allait être baptisé la Madjer, permit à Porto de revenir au score (1-1). Deux minutes plus tard, le génial attaquant algérien, dans la continuité de sa prestation magistrale, délivra une passe décisive à son coéquipier brésilien, Juary,
pour le but victorieux (2-1).
Hansi Flick, un témoin vivant de ce fabuleux but
Près de quatre décennies après cette soirée inoubliable, le geste de Rabah Madjer continue de faire parler de lui. Revisité par Africa Foot United, il trouve un écho particulier dans l’actualité. Un détail qui rend cette histoire encore plus intrigante est la trajectoire de Hansi Flick, désormais au sommet de sa carrière d’entraîneur et auteur d’un début de saison remarquable avec le FC Barcelone.
Ce jour-là, Hansi Flick fut un témoin direct de ce moment d’histoire. Positionné sur la ligne de but au moment de l’action décisive, il ne put qu’assister, impuissant, à l’exécution magistrale de Rabah Madjer. Ni défenseur, ni gardien, Flick occupait alors une position atypique, dernier joueur sur la trajectoire du ballon. Cette situation improbable fit de lui l’un des symboles involontaires de cet exploit, immortalisé à travers les générations.
Cet hommage à Madjer, rappelé avec émotion par les passionnés de football, témoigne de la puissance intemporelle de certains gestes. Ceux qui transcendent leur époque et rappellent, à chaque évocation, la beauté universelle du ballon rond.