Italie Foot: L’arrivée de Luciano Spalletti à la Juve est imminente. Le technicien toscan, libre depuis son départ de la sélection italienne, s’apprête à reprendre en main une équipe en crise. Entre instabilité chronique et quête de renouveau, la question se pose : Spalletti est-il vraiment l’homme du redressement juventino ?
Un club piégé dans un tourbillon d’instabilité
La Juventus vit une période de turbulence qui n’a rien de nouveau. Huitième de Serie A après huit journées et engluée dans une série de trois défaites consécutives, la Vieille Dame a décidé de limoger Igor Tudor ce lundi 27 octobre 2025. Ce licenciement s’ajoute à une longue liste : depuis 2020, pas moins de six entraîneurs se sont succédé sur le banc turinois, signe d’une direction sportive en quête d’identité.
Depuis le départ d’Andrea Pirlo, la Juventus a tout tenté pour se relancer : le retour d’Allegri, l’audace de Thiago Motta, la rigueur de Tudor… sans jamais retrouver le lustre d’antan. Le résultat est implacable : instabilité tactique, manque de cohérence et une identité de jeu brouillée. Le club, privé de Ligue des champions en 2023-24, s’est enlisé dans une spirale d’échecs où chaque coach n’a fait que colmater les brèches.
Spalletti, un bâtisseur d’expérience au CV en or
À 66 ans, Luciano Spalletti n’est pas un pari de hasard. Empoli, Udinese, Roma, Zenit, Inter, Naples… partout où il est passé, il a laissé une empreinte tactique forte. Son dernier exploit reste historique : le Scudetto décroché avec Naples en 2023, premier titre du club en 33 ans, bâti sur un football offensif et fluide, salué dans toute l’Europe.
Nommé sélectionneur de l’Italie en 2023, il a qualifié les Azzurri pour l’Euro 2024, mais son aventure s’est mal terminée, avec un départ en juin 2025 après des résultats décevants. Malgré cet échec, sa réputation reste intacte. Son obsession du détail, son exigence tactique et sa capacité à redonner vie à des effectifs en crise en font un profil rare.
Rigueur, spectacle et renaissance : le pari Spalletti
Spalletti prône un jeu total : pressing haut, transitions rapides et discipline collective. À Naples, son 4-3-3 a sublimé Kvaratskhelia et Osimhen. À Rome, il avait inventé le poste de “faux 9”, révolutionnant le football italien. À Turin, il pourrait miser sur un schéma similaire : Vlahović en pointe, Yildiz en soutien, des latéraux offensifs comme Cambiaso et Kalulu, et Locatelli en sentinelle.
Mais les risques existent. L’âge du technicien, sa gestion parfois rigide et son récent passage mitigé en sélection sont autant de points d’interrogation. Pourtant, dans un club qui a brûlé cinq entraîneurs en cinq ans, Spalletti apparaît comme l’antithèse : un bâtisseur patient, pas un pompier.
Le début d’une nouvelle ère ?
Le premier test aura lieu samedi face à Cremonese. Le programme de ce mercredi étant trop tôt pour le voir sur le banc en cas d’arrivée. Pour la Juventus, l’heure n’est plus aux bricolages mais à la reconstruction. Avec Spalletti, la Vieille Dame espère enfin retrouver sa fierté et son ambition européenne.
La balle est dans son camp et la magie du “sorcier toscan” pourrait bien redonner vie à un géant endormi.
