Quels enseignements tirer de la dernière fenêtre FIFA de ce mois de mars ? La question s’est posée en long et en large à travers les médias africains qui, pour la plupart, n’ont pas reconnu leurs sélections, notamment celles qui étaient de retour au-devant de la scène un mois après la CAN.
Il faut d’abord faire remarquer que pas mal de sélections qui ont disputé le dernier rendez-vous africain en Côte d’Ivoire n’ont pas jugé utile de se tester à l’occasion de cette halte marquée par la diversité des plateaux offerts : menu choisi par l’instance d’Infantino pour des fédérations « sans poids » comme l’Algérie et la Guinée ou bien un self-service à l’exemple de la Côte d’Ivoire sinon une cuisine à la carte pour le Maroc. Contentons-nous du superficiel…
De ces pays absents en mars, nous citerons le Cameroun, qui s’est débarrassé de son entraineur Rigobert Song. Si aucun motif n’a été fourni pour expliquer ce « désengagement » de la FECAFOOT à faire profiter les Lions Indomptables de cette trêve internationale en vue de rassembler les troupes pour les préparer aux deux matches officiels du mois de juin prochain respectivement devant le Cap Vert et l’Angola, entrant dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, la recherche d’un nouveau sélectionneur qui pourrait être le portugais Jose Mourinho ne peut à elle seule expliquer cette absence du Cameroun durant ladite période probatoire.
Le même ratage a été commis également par les Léopards de la RD Congo. Sans instance légalement élue à la FECOFA, l’équipe de Sébastien Desabre n’a pu honorer ses engagements d’aller effectuer en stage en Turquie à cause de l’absence de moyens financiers. L’entraineur français qui n’avait pas prévu de matches amicaux durant cette virée au Bosphore, préférait s’en tenir à un regroupement pour « redynamiser l’équipe ». Au départ, l’annulation dudit stage était attribuée à un désaccord entre l’entraineur français des Léopards et le ministre des sports congolais François Kabulo. Ce n’est qu’après que l’aspect financier a été évoqué par la suite pour justifier la décision de ne pas se rendre en Turquie. Enfin, ce sont les versions livrées par les journaux de Kinshasa. Deux pays, la même décision mais des motifs qui résonnent faux. C’est qu’on est en Afrique, probablement.
Grosso modo, la crème du football continentale présente en Coupe d’Afrique, bouclée le 13 février par le sacre des Eléphants, a mis à profit cette semaine ouverte pour mesurer l’étendue des pertes et profits occasionnés par leur participation à la 34è édition. Le champion d’Afrique de la Côte d’Ivoire a choisi de se frotter à deux adversaires complètement différents sur le plan de l’envergure. D’abord, les Guépards du Bénin à Amiens(France) qu’ils n’ont pu battre (2-2) puis les sud-américains de l’Uruguay qui ont capitulé devant Kessié et compagnie. Un évènement marquera ce stage organisé en France. L’attaquant Alain-Max Gradel (36 ans) a officiellement annoncé sa retraite internationale. Toute une symbolique pour un joueur qui a été rappelé en sélection par Gasset pour servir de « pont » entre la vieille-garde et la nouvelle génération de footballeurs Ivoiriens. Une belle transition pour le double champion d’Afrique (2015 et 2024) qui quitte les Eléphants après 13 ans de bons et loyaux services (113 sélections, 19 buts).
Gradel décroche, Mahrez et Salah boudent
D’autres stars du football africain qu’on dit finissantes n’ont pas eu cet honneur pendant cette trêve internationale. L’Algérien Riyad Mahrez et l’Egyptien Mohamed Salah font partie des cas les plus marquants, et les plis discutés, avant, pendant et après les rendez-vous amicaux du mois de mars.
Déjà qu’au lendemain de la CAN-2023, beaucoup s’empressaient à annoncer la fin de cycle des deux équipes à la suite d’échec cuisant. Les deux vedettes africaines de la Premier League durant des années ont été les plus critiquées et leur fin semblait encore plus proche. La sortie prématurée des Fennecs et des Pharaons lors du tournoi Ivoirien rendait un tel scénario probant. Et puis, lorsque de nouveaux sélectionneurs débarquent le vent de changement est souvent décrété. Quand Petkovic et les frères Hassan ont communiqué leurs premières listes, la « rumeur » devient réalité. Enfin, pas tout à fait et pas totalement.
Vladimir Petkovic qui a succédé à Djamel Belmadi interviendra pour expliquer que le joueur du club saoudien Ahli Djeddah a demandé à être dispensé car il n’avait pas « suffisamment d’énergie pour jouer un grand rôle en sélection » ajoutant que le capitaine des Verts a réclamé un temps de réflexion pour situer son avenir avec l’Equipe Nationale. Comprend qui pourra cet amalgame du croate qui n’a que l’italien pour s’adresser aux algériens.
Quant à Ibrahim Hassan, le néo-entraineur d’Egypte, il invoquait la même raison pour expliquer la défection de l’attaquant de Liverpool au stage ponctue par deux belles affiches contre la Nouvelle-Zélande et la Croatie. « Nous n’avons pas exclu Mohamed Salah, son absence fait suite à sa demande », a affirmé le technicien égyptien nommé au début du mois en compagnie de son frère jumeau Houssam en remplacement du portugais Rui Vitoria. « Mohamed Salah est une grande valeur et le capitaine de l’Égypte. C’est lui qui a demandé de ne pas être présent afin de poursuivre son programme de rééducation avec Liverpool », a-t-il précisé. « Je souhaitais que Mohamed Salah soit là bien sûr, surtout que c’est le début pour nous avec l’équipe nationale, mais malgré cela, en tant que staff technique, nous avons accepté sa demande. Nous espérons que Salah sera présent avec l’équipe d’Égypte lors des matchs contre la Guinée et le Burkina Faso (en juin, dans les éliminatoires du Mondial 2026, ndlr), car il est une grande force et représente un grand ajout pour l’équipe. », affirmera encore l’ancien défenseur droit du Zamalek SC. Une « explication » bien égyptienne pour dire que la fin est proche pour le natif de Nagrig.
Les deux lauréats du Ballon d’or africain n’ont pas, pour leur part, souhaité s’exprimer publiquement, ce qui ouvre la voie aux spéculations sur la possibilité de voir Mahrez et Salah mettre fin à leur carrière internationale a respectivement 33 ans et 31 ans. Le dilemme restera, en fin de compte, entier jusqu’à la prochaine date Fifa, en juin, pour ces deux légendes qui vont peut être sortir par la petite porte quoiqu’en disent les sélectionneurs de l’Algérie et de l’Egypte. Deux « écoles » en matière de « sacrifices » de leurs idoles qui passent pour des traitres l’orée d’un échec.
A suivre…