Oussama chergui est un jeune algerien de 29 ans qui s’est lancé dans le domaine l’analyse vidéo. Une fois le diplôme obtenu en Tunisie, il a de facto commencé sa carrière professionnelle.
Des hauts et des bas, des débuts difficiles, mais c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Et Oussama Chergui a parcouru du chemin depuis.
Dans cette interview, il va nous parler de ses débuts, de son passage en championnat national, mais aussi il nous révèle ses ambitions.
Bonjour Oussama. Pouvez-vous nous raconter vos débuts dans le domaine de l’analyse vidéo ? Et le diplôme demandé pour pouvoir faire ce job.?
Mes débuts dans le monde de l’analyse vidéo ont été un peu particuliers. En 2020, j’ai obtenu mon Master 2 en criminologie, mais j’ai rapidement réalisé que ce n’était pas mon domaine de prédilection. Mon véritable objectif était de percer dans le football, mais je n’avais pas de diplôme spécifique pour y travailler.
Après le Covid, j’ai eu l’idée de créer un nouveau type de contenu en Algérie en analysant les matchs des championnats européens. C’est à partir de là que tout a commencé.
Mon premier diplôme dans l’analyse vidéo, je l’ai obtenue à Tunis, lors d’une formation organisée par des analystes vidéo de l’Inter Milan.
– On imagine que le travail du terrain est différent de Celui de la théorie, n’est ce pas ?
Oui, exactement. Le travail sur le terrain et l’analyse théorique sont deux mondes très différents. En club, les responsabilités sont plus grandes, le temps est plus limité, et l’erreur n’est pas permise.
Avez vous rencontré des difficultés en exerçant avec les clubs algériens?
Bien évidemment, j’ai rencontré beaucoup de difficultés en tant qu’analyste vidéo. En Algérie, malheureusement, le véritable rôle de l’analyste vidéo n’est pas encore bien défini. Beaucoup le perçoivent comme un informaticien ou un simple cameraman, ce qui est totalement faux. L’analyste est un expert en tactique et en lecture du jeu.
L’un des plus grands défis reste l’accès aux images des matchs, un élément pourtant essentiel à notre travail. Le deuxième obstacle majeur concerne les moyens et le matériel : la plupart des clubs ne fournissent pas les outils nécessaires pour exercer ce métier.
Enfin, les conditions de travail sont également un problème. Nous ne sommes pas encore reconnus par la fédération algérienne de football (FAF), ce détail fait en sorte de nous compliquer la tâche en vue de notre accès aux tribunes lors des matchs.
Sur une échelle de 1 à 10, comment évaluez- vous le travail de l’analyste vidéo en Algérie ?
Je dirais 5/10, la moyenne, car ce domaine commence vraiment à intéresser les jeunes qui veulent percer. Cela va encourager certains et peut-être pousser quelques-uns, notamment ceux de l’ancienne école, à changer leur perception.
Est -ce -que les clubs en Algérie font appel à l’analyste vidéo ? Notamment lors de ces dernières années?
Peu de clubs font appel à de véritables analystes vidéo compétents. Malheureusement, la majorité se contente de bricoler en recrutant des cameramen à qui l’on apprend à maîtriser un logiciel, pensant que cela suffit pour être analyste vidéo. Or, un véritable analyste doit avoir une vision pointue des détails afin de proposer des solutions à l’entraîneur et d’identifier les problèmes pour permettre à l’équipe de progresser.
Enfin, Sur le plan personnel, quels sont vos objectifs à court, moyen et long terme ?
Mon objectif actuel est d’être non -seulement analyste vidéo, mais aussi formateur d’analystes. El hamdoulillah, j’ai eu l’opportunité de former des analystes en Algérie, mais aussi à l’international, en Afrique et en Europe.
Mon deuxième objectif est d’intégrer un club à l’étranger, et pourquoi- pas une sélection nationale. Enfin, mon ambition ultime est de contribuer au développement du football et d’y apporter une touche algérienne.