La scène footballistique algérienne a été endeuillée par le décès de trois personnalités marquantes que sont Rachid Mekhloudi, Mahieddine Khalef et Youcef Bouzidi.
L’automne du football algérien a été sans aucun doute très triste. Le 8 novembre 2024, disparaissait l’une des légendes du sport-roi non seulement algérien, mais aussi africain et mondial puisqu’il avait déjà fait son entrée dans le panthéon des grands footballeurs pour la vie de combattant, de grand joueur et d’entraîneur qu’il a eu.
Un mois plus tard, soit le 10 décembre, c’est une autre grande figure du football algérien qui quitte ce bas monde, Mahieddine Khalef (80 ans), qu’à peine enterré, c’est un autre technicien qui nous dit adieu, le sympathique Youcef Bouzidi (67 ans).
Ces trois hommes ont tous marqué, chacun à sa façon, le football national et contribué à sa promotion avec certes des fortunes diverses, mais avec la même passion, le même dévouement, la même générosité et un professionnalisme sans faille, malgré toutes les adversités et les difficultés du métier ingrat d’entraîneur.
Le journaliste et ancien officier média de la fédération algérienne de football Salah-Bey Aboud se souvient bien de ses rencontres avec le défunt Khalef, que ce soit dans son ancienne maison du chemin des Glycines, lorsqu’il l’avait interviewé, mais surtout à Hydra quand l’homme de Gijon venait régulièrement récupérer ses journaux et magazines de football.
‘’Khalef était un grand lecteur et peu de gens le savaient. Pendant des années, je me rappelle, dira Salah-Bey, il venait de chez lui au Chemin des Glycines, jusqu’à Hydra à pied en passant par la Colonne Voirol pour récupérer son paquet de journaux et de magazines, notamment sur le football. Il lisait énormément et avait une culture générale, et surtout footballistique immenses, ce qui lui a permis d’exercer le métier d’entraîneur, alors qu’il n’avait pas fait d’études spécifiques pour ça et de se reconvertir, après sa carrière de coach, en consultant et véritable expert durant plusieurs années.’’
Salah-Bey retient de cet homme d’exception sa droiture et sa modestie : ‘’On se croisait régulièrement dans le quartier pour échanger durant de longs moments. Comme tout le monde le reconnaissait, il n’y en pas un qui passe sans le saluer, tellement il a été un monument qui a marqué le football algérien. D’ailleurs, il demeure à ce jour l’entraîneur le plus titré de l’histoire et l’unique à avoir entraîné un club pendant onze ans. Il est de la trempe des Alex Fergusson, Arsène Wenger ou Guy Roux. Des entraîneurs qui durent non seulement dans le temps, mais qui restent tout le temps au firmament. Sincèrement, c’était un homme exceptionnel et un fin connaisseur du football.’’
Une fois qu’il a raccroché, Khalef est passé consultant mais dès qu’il a décidé de dire fin là aussi, il s’est retiré du milieu du football. Salah-Bey témoigne : ‘’Mahieddine Khalef a cessé d’être entraîneur plutôt jeune puisqu’il avait à peine 56 ans, au moment où d’autres techniciens continuaient l’aventure durant encore d’autres années. Avec sa forte personnalité et sa notoriété, Khalef savait quand est-ce qu’il fallait quitter la table. Il en fera de même pour le consultant qu’il était devenu. Les dernières années, il continuait à suivre de près ce qui se passait dans la planète football, avec un œil attentif sur la JS Kabylie, qu’il ne reconnaissait plus, et sur l’équipe nationale dont il était fier, surtout durant la période Djamel Belmadi qu’il appréciait d’ailleurs énormément.’’
Et de conclure : ‘’Sincèrement, j’ai appris énormément de choses au contact de cet homme, au franc-parler et à l’avis tranché. Que d’histoires, que d’anecdotes racontées, que de faits relatés dans le moindre détail, de quoi écrire des livres sur Khalef, son vécu et ses réalisations durant une carrière riche en événements et en consécrations. Que Le-Tout-Puissant puisse l’accueillir en Son Vaste Paradis, lui Mekhloufi et Bouzidi et tous ceux qui nous ont quitté après nous avoir enchanté et rempli souvent nos vies de bonheur.’’
