Dans l’émission « Rothen s’enflamme » diffusée sur RMC, Christophe Dugarry, ancien joueur des Girondins de Bordeaux et aujourd’hui consultant, a livré une analyse sans détour de la situation actuelle du football. Dugarry a exprimé ses inquiétudes sur l’évolution actuelle du football.
Pour Dugarry, « Le football est aujourd’hui un business avant d’être un sport ». Selon lui, cette dynamique pousse les clubs à se concentrer davantage sur les revenus commerciaux que sur la formation des jeunes joueurs et la performance sur le terrain. Il regrette que les supporters soient parfois sacrifiés au profit des intérêts financiers des grands groupes et des diffuseurs.
Arsenal Wenger qui change de veste
Ce qui constitue un véritable problème pour Dugarry, c’est l’adhésion de Wenger à la FIFA, pourtant par le passé, l’ancien entraîneur d’Arsenal s’est beaucoup prononcé sur la densité des calendriers par saison. « C’est la FIFA, c’est Arsène Wenger. Mais Arsène Wenger sincèrement, c’est honteux. Arsène Wenger, pendant 20 ans il a pleuré parce qu’il y avait trop de matchs et trop de compétitions, que c’était trop compliqué pour ses joueurs. La Premier League, le rythme des matchs… Il y a trois matchs dans la semaine au moment du Boxing Day. C’est une honte. Et le mec va rajouter une compétition. Il arrive la gueule enfarinée, tout beau, tout grand, tout sympathique, tout souriant comme il est et il nous a dit ‘Il va y avoir la Coupe du Monde des clubs’. Tu te rends compte… Attention parce qu’il va y avoir un espèce de revers de la médaille, un renvoie du bâton… Ça va mal finir cette histoire parce que les supporters sont en train de s’en rendre compte. Les supporters en ont marre de payer. On essaye de leur imposer la nouvelle Ligue des Champions. Ils se sont tous levés les uns contre les autres en disant ‘ça suffit !’ Ils ont fait marche arrière parce que les supporters ont râlé. Ils ont essayé de faire leur propre compétition entre eux pour essayer de gagner le plus d’oseille possible, quitte à ce que les matchs soient de moins en moins bons », a commencé Christophe Dugarry.
« La formule de la Ligue des Champions, tu penses qu’elle va nous amener à quoi ? A des bons matchs ? Ça va nous amener des affiches. On nous envoie des affiches comme des beaux matchs, c’est faux et archi-faux ! La nouvelle formule de la Ligue des Champions va t’amener quoi ? Elle va t’amener des belles affiches mais pas des beaux matchs parce que ce sont les remplaçants qui vont jouer. Quand tu vois que sur 24 équipes, ce sont les 16 premiers qui vont être qualifiés. Tu vas gagner tes 2-3 premiers matchs, tu seras déjà qualifié. Après, tu vas envoyer qui ? Tu vas envoyer les remplaçants qui vont jouer ces soi-disantes belles affiches. Ça va faire pschitt, ça va faire des compétitions de nuls. Donc j’ose espérer que les romantiques ont leur place et l’auront de plus en plus. Mais je pense que les supporters sont de plus en plus convaincus parce qu’il y a de plus en plus de loisirs, de plus en plus de choses à faire dans la vie. La vie est de plus en plus courte et je pense que les gens ne sont plus obstinés par le foot. C’est pour ça qu’il y a des compétitions à part, qui sont en train de se créer, notamment avec Piqué et cette compétition que je trouve totalement ridicule. Mais elle a un écho chez les jeunes et de plus en plus », a-t-il décrié.
Des solutions pour revenir à l’essentiel
Face à cette situation, Dugarry appelle à une révision des priorités dans le football. Pour lui, il est essentiel de réinvestir dans la formation des jeunes talents et de redonner aux clubs une identité forte, ancrée dans la culture et la passion locales. Il prône également une régulation plus stricte des flux financiers afin d’éviter que les inégalités entre clubs ne se creusent davantage. « Il faut remettre l’humain au centre du projet sportif », a-t-il insisté. Et ca, Jérôme Rothen adhère.
Jérôme Ruthène, animateur de l’émission et ancien international français, a abondé dans le sens de Dugarry, partageant sa vision d’un football en quête de sens. Il a rappelé l’importance des valeurs qui ont fait du football un sport populaire et espère, comme son invité, un retour à un modèle plus éthique et équilibré.