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Football des jeunes – Algérie : Si jeunesse savait, la vérité sur une mort anodine

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Encore une fois, la mort a frappé sur un terrain de football en Algérie. Il s’agit de Wassim Djezzar, un jeune joueur des U17 du NRB Oued El-Ma, un club de division inférieure de la Ligue de Batna. Une mort qui interpelle et qui repose de nouveau la problématique du football au niveau des jeunes.

Les offusqués à la petite semaine

Avant d’aborder le sujet, mettons de côté le principal coupable de ce énième incident tragique intervenu sur un terrain de football : le mektoub, le destin. Et parlons de l’état de nos championnats de jeunes, notamment dans les petites divisions où la situation est peu reluisante, selon les témoignages des acteurs eux-mêmes sur le terrain.

Au moment où sur des plateaux TV certains s’entredéchirent entre le costume bleu-nuit de Petkovic et le survêt de Belmadi et se complaisent dans des débats futiles et dans des comparaisons de concierge, les vrais problèmes du sport-roi en Algérie sont ailleurs. Comme cet offusqué, le seul d’ailleurs, qui s’est vu scandalisé par l’un de nos articles, consacré au danger et à l’usage des drogues et autres produits dopants, ignorant les cas passés et les rapports des structures concernées sur ce fléau de la société, que ce soit le corps médical ou bien les services de sécurité. Ne voit-on pas régulièrement dans le JT de 20h00 sur la télévision publique, des bandes de trafiquants de drogue arrêtées par les différents services de sécurité, alimentant un marché avec ses usagers et ses potentiels clients, y compris parmi la jeunesse ?  

Une jeunesse qui meurt également sur un terrain de football, lors d’un match se déroulant à la mi-journée et en plein mois de Ramadhan. Un condensé d’inconscience et d’irresponsabilité qui, d’évidence, n’a pas fait bouger les lignes, ni fait réagir l’establishment du football, et du sport en général. Le coupable étant déjà trouvé, la fatalité du destin, donc un petit message de condoléances, une petite aide à la famille, voir un tournoi à la mémoire de la pauvre victime, et puis on passe à autre chose.

Y aura-t-il une enquête et des mesures pour sauver l’avenir ?

Dans un courrier, daté du 14 mars 2024, adressé par le secrétaire général de la Fédération algérienne de football à toutes les ligues de football, il est clairement mentionné qu’il est interdit de programmer des matchs durant les matinées du mois sacré de Ramadhan, et ce, pour préserver la santé des footballeurs, toutes catégories confondues. D’où la question : pourquoi ce match des U17 a-t-il été programmé en fin de matinée ? Y avait-il un ou des médecins présents sur place au moment où le jeune joueur s’est écroulé après un contact avec un de ses adversaires de l’équipe d’Amel Merouana ? Pourquoi a-t-on fait disputer cette rencontre en l’absence d’une ambulance, alors que la réglementation est on ne peut plus claire à ce sujet ? Les différents responsables et autres organisateurs de cette rencontre, comme il y en a des centaines chaque week-end, répondront-ils de leurs actes ? Autant de questions qui s’imposent et qui restent sans réponse(s), en l’absence d’une communication autour d’une mort d’homme devenue anodine !

On a souvent entendu ici et là des dénonciations sur ce qui se passe au niveau des championnats des jeunes, ainsi que des annonces sur des réformes du système de compétition, sur la formation et le développement, mais le week-end venu, souvent se sont des matchs qui se déroulent avec un seul arbitre et parfois dans des conditions inacceptables. Cela repose également la problématique de la prise en charge médicale, à commencer par le dossier médical des footballeurs, préalable à la pratique du football amateur, et plus particulièrement chez les jeunes catégories où les examens et les contrôles doivent être rigoureux et réguliers. Le dossier médical est un passage obligatoire et représente une véritable base de données pour le suivi (antécédents médicaux et personnels, les antécédents familiaux, les prescriptions médicales courantes sur les 12 derniers mois, l’examen physique, le système cardiovasculaire avec l’ECG et l’échocardiographie initiale, le bilan sanguin, et toutes les autres pathologies). Sans oublier la présence, normalement obligatoire, de défibrillateurs nécessaires pour les cas d’urgence.

Des gifles qui en disent long

Ne quittons pas les jeunes non sans évoquer l’autre scandale de la semaine, celui du sélectionneur national des U20 qui s’est donné en spectacle et a terni l’image du football algérien en giflant en direct ses joueurs lors de la confrontation contre la Tunisie, dans le cadre d’un tournoi international à Alger. Des images devenues virales qui ont fait le tour de la toile, suscitant des commentaires et surtout de l’indignation un peu partout, sauf celles de la Fédération algérienne de football qui a fait l’autruche. Ni commentaire, ni condamnation, même si certaines sources indiquent qu’une fois le tournoi d’Alger terminé, Yacine Manaa serait remercié en raison de comportements jugés odieux par la plupart des observateurs, qui n’honorent nullement leur auteur, de surcroît un éducateur. Le plus dramatique, c’est que certains commentaires, ont donné raison à ce sélectionneur, sous prétexte qu’il devait justement calmer ses joueurs et les ‘’éduquer’’, en leur servant des baffes ! Qu’en penseront les parents de ses joueurs, et que pensera ce même Manaa si ses propres enfants sont brutalisés par son prof d’école. C’est tout le système et l’environnement qui est à repenser.

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