Deux numéros 7 se sont croisés, le temps d’un match opposant leurs deux équipes, une photo inspirante et l’occasion de rappeler que Ryad Mahrez restera parmi les meilleurs joueurs qu’a connu l’Algérie.
Stage du mois de mars, une absence attendue
La liste des Verts retenus pour le stage du mois de mars (du 18 au 26 mars) est tombée hier dans l’après-midi sans la présence de plusieurs noms qu’on a l’habitude de voir dont celui de Ryad Mahrez. L’absence du capitaine des Fennecs était plutôt attendue compte-tenu de plusieurs raisons. La première, c’est cette pose qu’aurait souhaité faire le joueur après sa sortie tristounette lors de la dernière CAN 2023 en Côte d’Ivoire et le traitement qu’il a reçu de la part de certains supporters, mais surtout de la part de médias qui ne l’ont pas ménagé. Même sur les réseaux sociaux, autre baromètre que les footballeurs ne négligent guère de nos jours, les commentaires n’ont pas été souvent tendres avec l’ex-sociétaire de Man City. La deuxième raison, c’est cette envie sérieuse de mettre fin à sa carrière internationale, animée par le fait qu’une page est entrain de se tourner, et surtout le départ d’un coach qui lui était très proche, Djamel Belmadi sacrifié sur l’autel d’une élimination amère au 1er tour et de l’ingratitude.
La troisième raison réside dans les intentions de la nouvelle équipe du président Walid Sadi de changer complètement les données au sein de la sélection, en se séparant de certains cadres jugés encombrants et en remettant les clés du jeu à d’autres, comme Yacine Brahimi qui semble être l’élément sur lequel on voudrait ‘’reconstruire’’.
Une statue à Madère, une mosquée à Beni Senous
Le monde du football est souvent ingrat, mais au point de renier les exploits et la carrière d’un Ryad Mahrez l’un des meilleurs joyaux du sport-roi algérien. Entre baisse de forme, une vie princière et ses lubies, Mahrez court toujours sur un terrain de football. Il n’a certes plus l’éclat et l’impact d’avant, mais il reste toujours l’un des génies incompris. Délaissé par un certain Pep Guardiola, Mahrez a tenté de redonner une autre couleur à sa carrière en répondant aux sirènes d’Arabie, au sein du club d’Al-Ahli SC, troisième du championnat, bien loin des deux autres mastodontes que sont Al-Hilal et Al-Nassr FC. Et c’est face à ce dernier que les coéquipiers de Mahrez ont joué et perdu leur dernier match, sur un penalty d’un autre numéro 7, Cristiano Ronaldo. Les deux hommes se sont croisés le temps d’une rencontre. Beaucoup de respect et des étoiles ont scintillé pour deux joueurs ayant chacun écrit l’histoire du football de ce 21ème siècle et offert au moins un titre à son pays. Cristiano Ronaldo, l’Euro 2016, en France, et Ryad Mahrez la CAN 2019, en Egypte.
Le premier a eu droit à une statue et un musée à Madère, sa ville natale, pour perpétuer la légende et immortaliser l’histoire d’un des grands footballeurs de la planète, le second fait l’objet toujours de critiques acerbes de la part de plateaux TV haineux et l’accusant même de comploter contre le nouveau sélectionneur Vladimir Petkovic ! Invraisemblable pour ceux qui connaissent bien le gentil et généraux Ryad, celui-là même qui a construit une mosquée dans le village de ses parents, à Beni Senous du côté de Tlemcen et dont les mêmes plateaux TV ont en fait toute une tarte lorsque le natif de Sarcelles, en banlieue parisienne, n’a pas été nominé au Ballon d’Or Africain.
Mais Mahrez a la reconnaissance de ses pairs et de tous les vrais amoureux du football, tous ceux qu’il a enchanté durant plusieurs saisons, à Leicester, à Manchester City et sous le maillot de l’équipe nationale.
