Il y a quelques jours la sélection nationale militaire a remporté la médaille d’Or des Jeux Africains Militaires en s’imposant en finale face au Cameroun (1 à 0), une tradition perpétuée dans le sport algérien avant même l’indépendance.
Vainqueurs il y a une quinzaine de jours à Abuja, au Nigéria, de la médaille d’Or des Jeux Africains Militaires, les Verts ont une nouvelle fois confirmé la bonne santé du sport militaire, notamment à l’international. En battant le Cameroun en finale (1 à 0), s’adjuge leur premier titre continental après le bronze en 2004 et l’argent en 2008.
Ce sacre vient s’ajouter aux deux Coupes du Monde de 2011, sous la conduite du défunt Abderrahmane Mehdaoui, et de 2015 avec Kamel Kaci Saïd, après une troisième place mondiale en 2019 puis finaliste à deux reprises, en 1969 et 2005. Les militaires algériens sont d’ailleurs les premiers footballeurs à avoir offert un titre mondial au pays dans cette discipline.
Avec cette consécration aux Jeux Africains militaires d’Abuja (AMGA), où l’Algérie s’est classée deuxième juste derrière le Nigéria en récoltant 96 médailles en 19 disciplines dont 53 en or, 22 en argent et 21 en bronze, est de nouveau qualifiée pour la Coupe du Monde où elle tentera de rééditer ses exploits de 2011 et 2015.
Mais le sport militaire est une vieille histoire qui remonte à avant même l’indépendance avec la fabuleuse équipe de l’Armée de libération nationale (ALN), qui a porté le flambeau de l’Algérie combattante dès 1957.
En effet, avant même l’avènement de la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN) le 14 avril 1958 avec les Rachid Mekhloufi, Mustapha Zitouni, Abdelhamid Kermali, et autre Rouaï, celle de 1957 était composée majoritairement de combattants de l’Armée nationale de libération, d’étudiants et de trois joueurs professionnels évoluant en Tunisie au club de Hammam Lif en l’occurrence Krimou Rebih (ex-USM Alger), Ali Doudou (ex-Hamra Annaba) et Abdelkader Zerrar.
Basée à l’est du pays, l’équipe de l’ALN a disputé 18 matchs dont le premier a eu lieu le 1er mai 1957 à Tunis à l’occasion des festivités de la fête des travailleurs, mais surtout en hommage à Djamila Bouhired, condamnée alors à la peine de mort par l’armée coloniale. Durant presqu’une année, cette équipe drivée par Habib Draoua a croisé plusieurs sélections comme la Tunisie, la Libye, l’Egypte, l’Irak et la Syrie où les algériens décrochèrent la médaille d’argent du tournoi de Damas.
Pour l’histoire, l’équipe de l’ALN était composée d’Ali Doudou, El-Amri, Abdelkader Saâdi, Chenini, Boualem Haïk, Abdelkader Zerrar, Lazhar Boulehbal, Messaoudi Dhiab, Mustapha Bestandji, Lakhdar Laïb, Abdelmadjid Moussaoui et Laïd Soudani.
Après l’indépendance en 1962, la tradition du sport militaire se poursuivra avec un premier titre officiel, une médaille d’or aux Jeux Méditerranéens d’Alger en 1975 par une équipe militaire entraînée par un certain Rachid Mekhloufi. Trois ans après, cette même équipe décrochera la médaille d’or des Jeux Africains d’Alger de 1978, avec toujours Rachid Mekhloufi à la barre technique.
C’est dire la contribution du sport militaire dans le mouvement sportif algérien et dans le football en particulier. Le sport militaire demeure toujours un vivier d’athlètes et de talents dans plusieurs disciplines qui ont valu à l’Algérie de très nombreux titres jusqu’à ce jour et dans plusieurs disciplines.
La contribution du sport militaire va au-delà des sportifs, mais à travers les nombreuses infrastructures de qualité dont dispose ce secteur, à l’image du Complexe de préparation au sport de Ben Aknoun, à Alger, et qui met régulièrement à la disposition des équipes civiles pour des stages et des compétitions, notamment les sélections nationales.
D’ailleurs, certains acteurs n’hésitent pas proposer à ce que les cadres du sport militaire rejoignent le mouvement sportif pour apporter la rigueur, l’organisation, la discipline, le management et autres vertus que véhiculent ce secteur.
