Espagne Foot : Pape Gueye sort du silence et raconte son transfert raté à Watford. Il est revenu sur un épisode sombre qui a failli briser son rêve.
Pape Gueye évoque pour la première fois son transfert avorté à Watford en 2019, une mésaventure marquée par une confiance trahie et des répercussions judiciaires. Formé au Havre, où il s’est imposé comme capitaine à seulement 19 ans, Gueye aspirait à une carrière en Ligue 1. « Je ne parlais ni anglais, ni espagnol, ni italien. Pour moi, la suite logique était de rester en France », confie-t-il. Mais son avenir a été orienté autrement par son agent, un proche de la famille en qui il avait une confiance aveugle.
Un contrat biaisé et une désillusion brutale
Selon les dires de l’agent, aucune offre française ne se présentait, seule Watford semblait intéressée. « Il me disait que l’entraîneur m’appréciait beaucoup et que l’intégration serait facile, même sans parler anglais », explique le joueur. Convaincu, il signe sans la présence de son père et sans faire vérifier le contrat. Quelques semaines plus tard, son père demande une traduction officielle, et c’est la douche froide. « Le contrat ne correspondait en rien à ce qui avait été dit. Je devais être prêté ailleurs, il n’y avait aucune prime de signature et, pire encore, mon salaire était dégressif : plus le temps passait, plus mon salaire diminuait », révèle le joueur. Un choc pour toute sa famille. « Moi, ça m’a tué… Mais j’imagine encore plus la douleur de mon père, qui se sentait responsable. »
Un imbroglio juridique aux lourdes conséquences
La famille du joueur engage immédiatement un avocat pour annuler le contrat à l’amiable, mais Watford refuse. L’affaire prend une tournure judiciaire et une plainte est déposée contre l’agent. Cependant, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) considère Gueye comme responsable en tant que signataire et le sanctionne. Malgré cette épreuve, le milieu sénégalais a su rebondir. Son talent et sa détermination l’ont mené à l’Olympique de Marseille puis à Villarreal, où il s’épanouit pleinement.