L'incontournable du football africain
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Equipe nationale – Algérie : Yacine Adli, où la démarche du ‘’peut-être un jour’’

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La dernière sortie du joueur du Milan AC Yacine Adli vis-à-vis de l’équipe nationale d’Algérie, rajoutée aux attaques hors cadre sportif contre Ryad Mahrez, l’agression d’Aïssa Mandi avec des bouteilles en plastique et le traitement infligé à Djamel Belmadi, relance de plus belle le débat sur les binationaux.

Au moment où l’on parle d’un Conseil mondial de la diaspora algérienne …

L’ancien député européen, Karim Zeribi, compte lancer demain vendredi 8 mars le Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA), une sorte de soft power algérien pour réunir de nouveau les forces vives basées à l’étranger. Ce sera la énième tentative, depuis l’Amicale des algériens en Europe et dans le monde dans les années 60-70, pour capter un maximum de plus-value pour investir tous les domaines de la vie économique à celle culturelle, en passant par le sport.

Le football, lui, y est déjà depuis bien avant l’indépendance avec tous ces joueurs de la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN) qui ont répondu à l’appel de la révolution, sacrifiant carrières et confort professionnel, jusqu’à récemment le choix de porter le maillot national par les Houssem Aouar, Rayan Aït Nouri, Farès Chaïbi, Yasser Larouci, Amine Gouiri et autre Badreddine Bouanani, pour ne citer tous ceux ramenés par l’ex-coach national des Verts Djamel Belmadi. Et puis, il y a le cas Yacine Adli, longtemps espéré par l’Algérie, mais qui a fini par sortir tout récemment de son silence pour s’exprimer sur ce sujet, toujours ‘’brûlant’’, et dire sa préférence pour l’équipe de France, tout en promettant d’expliquer un jour ce choix. Il faut dire que les traitements infligés à certains représentants de la communauté binationale ou d’origine algérienne, à l’image de Ryad Mahrez, pour son passage à vide, d’Aïssa Manid, bombardé de bouteilles en plastique à l’issue de l’élimination des Verts face à la Mauritanie lors de la dernière CAN en Côte d’Ivoire, et surtout de Djamel Belmadi taxé carrément de français pour avoir signé son contrat avec ce passeport afin de toucher ses salaires en devise car vivant à l’étranger, sont autant de violences qui touchent profondément et impactent négativement le sentiment d’appartenance.

Le S12, le choix du cœur et de la raison

Etant issu lui-même de l’immigration et ancien international ayant vécu le meilleur et le pire en tant que joueur, Djamel Belmadi a été confronté dès sa prise de fonction de sélectionneur des Verts en 2018 à la problématique des binationaux. En bon stratège et fin connaisseur du sujet, Belmadi a innové avec son fameux S12 (extrait de naissance original) pour remettre en cause la loi dite des Bahamas, votée le 3 juin 2009 au congrès de la FIFA de Nassau sous l’impulsion de l’ancien président de la fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua, permettant aux joueurs n’ayant évolué qu’avec les sélections de jeunes à changer de nationalité sportive. L’autre approche prônée par Belmadi, c’est celle de s’éloigner de tout autre opportunisme que celui de la fibre patriotique, que ce choix soit celui du cœur ou de raison, et bien évidemment le choix du projet sportif. Ce qui explique d’ailleurs le temps qu’il a passé en toute discrétion pour convaincre les uns et les autres pour rallier la sélection nationale. Dans le tas, il y a ceux qui n’ont pas trop hésité et pour plusieurs raisons, dont l’influence des parents, l’environnement immédiat et la forte culture algérienne enracinée, ou bien l’impact du sacre de la CAN 2019. Il y a aussi ceux qui tergiversent, et dont le cœur et la raison balancent, selon les opportunités et le contexte sportif de l’heure. C’est dans cette démarche, que Belmadi a toujours observé le silence sur tous ces joueurs à qui il laisse la porte entrouverte pour venir en sélection, non pas à coup de supplications ou d’un contrat publicitaire mirobolant, mais par conviction et certitude.

Yacine Adli, un dossier presque clos depuis … 2 ans !

Comme on dit, le cœur a des raisons que la raison ne connait pas. C’est un peu l’histoire, qui ne s’est pas encore écrite, de Yacine Adli avec l’équipe nationale. Tout comme d’autres éléments prometteurs, l’enfant de Villejuif dans le Val-de-Marne a été sur les tablettes de Djamel Belmadi depuis qu’il s’est fait un nom et que sa carrière ait pris une trajectoire ascendante. Approché une première fois en juin 2022 par l’ancien sélectionneur des Fennecs, Adli a montré un certain intéressement, voir un peu plus : de l’enthousiasme lors de ses échanges avec Belmadi. Dans la foulée d’une bonne saison aux Girondins de Bordeaux 2020-2021, il est transféré à l’AC Milan en août 2021, mais reste à Bordeaux pour cette même saison, avant de s’engager avec le club Lombard une année après. La préparation estivale confirme les qualités et le talent de celui qui s’est formé au Paris SG. Mais à l’approche du coup d’envoi de cette saison 2022-2023, le clan Adli change d’attitude, amenant Belmadi a clôturer le dossier et ne plus en parler. Jusqu’à ces derniers jours, avec la venue du sélectionneur Vladimir Petkovic, la fédération de Walid Sadi a voulu tenter le grand coup : convaincre Adli à venir en sélection. Peine perdue, puisque le joueur a tout simplement signifié sa préférence de jouer pour l’équipe de France. Le sociétaire de l’AC Milan, longtemps silencieux sur ce sujet, a fini par briser le silence et à un moment pas aussi anodin, où de l’autre côté de la Méditerranée, des voix – insensées – parlent de nouveau de quotas, de réduire le nombre de joueurs venus de l’étranger et de donner la préférence au joueur local, même s’il n’a pas le niveau requis pour évoluer chez les A.

Derrière tout ça, il ne faut pas se leurrer : il y a d’autres intérêts, mercantiles ceux-là, qui refont surface autour de la sélection et au niveau de la fédération. Pas étonnant de voir un prospecteur de jeunes talents ou un chargé des ligues recrutés par la FAF, ou bien des agents de joueurs investir les plateaux de chaines TV privées pour descendre en flamme Belmadi et vanter leur démarche et leurs produits de marché. L’opportunisme est peut-être une qualité dans la vie, mais quand l’intérêt de maximiser ses gains prend le dessus sur l’intérêt général, celui d’une sélection nationale et de tout un pays, ça sonne faux et grave !

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