Cameroun Foot : En seulement deux apparitions avec les Lions Indomptables, le milieu de 20 ans,Carlos Baleba, s’est mis tout le public camerounais dans la poche : certains estiment avoir retrouvé Marc Vivien Foé, d’autres le Yaya Touré camerounais.
Des début plutôt satisfaisants !
Deux matchs avec un total de 170 minutes sur le terrain ont suffit à Carlos Baleba pour convaincre le public camerounais, réputé très dur dans l’appréciation. 1,79 mètre de hauteur pour moins de 75 kilogrammes, il n’est pourtant pas assez robuste, mais a réussi à s’imposer tant physiquement que techniquement face à des capverdiens et des angolais aux silhouettes beaucoup plus importantes que lui pour certains.
Tel un démineur, Baleba détruisait tout ce qui était devant lui. Les instants de pressing sur les adversaires étaient de véritables moments de combat, mais surtout d’expression de sa dominance. Capable de répéter des courses à la conquête de la balle, capable de prendre le jeu à son compte en brisant les lignes adverses comme un bulldozer, seule la faute s’offrait à ses adversaires quand il démarrait ses percées à grandes enjambées. Seul devant la défense pour assurer la sortie de balle, Baleba n’a jamais paniqué et a toujours réussi à s’échapper du pressing.
L’assurance qu’il dégageait dans la gestion du tempo du jeu, atteste d’une maturité précoce dont lui seul a le secret. La forte pression du stade Ahmadou Ahidjo qui a souvent inhibé certains grands talents, Baleba a réussi à s’en défaire. Même à Luanda où le public était hostile aux Lions, il a réussi le challenge de rester serein et organiser le jeu de son équipe. Les commentaires vont plutôt bon train à juste titre, avec des comparaisons qui frisent la démesure.
Carlos Baleba, un parfum de Foé, une odeur de Yaya Touré !
Les qualité décrites plus haut présentent un joueur au talent loin de l’ordinaire, avec un QI football largement au dessus de la moyenne, de quoi attiser les comparaisons même les plus surréalistes. Sur la toile et la presse au Cameroun, l’on est partagé entre Marc Vivien Foé et l’ivoirien Yaya Touré pour caractériser le jeu du prodige camerounais.
Qu’il s’agisse du défunt milieu camerounais ou de l’ivoirien, le différentiel physique est déjà fortement important. Les deux faisaient chacun 1,88 mètre, soit une bonne dizaine de centimètres d’écart sur le jeune milieu de Brighton. Mais malgré le fait qu’il soit plus petit, Baleba réussit des prouesses athlétiques, techniques et tactiques du niveau des gabarits et à la maturité bien plus importants que les siens. « Il a du Patrick Vieira » en lui, indiquait un analyste dans la presse cybernétique camerounaise, alors que Baleba venait de bouffer la défense angolaise d’une enjambée de 30 mètres. Sa puissance physique, son culot, son insouciance et sa volonté de toujours aller vers l’avant lui attirent aujourd’hui, à juste titre toutes ces comparaisons qu’il devra cependant confirmer sur la durée.
Une marge de progression importante !
Carlos Baleba n’a pourtant que 20 ans, mais se présente déjà comme un cadre en devenir dans cette équipe du Cameroun. Son jeu d’une audace éclectique, reste cependant perfectible. Son premier axe de progression: les longs ballons. Sur cette double confrontation face au Cap-Vert et l’Angola, il a manqué quelques-unes de ses transversales et diagonales tentées. Bien que parfois osées, il les tentait quand même, signe d’un joueur en confiance et en quête permanente de la perfection. À côté, il y a aussi sa finition.
Sur deux ou trois situations, il aurait pu être buteur. Mais il s’est souvent en mêlé les pinceaux dans le choix entre puissance et efficacité sur ses frappes à l’entrée de la surface de réparation. A défaut de marquer, il doit au moins trouver le cadre. C’est un deuxième axe d’amélioration. Après on peut aussi citer quelques choix d’orientation du jeu, avec une prédominance excessive du côté gauche. Il a parfois oublié que le jeu pouvait aussi se faire à droite, privilégiant systématiquement la gauche, le côté de son pied fort. Avec une taille de 1,79 mètre, il peu aussi faire mieux sur les duels aériens.
À seulement 20 ans, Baleba présente deja une importante maturité dans son jeu. Précoce en toute chose sur le terrain, il a conquis le coeur de tous les camerounais qui se sont lancés dans des comparaisons à la limite de la démesure. Si le joueur peut encore s’améliorer, il n’en demeure pas moins qu’il représente déjà aujourd’hui le présent et le futur des Lions Indomptables.
À sa tendre enfance, il évoluait comme numéro 10 et était déjà doté de qualités techniques impressionnantes. Il a dû muscler son jeu, s’affûter aux tâches défensives, pour s’arrimer aux exigences du marché européen en Afrique. Formé à l’EFBC, la meilleure académie de football au Cameroun, Baleba tient aujourd’hui toutes les promesses des prouesses de son enfance en académie. Fils d’un préparateur physique, son passage de la Ligue1 française à la Premier League anglaise a davantage contribué à faire de lui un monstre athlétique dont va désormais profiter l’équipe du Cameroun, et ceci pour beaucoup d’années encore.
