Le milieu de terrain camerounais de 27 ans a accordé une interview exclusive à Africafoot United en ce début de semaine. L’ancien joueur d’Apejes académie, aujourd’hui en MLS évoque plusieurs sujets, notamment son parcours, sa saison avec Nashville, et surtout les Lions Indomptables qu’il garde dans un coin de sa tête.
AFU: Comment se porte Brian Anunga ?
Anunga: « Je me porte bien, par la grâce de Dieu, la saison est entrain s’achever sans problème majeur. »
AFU: On vous découvre ces dernières années à travers vos performances en MLS, mais parlez nous un peu de votre parcours au Cameroun
Anunga: « Comme la plupart des jeunes joueurs africains, j’ai effectivement évolué au pays. J’ai débuté avec Musango FC où j’ai été formé, puis j’ai évolué en élite one avec Apejes de Mfou, puis AS Fortuna. J’ai par la suite enchaîné avec Rainbow United avant le départ pour les États Unis. Je connais bien le football local, car j’ai fait mes classes depuis la régionale jusqu’en première division. »
AFU: Et l’aventure américaine, comment débute-elle ?
Anunga: « Comme tout Jeune camerounais, je rêvais sortir du continent pour aller conquérir le monde, par mon talent. Je savais que j’ai du potentiel, et qu’il fallait juste une opportunité. C’est ainsi qu’en 2014, je quitte le Cameroun, pour les États Unis. Après quelques temps d’essais, je suis accueilli par Wilmington Hammers, un club de deuxième division. Je vais faire une saison, avant de m’engager avec Charleston en 2016. Je vais passer trois belles saisons avec cet autre club de deuxième division. En 2019 j’avais besoin d’un nouveau challenge, et c’est ainsi que Nashville qui me suivait depuis un moment est revenu à la charge, et je me suis engagé avec eux. Jusqu’aujourd’hui, 5 ans plus tard je suis toujours un joueur de Nashville, et je suis bien épanoui dans ce club. »
AFU: Comment jugez vous la saison de votre club ?
Anunga: « C’est une saison difficile sur le plan collectif. C’est vrai qu’on avait plutôt bien débuté, mais on a eu du mal à enchaîner avec la spirale positive du début. On a enregistré une série de défaites qui ont conduit au limogeage du coach. Les dirigeants ont nommé un entraîneur intérimaire qui est venu avec de nouvelles idées, mais la mayonnaise n’a malheureusement pas pris sur le plan collectif. Actuellement il y a un nouvel entraîneur qui a été nommé, et il essaye avec le groupe, de rattraper le coup. Après sur un plan purement personnel, j’essaie de répondre présent à chaque match. J’ai du temps de jeu, alors je m’exprime assez. Pour moi c’est une bonne chose, mais c’est toujours mieux quand collectivement l’équipe tourne bien. »
AFU: Brian Anunga est aujourd’hui un joueur important de Nashville en MLS, parlez nous du joueur que vous êtes, son profil technique et ses qualités
Anunga : « Brian Anunga c’est tout d’abord un joueur plein d’énergie. J’ai une mentalité de gagneur, je donne tout dans chaque duel, dans chaque match. À mon poste de milieu défensif je suis très combatif, et j’essaye toujours de protéger la défense, mais aussi être présent à la sortie de balle. »
AFU: Au Cameroun le public perçoit la MLS comme un championnat très peu compétitif. Qu’en pensez-vous ?
Anunga: « Je pense que c’est une vue de l’esprit, et le décalage horaire n’aide certainement pas. En fait les gens ne regardent pas assez la MLS. Sur les pelouses, ça joue vraiment dur, chaque match est un combat, avec beaucoup de rythme. À côté de ça, il y a aussi que les conditions de jeu sont très difficile en MLS. Les villes sont très éloignées les unes des autres, et parfois il faut faire 5 à 6 heures de vol pour aller jouer un match. Les variations de climat aussi sont entre autres éléments. Quand tu combines tous ces facteurs et tu vois ce qu’on produit sur les terrains, c’est clair que la MLS est un championnat compétitif. Peut-être pas au niveau du top 3 européen, mais le niveau est au dessus de la moyenne. »
AFU: Quel est le plus beau souvenir de votre carrière ?
Anunga: « Mon plus beau souvenir ? Il y en a plusieurs, mais je pense que ma dernière année à Charleston avant de rejoindre Nashville était quand même quelque chose de magique. Cette saison (2018-2019), j’avais disputé tous les matchs, j’étais le principal leader technique de mon club et le meilleur milieu de terrain du championnat. C’est d’ailleurs cette belle saison qui a fait que Nashville vienne me chercher. J’avais la chance d’être en santé, et sur le terrain, j’étais au top. C’est une saison mémorable »
AFU: Quel est le joueur le plus impressionnant que vous avez affronté sur le terrain ?
Anunga: « Impressionnant ? Je pense que c’est Messi. L’affronter était un pur plaisir. On l’a vu conquérir le monde avec le Barça, on était admiratif, et c’était difficile d’imaginer que je pourrais jouer sur une même pelouse que lui. C’est un immense talent. Il ne court plus trop, mais balle au pied, c’est un monstre. Il sent le jeu avant tout le monde. C’est vrai que je ne l’ai pas affronté à son prime, mais ça reste Messi, et c’est toujours impressionnant »
AFU: Quand on joue pour Nashville à 27 ans, quels peuvent être vous objectifs pour le futur ?
Anunga: « L’objectif pour moi est le même, continuer à performer sur les terrains, à un bon niveau, et pourquoi pas gagner des titres. Après c’est évident qu’on à toujours l’équipe nationale dans un coin de la tête, car c’est un rêve que je caresse depuis l’enfance. »
AFU: Cela voudrait dire que Anunga lorgne clairement les Lions Indomptables ?
Anunga: « Le Cameroun c’est mon pays. Je suis footballeur professionnel en activité, alors je suis connecté a l’actualité du pays et surtout de nos sélections. Si je performe aux États Unis, c’est aussi pour que je puisse avoir une chance en équipe nationale. C’est un rêve, je rempli ma part de contrat en performant sur les terrains, après le reste c’est au staff technique de décider, et nous devons toujours respecter cela. »
AFU: Avez-vous déjà eu des contacts avec la sélection nationale et singulièrement le nouveau staff technique ?
Anunga ; « Ça peut paraître surprenant, parce qu’on avait pas connu cela auparavant, mais Oui, il y a des membres de l’actuel staff technique des Lions qui sont une fois venus me superviser. Quitter l’Europe ou l’Afrique pour venir superviser un joueur aux États Unis, c’est quand même quelque chose qu’il faut saluer. Sans vouloir manquer de respect à l’ancien staff technique, je pense que Marc Brys et son staff sont vraiment appliqués dans leur travail. Et cela se traduit par la concurrence qu’ils ont ramenée en sélection. Aujourd’hui presque personne n’a sa place assurée, et je pense qu’ils sont dans la bonne voie, car ils ratissent dans le monde entier pour chercher des joueurs et leur donner une chance »
AFU: Vous avez certainement vu les Lions sur les deux derniers matchs face au Cap-Vert et l’Angola, Comment avez-vous trouvé cette équipe ?
Anunga: « Je pense qu’il faut d’abord tirer un grand coup de chapeau à tout le groupe. Ce qu’ils ont réalisé était exceptionnel. Tactiquement les intentions de jeu étaient lisibles, chaque joueur avait une mission bien précise. L’emprise tactique du sélectionneur était visible dans le jeu, et c’était fluide. À côté du jeu, on voyait de l’énergie positive dans le groupe, de la bonne humeur aussi. On voyait un groupe soudé, malgré l’environnement qui était mouvementé. Les gars sont restés professionnels, et cela m’a rendu heureux. »
AFU: Qu’est-ce que Brian Anunga peut apporter à cette équipe du Cameroun aujourd’hui ?
Anunga: « Ma combativité, mon énergie, ma discipline. Je donnerais tout pour ce maillot, et pour le peuple camerounais. Je n’abandonne jamais. Dans un match on peut être les meilleurs tacticiens du monde, mais s’il n’y a pas de la volonté et une totale implication des joueurs, ça ne marche pas. Et c’est cette grande implication que Brian Anunga apporte. »
AFU: Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour l’avenir ?
Anunga: « Souhaitez moi juste le meilleur ! La santé, car c’est le plus important, des titres aussi, et surtout que je prenne toujours du plaisir à jouer au football »
AFU: Merci Brian
Anunga: Merci à vous .
