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Dopage & produits stupéfiants – Algérie : Alerte danger !

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Le football algérien est-il retombé dans ses travers ou pour ne pas dire n’a pas quitté ses mauvaises habitudes, lorsqu’il s’agit de recourir à des produits dopants prohibés ou à des substances dangereuses telles que les drogues ?

Le Lyrica, ce médicament devenu drogue qui vous met en orbite

Pour ne pas citer le club, il y a quelques semaines, avant le mois du Ramadhan, lors d’un match de la Ligue 2 amateur (LNFA) un joueur dont l’équipe jouait en déplacement s’est écroulé sur la pelouse quelques instants après le début de la seconde mi-temps. Rapidement secouru, il s’est avéré que c dernier était sous l’effet d’un médicament très connu, appelé aujourd’hui la drogue des pauvres ou dans un langage bien algérien ‘’Saroukh’’ (fusille en français). Il s’agit d’un médicament utilisé en diabétologie pour le neuropathie diabétique et utilisé également aussi en traumatologie, c’est le Lyrica 300 (mg) dont la substance active, la Pregabaline 300, est utilisée, elle, comme drogue.

N’étant pas interdite en dopage, cette substance trouve un réel succès chez les jeunes, qu’ils soient supporters, mais aussi les footballeurs. Sauf qu’elle est dangereuse pour la santé. D’ailleurs, depuis le mois d’août 2021, ce médicament figure sur la liste des substances et médicaments ayant des propriétés psychotropes à risque avéré d’abus, de pharmacodépendance et d’usage détourné, soit en en deux mots : drogue (voir le Journal officiel de la République algérienne, JORA n°61) de l’année 2021.

Cette substance met souvent les joueurs dans un état d’excitation second, et provoque avec le temps un vrai terrain d’addiction qui nécessitera des cures de désintoxication qui peuvent prendre des semaines et des mois. Plusieurs joueurs, selon des sources médicales sous le couvert de l’anonymat, ont disparu des terrains pour de longues périodes, non pas à cause de blessures, mais pour suivre, justement, ces cures de désintoxication auprès de cliniques ou structures spécialisées. Sur un plan purement sportif, bon nombre de footballeurs pourtant prometteurs, ont vu leur niveau tout simplement baisser et leur avenir s’écrire en pointillé. Alors qu’on espérait les voir à l’étranger ou en sélection nationale, leur carrière a pris un coup à cause de l’usage inconscient de ces produits et d’autres, comme les drogues dures qui n’est plus une vue de l’esprit, mais une réalité amère malheureusement dans le milieu du football algérien.

Pour quand un véritable plan de lutte

Depuis 2020, la FIFA et l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) ont interdit aux associations de mener des contrôles antidopage auprès des populations des footballeurs en dehors des agences reconnues et agréées par cette instance internationale. L’Algérie, à travers la Fédération algérienne de football, étaient parmi les associations les plus actives et les plus à cheval sur plan puisqu’elle menait une moyenne de 400 contrôles/saison footballistique, ce qui lui a permis non seulement de débusquer plusieurs cas de joueurs soit dopés, soit avoir pris des drogues ou des compléments alimentaires prohibés, mais surtout de mettre des garde-fous dissuasifs. Résultat des courses : une baisse sensible a été observée, avant que le système ne … baisse la garde pour voir le recours à l’usage des substances interdites revenir en force.

Chaque année, la FAF répercute sur son site officiel et transmet aux différentes ligues et clubs la liste des substances et méthodes interdites approuvée par le Comité exécutif de l’AMA et qui rentre en vigueur le 1er janvier de chaque année. Cette documentation très importante comprend la liste des interdictions, le résumé des principales modifications portées à la liste avec une note explicative et enfin le programme de surveillance de l’année en cours. Mais est-ce suffisant ? Non, dirons les spécialistes et autres médecins investis dans ce domaine et qui sont surtout sur le terrain.

En février dernier, et sur instruction de la Direction générale des sports du Ministère de la jeunesse et des sports, la FAF a instruit ses démembrements (ligues et clubs) de faciliter la mission de contrôle de la Commission nationale antidopage (CNAD, créée par arrêté ministériel le 30 octobre 2011) dans le cadre de l’application de son programme, et ce, au niveau des compétitions et des entraînements. Mais est-ce suffisant également ? Non, dirons les spécialistes concernés sur le terrain. D’abord, cette instruction concerne toutes les fédérations, et non pas seulement celle du football, mais elle s’inscrit dans le cadre de la mission du CNAD pour des opérations ponctuelles ou bien lorsqu’il y a des doutes portés sur tel ou tel autre athlète. Or, l’intérêt de lutter sérieusement contre le dopage et toutes les autres substances dangereuses, est un contrôle plus ou moins massif et systématique lors des matchs tout au long de la saison. C’est comme à la pêche : une canne n’équivaut pas à un filet !

La santé du footballeur et l’économie du sport n’ont pas de coût

Evidemment, tout est question de coût et d’économie dans n’importe quel domaine, y compris dans le football. Ce qui d’ailleurs bloque le recours à des contrôles routiniers et systématiques au lieu de ‘’descentes’’ à l’improviste, c’est le coût des analyses, jugées encore exorbitantes nécessitant de gros budgets que la seule CNAD ne peut supporter.

Il y a quelques semaines, le Paradou AC a fait l’objet d’un contrôle inopiné, mais sans résultat positif. Par contre, lors d’un récent match de Coupe d’Afrique des clubs, un club a retiré quatre éléments de la liste des joueurs pourtant retenus pour ce match, après avoir été informé d’un passage d’un contrôle sous la direction de la Confédération africaine de football (CAF).

Malgré la menace de – lourdes – sanctions en cas d’entrave aux opérations de contrôle, que ce soit pour les joueurs, les personnels d’encadrement et même au club, certains malins tentent de se faufiler et éviter les scandales, sans pour autant faire l’effort de lutter eux-mêmes contre ces fléaux qui impactent lesdits clubs sur le double plan sportif et financier.

Le Dr Damerdji un vrai pionnier dans le domaine

Dans la planète football algérienne, s’il y a vraiment un médecin bien impliqué, expérimenté et maitrisant le sujet de l’antidopage, c’est bien le Dr Djamel-eddine Damerdji. Longtemps premier responsable de l’instance fédérale, Dr Damerdji était même pressenti pour présider aux destinées de la Commission nationale antidopage (CNAD). En présidant la commission antidopage de la FAF, il s’est investi pleinement durant des années contribuant efficacement à lutter contre l’usage des produits dopants et/ou toute substance prohibée, sans oublier les méthodes interdites par l’AMA.

De son temps, la Commission Damerdji effectuait plus de 400 contrôles par saison, alertant des proportions alarmantes du phénomène du dopage dans notre football, mais aussi de la toxicomanie. Le train de vie des footballeurs et les gros salaires perçus, entraînent beaucoup de joueurs à user de substances (cannabis et autres drogues), y compris pour le fun, car cela fait également tendance. Pour le Dr Damerdji, la lutte doit faire l’objet d’un programme soutenu, large et durable, même chez les jeunes catégories, accompagné de campagnes d’éducation et de sensibilisation sur les dangers de ces fléaux qui affectent sérieusement la sphère sportive en général, et la faune des footballeurs en particulier.

Si on se réfère aux recommandations du symposium sur le renouveau du football algérien, organisé en décembre 2017, on retrouve une série de recommandations plus qu’intéressantes dont certaines ont été déjà mises en œuvre, comme la mise en conformité de la CNA avec le code mondial antidopage de l’AMA et la FIFA.

Par contre d’autres, restent à réaliser telles que la formation d’éducateurs antidopage, l’éducation antidopage, l’introduction de règles antidopage dans les statuts des clubs, réglementer la vente des substances non contrôlées dans les structures sportives, qu’elles soient étatiques ou privées ou autre création de plateforme de gestion d’information (ADAMIS) au sein de la FAF.

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