La phase de groupes de la Coupe du Monde U17 2025 au Qatar (3 au 11 novembre) a tenu toutes ses promesses. Avec un format inédit à 48 équipes réparties en 12 groupes, la compétition a offert son lot de sensationnelles surprises et de cinglantes désillusions. Si certaines nations inattendues ont brillé par leur audace et leur solidarité, d’autres puissances historiques ont laissé entrevoir d’inquiétants signes de faiblesse.
Les grandes surprises : l’Afrique et quelques outsiders européens à l’honneur
Zambie : la révélation du tournoi
Pour sa première participation, la Zambie a conquis le public qatari. Invaincus dans un groupe relevé, les jeunes Chipolopolos ont accroché le Brésil lors de la dernière journée, après deux victoires face à l’Indonésie et au Honduras. Durant la compétition, ils ont signé des performances solides, symboles d’une équipe disciplinée et inspirée. Leur qualification, inespérée sur le papier, confirme les progrès constants du football de jeunes zambien.
Ouganda : l’exploit historique face à la France
C’est sans doute le plus grand choc de la phase de groupes : l’Ouganda s’est offert la France (1-0, but de James Bogere à la 18e minute), signant sa première victoire en Coupe du Monde U17. Qualifiés comme meilleurs troisièmes du groupe K, les jeunes Ougandais ont écrit une page majeure de leur histoire footballistique. L’Ouganda était également à sa première participation.
Autriche : parcours parfait et autorité tranquille
L’Autriche a survolé son groupe avec trois victoires en trois matchs, dont un succès convaincant 4-1 contre la Nouvelle-Zélande. Sérieuse, collective et efficace, cette équipe incarne une surprise européenne maîtrisée, capable de rivaliser avec les favoris lors des phases à élimination directe.
Suisse : la précision helvétique
Pour sa deuxième participation, dans un groupe très disputé, la Suisse a pris tout le monde à contre-pied en terminant première devant la Corée du Sud. Compacte et intelligente tactiquement, la Nati U17 démontre une maturité rare pour une génération que peu voyaient à ce niveau.
Irlande : la fougue et l’efficacité
Les jeunes Irlandais ont terminé en tête d’un groupe relevé avec 7 points, notamment grâce aux performances de Michael Noonan (2 buts) et Ademide Solanke (3 passes décisives). Leur victoire décisive contre le Paraguay a confirmé leur montée en puissance. Une qualification méritée pour une équipe courageuse et bien organisée.
Les grandes déceptions : les géants à la peine
France : un géant en panne d’inspiration
Vice-champions du monde 2023, les Bleuets ont connu une phase de groupes laborieuse. Un nul décevant contre le Canada, une défaite retentissante face à l’Ouganda et seulement deux buts marqués en trois matchs… La France se qualifie de justesse, mais son inefficacité offensive et son manque de créativité inquiètent.
Côte d’Ivoire : le naufrage inattendu
Avec trois défaites en autant de matchs, la Côte d’Ivoire quitte le tournoi sans gloire : 8 buts encaissés pour seulement 2 marqués. Cette élimination brutale illustre les limites d’une équipe en perte de repères, notamment sur le plan défensif. Un coup dur pour une nation habituée à briller sur le continent africain.
Haïti : aucune victoire, beaucoup de regrets
Battus dans leurs trois matchs du groupe E, les Haïtiens n’ont jamais trouvé la bonne formule. Malgré une belle combativité, l’équipe, vainqueure de son groupe de qualification pour le Championnat de la Concacaf U17, n’a marqué aucun point. Cela confirme un écart encore important avec les nations mieux structurées, malgré ses deux précédentes participations.
Arabie saoudite : la déroute face aux cadors
Placée dans un groupe difficile avec le Mali et l’Autriche, l’Arabie saoudite n’a jamais pu rivaliser. Ses lacunes défensives et la faiblesse de sa relance ont précipité une élimination logique, mais frustrante pour un pays pourtant ambitieux dans sa politique de développement du football.
Honduras : un tournoi cauchemardesque
Trois défaites, peu d’occasions créées (3 buts marqués) et une défense aux abois (14 buts encaissés) : le Honduras n’a pas existé dans son groupe. Une élimination sans appel qui souligne les difficultés structurelles du football jeune dans la région.
Cette phase de groupes aura confirmé le dynamisme des sélections africaines (Maroc, Zambie, Ouganda, Burkina Faso) et la fragilité de plusieurs puissances européennes (France, Angleterre, Allemagne). Le format élargi à 48 équipes a permis à de nouveaux visages d’émerger, offrant une diversité inédite et un football résolument ouvert.
