A partir de 2025, la Coupe du Monde de la FIFA de la catégorie des U17 aura lieu chaque année, au lieu de deux ans comme par le passé. Un projet longtemps à l’étude, et annoncé vendredi dernier lors du conseil de l’instance internationale du football.
La FIFA veut ‘’révolutionner’’ l’approche chez les jeunes
Dans un but de booster les compétitions des jeunes catégories et de permettre au maximum de nations de se frotter souvent, mais aussi de limiter les déperditions entre deux phases finales au niveau de la catégorie d’âge des U17, la FIFA, et après le fameux rapport sur l’état des lieux et l’analyse de l’écosystème du développement des talents réalisé sous la conduite d’Arsène Wenger, le directeur du Développement du football mondial, l’instance internationale est passée à l’acte. Désormais la Coupe du Monde des U17 se tiendra tous les ans ou lieu de deux ans, avec le passage de 24 à 48 pays pour les garçons et de 16 à 24 pour les filles. Mieux encore, la FIFA, et à l’issue d’un appel à candidatures mondial, a attribué l’organisation de ce rendez-vous à deux pays et durant cinq ans (de 2025 à 2029) : le Qatar, pour les garçons et le Maroc, pour les filles.
Ces deux pays seront les prochaines destinations des jeunes pour le prochain quinquennat, après l’édition indonésienne disputée en décembre 2023 et consacrant l’Allemagne face à la France, et une façon de valoriser et de rentabiliser les infrastructures existantes. Cette ‘’révolution’’ introduite par la FIFA vise également à tester tous les ans les stratégies et autres programmes de développement et l’état de l’évolution des systèmes de formation dans chaque pays.
La FAF a-t-elle vraiment une vision et une stratégie ?
Au niveau des jeunes catégories, c’est connu, l’Algérie du football est à la traîne (voir un article à venir sur l’historique des sélections jeunes), victime d’une instabilité chronique au niveau de ses instances, notamment au niveau du volet technique, et de choix hasardeux, voir l’absence carrément d’une vision porteuse de résultats et viable. D’ailleurs, il est très complexe de disposer d’indicateurs qui renseignent en fait sur le dynamisme, la vitalité et la pérennité du système de formation qui, malheureusement, n’existe toujours pas en Algérie, où l’instabilité est chronique à tous les niveaux.
Voyez seulement le nombre de Directeurs techniques nationaux (DTNs) passés par la FAF en l’espace de presque dix ans au nombre de 10, soit une moyenne d’un DTN/an (Ameur Mansoul, Mustapha Biskri, Taoufik Korichi, Ameur Chafik, Rabah Saâdane, Fodil Tikanouine, Taoufik Korichi, Saïd Haddouche, Boualem Laroum et Taoufik Korichi) alors qu’en France ils sont 10 qui se sont succédés durant … 60 ans !
Il y a quelques semaines, en pleine CAN 2023 d’ailleurs, le Directeur technique national, Ameur Mansoul, a tenu une conférence de presse pour faire le point sur cette importante structure de la fédération et surtout présenter son programme qui intervient, faut-il le préciser, une année après celui d’un autre DTN, Mustapha Biskri, débarqué sans sommation par la nouvelle équipe fédérale. Dans son exposé, le DTN a évoqué plusieurs points sans donner les détails ni les ancrages de chaque paramètre, donnant l’impression de mettre les charrues avant les bœufs et présenter juste une imbrication d’éléments en forme de poudre aux yeux. Mais le passage qui a retenu l’attention, c’est celui relatif aux pôles d’excellence. Qu’en est-il réellement ? Mansoul n’en dira pas plus, mis à part le nombre, quatre, et leur localisation, dont Tlemcen où la structure de Lala Setti datant de l’époque de Kheireddine Zetchi n’a connu aucun parachèvement à ce jour.
Quand on parle de pôle d’excellence, cela signifie que l’excellence existe déjà car étant le réceptacle du travail réalisé depuis la base en remontant vers le haut, selon une pyramide de formation efficace. A titre d’exemple, en France, où la formation est considérée comme la meilleure au monde en ce moment, l’on compte 35 centres de formation des clubs de Ligue 1, Ligue 2 et National qui sont évalués chaque année par la DTN de la fédération sur la base de plusieurs critères, et dont les meilleurs atterrissent au niveau des 15 pôles d’excellence (garçons) et les 8 féminines.
Ni stages, ni matchs de préparation
En fin de compte, ce qu’a présenté Ameur Mansoul ce ne sont que des effets d’annonce dont la consistance n’aura même le temps de prendre forme qu’un prochain bureau fédéral viendra les remettre en cause en désignant un autre DTN qui, lui, présentera un autre programme, et résultat des courses : le football Algérien restera à la traîne et le nombre de joueurs appelés à émerger sera encore très mince, ce qui aura des retombées fâcheuses sur le niveau de nos championnats et celui de nos sélections. Quant à l’équipe nationale A, elle continuera à s’allaiter au lait estampillé Bahamas !
A l’allure où vont les choses à la Fédération algérienne de football, il ne faudrait pas s’attendre à des miracles chez les sélections des jeunes catégories puisque sans stages, ni matchs de préparation, les sélections U17 (garçons et filles) passeront inéluctablement à la trappe lors des prochaines échéances qualificatives à la CAN. Alors, la coupe du Monde, vaut mieux ne pas en parler !