Le football africain vit une vraie révolution sur les bancs de touche. Pour la Coupe du Monde 2026, sept des neuf équipes directement qualifiées sont dirigées par des entraîneurs africains. Cela montre que les techniciens locaux ont désormais les compétences pour réussir au plus haut niveau.
Sept sélectionneurs africains qualifiés pour la Coupe du Monde 2026
Pour la Coupe du Monde 2026, l’Afrique enregistre une avancée majeure. En effet, sept des neuf nations directement qualifiées sont dirigées par des entraîneurs africains et ressortissants du pays. Il s’agit de Walid Regragui (Maroc), Sami Trabelsi (Tunisie), Hossam Hassan (Égypte), Otto Addo (Ghana), Bubista (Cap-Vert), Emerse Faé (Côte d’Ivoire) et Pape Bouna Thiaw (Sénégal). Cette tendance confirme une évolution profonde. Les techniciens locaux, longtemps sous-estimés, se hissent désormais au sommet et portent les ambitions du continent sur la scène mondiale.
Une montée en puissance confirmée par les succès récents
Cette domination croissante ne surgit pas de nulle part. Elle s’appuie sur plusieurs résultats marquants. Djamel Belmadi a ouvert la voie en menant l’Algérie au titre de la CAN 2019, imposant une identité de jeu forte et une discipline tactique rarement atteinte par les Fennecs. Dans la continuité, Aliou Cissé a installé le Sénégal dans la durée, matérialisé par un sacré continental historique en 2021, une qualification régulière au Mondial et une stabilité rare sur le banc africain.
En 2024, Emerse Faé a confirmé cette dynamique en remportant la CAN avec la Côte d’Ivoire, après un parcours magistral qui a démontré sa maîtrise tactique et son leadership malgré un contexte très difficile. De son côté, Walid Regragui est devenu une figure mondiale en emmenant le Maroc en demi-finale de la Coupe du Monde 2022, un exploit sans précédent pour l’Afrique, fondé sur une organisation tactique de très haut niveau. Enfin, Bubista, en poste depuis 2020, a patiemment construit une équipe du Cap-Vert solide et ambitieuse, récompensée en 2025 par une qualification historique pour sa première Coupe du Monde.
Les entraîneurs africains, entre modernité tactique et identité locale
Ce qui rassemble ces entraîneurs, c’est la capacité à mélanger modernité tactique et connaissance intime de leur environnement. Ils maîtrisent les modèles actuels (transitions rapides, blocs compacts, gestion du pressing), tout en adaptant ces principes aux profils et à la culture de leurs joueurs. Leur proximité linguistique, culturelle et émotionnelle avec l’équipe renforce la cohésion et crée un cadre de performance difficile à reproduire avec un sélectionneur étranger. Cette combinaison rend leur travail plus précis, plus efficace et plus durable.
La fin du mythe du « coach étranger indispensable »
Pendant longtemps, les fédérations africaines pensaient qu’un technicien européen était indispensable pour performer. Les faits récents contredisent cette logique. Les succès de Regragui, Faé, Cissé, Bubista et consorts montrent que les coachs africains sont non seulement compétents, mais souvent les mieux placés pour incarner et développer un projet national. Ils comprennent leurs joueurs, acceptent les réalités locales et savent créer un collectif solide. Leur réussite montre qu’investir dans les compétences locales n’est pas un pari, mais une stratégie gagnante.
Cette montée en puissance semble appelée à durer. De plus en plus de coachs africains obtiennent des certifications prestigieuses (CAF Pro, UEFA), tandis que les fédérations accordent davantage de continuité à leurs techniciens. Les résultats positifs créent un cercle vertueux, les entraîneurs africains inspirent une nouvelle génération ambitieuse, les supporters leur accordent davantage de crédit et les dirigeants investissent plus volontiers dans leurs compétences. Le Mondial 2026 s’annonce donc comme un tournant majeur dans la reconnaissance globale des entraîneurs africains.
Pour la première fois, l’Afrique va se présenter à une Coupe du Monde avec une majorité écrasante de sélectionneurs issus de son propre sol. Cette réalité, appuyée par les titres continentaux, les exploits internationaux et les qualifications historiques, prouve que les entraîneurs africains dictent désormais leur loi. Le continent reprend le contrôle de son football, affirmant sa capacité à produire des leaders techniques capables de briller au plus haut niveau.






