Côte d’Ivoire Foot : L’ASEC Mimosas, club emblématique du football ivoirien, traverse actuellement une période difficile. Après avoir perdu le titre la saison dernière, le club Jaune et Noir est encore loin de se prévaloir du statut d’un vrai favori lors de la campagne en cours. Les Mimos pointent déjà à 11 points du leader après seulement 11 journées de championnat. Cette situation est préoccupante pour un club habitué à dominer le championnat.
Après avoir remporté trois titres consécutifs de champion de Côte d’Ivoire, l’ASEC Mimosas a cédé du terrain. Le club académicien à perdu son trône à l’issue de la saison dernière au profit du FC San Pedro. De quoi faire réagir le président du Conseil d’administration des Mimos qui a fait une annonce forte lors de l’Assemblée générale du club d’avant début de championnat. « Je vais remettre mon armure pour guider l’équipe vers le succès. Sur le plan international, nous allons essayer de constituer une équipe capable d’aller le plus loin possible. Sur le plan national, nous allons réapprendre à nous faire respecter », a ajouté Maître Roger Ouegnin en juin dernier.
Des résultats en dents de scie
Des mois plus tard, les fruits ne tiennent pas encore la promesse des fleurs. Les performances de l’ASEC cette saison sont marquées par une irrégularité inquiétante. Incapables d’enchaîner les victoires, les Mimosas ont laissé filer de précieux points. Les supporters, habitués aux succès, commencent à s’impatienter. La magie qui faisait la force de l’ASEC semble s’estomper, et les résultats ne suivent plus. Les matchs se succèdent sans que l’équipe ne parvienne à retrouver la dynamique nécessaire pour rester dans la course au titre.
Après 11 journées, le club le plus titré de Côte d’Ivoire n’est que sixième au classement de la Ligue 1 avec 16 points, soit à 11 points du leader, AFAD. C’est une moyenne de moins de 2 points pris par match pour les hommes de Julien Chevalier. Connu pour son attaque prolifique, le club d’Abidjan n’a inscrit que 10 petits buts en 11 matchs contre 9 encaissés. C’est trop peu pour une équipe d’une telle envergure et qui prétend reprendre le titre perdu.
Une politique de recrutement critiquée
L’une des principales raisons de cette baisse de régime pourrait être attribuée à une politique de recrutement qui laisse à désirer. Sous la direction de Roger Ouegnin, le club qui débouchait des talents hors-norme sur le continent n’y arrive plus. A l’inverse, ils laissent filer chaque saison les meilleurs joueurs de l’équipe. C’est le cas du capitaine Baudelaire Aka Essis qui a quitté le club l’été dernier. Pour cette saison, l’ASEC Mimosas n’a pas réussi à attirer des talents capables de faire la différence sur le terrain. Les nouvelles recrues n’ont pas encore eu l’impact escompté, et l’équipe manque cruellement de leaders capables de galvaniser le groupe dans les moments difficiles.
« Les gens se plaignent que l’ASEC vend ses meilleurs joueurs à l’étranger et ne recrute plus « d’oiseaux rares ». Non, il faut comprendre que ces oiseaux rares n’existent plus en Afrique. Ici en Côte d’Ivoire, nous avons de très bons joueurs qui sont capables de nous donner de bons résultats. Chacun gère son club et il est hors de question pour moi de faire des folies pour des joueurs. Je dirige l’ASEC Mimosas en fonction des moyens à ma disposition. Nous ne sommes pas obligés de garder nos joueurs qui ont déjà eu des contrats ailleurs. Ils veulent gagner plus d’argent pour eux et leurs familles. Quand je transfère des joueurs, c’est parce que j’ai des projets pour l’ASEC. Voyez ce qui se construit à l’ASEC Mimosas. Nous nous donnons une certaine trajectoire qui ne va pas varier », s’était défendu Roger Ouegnin.
Une concurrence accrue
La concurrence s’est intensifiée dans le championnat ivoirien. Les autres clubs ont su se renforcer et présentent désormais des équipes compétitives. L’ASEC, autrefois dominateur, doit désormais faire face à une opposition plus coriace. Cette nouvelle réalité exige une adaptation rapide et des décisions stratégiques judicieuses pour retrouver le chemin du succès. L’AFAD, auteur d’une saison moyenne la saison dernière, est aujourd’hui en tête du championnat après 11 journées. Le Stella Club et le Stade d’Abidjan ont pris le pouvoir sur le podium. Pendant ce temps, le champion en titre, le FC San Pedro, n’est que 9e à 14 points du leader.
Une saison qui s’annonce compliquée
La situation actuelle de l’ASEC Mimosas est préoccupante, mais pas irréversible. Le club dispose encore de talents prometteurs et d’une base de supporters fidèles. Pour retrouver sa magie, l’ASEC devra revoir sa stratégie de recrutement, renforcer son effectif et retrouver la cohésion qui faisait sa force. L’académie qui était la première source de renforcement de l’équipe ne l’est vraiment plus. Très peu de joueurs formés au club arrivent aujourd’hui à se faire une place en équipe première.
Pour la plupart, ils quittent le pays très jeunes vers d’autres horizons. « Il faut gagner mais il faut que le club puisse vivre. C’est pourquoi je me bats pour que l’Académie puisse produire des joueurs de qualité pour être vendus », a clarifié le PCA des Mimos. Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir du club cette saison. Les Jaune et Noir ont déjà prouvé par le passé qu’ils pouvaient surmonter les défis. Il leur appartient désormais de montrer qu’ils peuvent encore écrire de belles pages de leur histoire.