Nommé à la tête de la sélection féminine de la RDC, Hervé Happy incarne une vision bâtie sur la rigueur, l’écoute et l’expertise. À quelques semaines de la CAN 2025, il pose les fondations d’un projet ambitieux.
À 47 ans, Hervé Happy ne se présente pas comme un sauveur, mais comme un artisan du jeu. Ancien conseiller technique à la Fédération française de football, passé par la Ligue de Paris et plusieurs missions en Afrique, le Franco-Camerounais s’installe sur le banc des Léopards féminins avec une méthode bien à lui : « C’est un honneur, mais plus important encore, c’est une mission », confie-t-il avec gravité.
Dès sa nomination, la Fédération congolaise (FECOFA) a misé sur un profil discret mais aguerri, capable d’allier expérience européenne et connaissance du terrain africain. « Diriger une équipe nationale est un honneur. Et dans le football féminin, c’est un défi très intéressant. Il faut construire, encadrer et faire progresser les joueuses. C’est ce qui me motive », assure-t-il.
Une méthode hybride, entre exigence et humanité
Happy revendique un style de management nuancé : « Il faut être autoritaire quand c’est nécessaire, pragmatique quand c’est nécessaire, et parfois adopter une approche plus paternelle », explique-t-il. Une approche fondée sur l’écoute active et le respect du collectif, loin des méthodes brutales.
Sa première réunion avec le groupe, lors du stage en Tanzanie, a donné le ton : « Je leur ai dit que c’était un plaisir d’être ici. Le football doit avant tout être un plaisir ». Car au-delà de la rigueur tactique, le technicien souhaite insuffler une joie de jouer, nécessaire à la performance.
Une équipe en chantier avant le Maroc
À quelques semaines de la CAN (5–26 juillet), Hervé Happy a entamé une phase intense de travail : visionnage de matchs, repérage en Europe, stages à l’étranger et détection en RDC. Le sélectionneur est déjà dans l’action, en quête d’un groupe compétitif : « Nous sélectionnerons ensuite 21 joueuses et 3 gardiennes pour la CAN », précise-t-il.
Placée dans un groupe redoutable avec le Maroc, la Zambie et le Sénégal, la RDC ne se voile pas la face. « Je prends chaque adversaire très au sérieux. Nous préparons un match à la fois, avec discipline », martèle Happy, lucide mais combatif.
Un message pour les jeunes footballeuses congolaises
Visionnaire, le sélectionneur adresse aussi un message fort aux futures générations : « Continuez à jouer, mais aussi inscrivez-vous dans un club. Le football doit rester un plaisir, surtout à cet âge-là ». Une philosophie simple, enracinée dans l’éducation par le jeu.
Avec comme socle la discipline, l’humilité et la force de caractère, Hervé Happy entend insuffler une nouvelle dynamique. La RDC n’a peut-être pas choisi le nom le plus ronflant, mais elle a misé sur un bâtisseur, capable de faire grandir ses Léopards, mot après mot, match après match.