Depuis une décennie, la Coupe d’Afrique des Nations Féminine connaît une transformation décisive. En élargissant son format, la CAF a offert au football féminin africain un nouveau souffle, entre reconnaissance institutionnelle et ambitions sportives affirmées.
Il aura fallu attendre 2015 pour que la plus prestigieuse compétition féminine africaine prenne son envol symbolique. Le 6 août, le Comité Exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF) entérine une décision marquante : le tournoi adopte officiellement l’appellation de « Coupe d’Afrique des Nations Féminine », sur le modèle de la CAN masculine. Derrière ce changement de nom se cache une reconnaissance institutionnelle d’ampleur, renforçant le statut de la compétition.
Loin d’être un simple détail, cette décision inscrit la CAN Féminine dans l’histoire du football africain comme une épreuve majeure, avec ses héroïnes et ses enjeux propres. Un an plus tard, au Cameroun, le tournoi organisé sous ce nouveau nom attire des stades pleins, tandis que le Nigeria conquiert son huitième titre continental face aux Lionnes Indomptables dans une atmosphère électrique.
Un format élargi pour une ambition continentale
Longtemps limitée à huit équipes, la CAN Féminine franchit un cap historique en 2022 avec son élargissement à douze nations. Cette réforme structurelle, inscrite dans le plan d’action 2021-2025 de la CAF sous l’impulsion de Patrice Motsepe, répond à un double objectif : accroître la compétitivité du tournoi et renforcer la visibilité du football féminin en Afrique. Dès cette édition organisée au Maroc, le tournoi offre un nouveau visage.
Le Burundi, le Botswana, le Burkina Faso et le Togo découvrent pour la première fois la scène continentale. Structuré autour de trois groupes de quatre équipes, le format permet aux deux premiers de chaque poule et aux deux meilleurs troisièmes d’accéder aux quarts de finale, générant plus de rencontres, plus de temps de jeu, et favorisant une montée en puissance technique des équipes participantes.
Un tremplin vers le mondial
L’édition 2022 symbolise la progression du continent sur la scène internationale. Quatre nations (le Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigeria et la Zambie) décrochent directement leur qualification pour la Coupe du Monde Féminine 2023. Mieux encore, trois d’entre elles (Maroc, Nigeria, Afrique du Sud) atteignent les huitièmes de finale, signe d’un football féminin africain désormais capable de rivaliser au plus haut niveau.
Cet élargissement historique transforme la CAN Féminine en un véritable levier de développement, ancrant définitivement le tournoi dans le paysage sportif africain, avec la promesse d’un avenir encore plus ambitieux pour les nouvelles générations de joueuses.
